Dans une interview exclusive au Figaro, Franck Riester, ministre de la Culture, vient enfin de détailler le plan du gouvernement pour réformer l’audiovisuel, sur lequel les spéculations existaient depuis quelques temps. L’idée est de l’adapter à la révolution numérique tout en réaffirmant “notre souveraineté culturelle”.
Une nouvelle structure pour concentrer l’audiovisuel public
La superstructure, créée en 2021, sera une holding du nom de “France Médias” et regroupera Radio France, France Télévisions, l’INA et France Médias Monde (RFI, France 24, etc.). Elle aura pour rôle de définir les orientations stratégiques et répartir le budget entre ses entités. Chaque membre restera maître de sa ligne éditoriale.
Arte et TV5 Monde n’en seront pas membres, leur capital étant en partie détenu par des Etats étrangers. La Chaîne parlementaire, regroupant LCP Assemblée Nationale et Public Sénat, ne sera pas non plus de la partie, étant la propriété du Parlement.
Au niveau de l’organisation, les actuels patrons des futures entités deviendront des directeurs généraux, supervisés par un PDG nommé par un nouveau Conseil d’administration. Dans ce Conseil, l’État devrait être minoritaire avec trois représentants sur douze. Les autres administrateurs seront six “personnalités qualifiées et indépendantes” suggérées par l’État, le Parlement et le Conseil lui-même, mais toujours après avis conforme du CSA ou de la structure qui lui succèdera. Enfin, il y aura des représentants des salariés.
Quant à savoir si cette structure représente une vraie nouveauté, écoutons le syndicat national des journalistes (SNJ) de France Télévisions parler “d’une première depuis la suppression de l’ORTF il y a plus de quarante ans ”. Une manifestation de la petite fibre gaulliste du Président Macron ?
Une réforme ne s’arrêtant pas à la question de France Médias
Cette réforme autorisera aussi la mise en place d’une troisième coupure publicitaire pour les “films et téléfilms qui dépassent 1h30 sur les chaînes privées”. Par ailleurs, les chaînes n’auront plus de restrictions journalières pour diffuser des films.
Le CSA fusionnera avec l’Hadopi pour créer une nouvelle autorité indépendante nommée “ARCOM” (Autorité de Régulation de la COMmunication audiovisuelle et numérique).
Enfin, il est prévu de demander aux plateformes de streaming, comme Netflix ou Amazon, de “financer la production française à hauteur d’au moins 16% de leur chiffre d’affaires en France”. On a hâte de voir comment ils vont s’y prendre alors que Google vient déjà d’annoncer contourner la rémunération imposée par l’Union européenne sur le droit d’auteur…
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