Première diffusion le 10/10/2019
Après la Convention de la droite tenue à Paris le samedi 28 septembre 2019, le tout Paris médiatique s’est levé comme un seul homme, un homme à pensée unique, pour dénoncer des propos dangereux. Depuis, la chasse médiatique au Zemmour est ouverte. Petit point d’étape.
L’OJIM suit ce qui est devenu une nouvelle « affaire Zemmour ». La manière de réagir des médias convenus est violente. Mieux, ces réactions semblent en décalage complet avec la réalité vécue par les Français. Éric Zemmour (portrait) dénonce la déstructuration de la société française par l’immigration et l’islamisation trop massive. Quoi de plus quotidien ? Sauf en certains lieux de pouvoir parisiens.
Lire sur l’OJIM
- Zemmour, les censeurs lancent l’offensive ;
- Quand Télérama transforme (liberté d’expression ?) Zemmour en nazi ;
- Le portrait que l’OJIM a consacré au journaliste et essayiste.
Un point malheureusement très intéressant est que l’actualité est venue confirmer les propos de Zemmour, propos qui sont les mêmes que ceux de nombreux lanceurs d’alerte en France, la plupart du temps accusés d’extrémisme de droite par les médias convenus bobo libéraux-libertaires : le 3 octobre 2019, un fonctionnaire de la Préfecture de police de Paris, converti à l’islam, assassinait au couteau plusieurs de ses collègues. Durant deux jours, médias et politiques tentaient de déminer la gravité incroyable de ce fait en évoquant l’acte d’un homme psychologiquement perdu. La réalité est autre : l’homme est un terroriste islamiste qui a pu opérer en plein cœur du renseignement de la police nationale, en ayant accès à toutes les données informatiques, y compris celles classifiées secret défense. La majorité des médias ont préféré parler de « radicalisation », comme si cette forme de radicalité en valait une autre.
Pour mesurer la gravité de ce fait, il convient de rappeler que la France compte 263 tués par des terroristes islamistes depuis 2012. Le tueur, Harpon, est devenu musulman et islamiste (définition d’islamisation) dans un contexte où une majorité des migrants s’installant en France est musulmane. Tout devrait lancer l’alerte, les médias également : la religion musulmane pose un problème spécifique à la société française. Elle se distingue mal de l’islamisme, les frontières entre islam et islamisme étant poreuses et floues. Les discours tendant à dédouaner l’islam sont avant tout idéologiques et seule la religion musulmane bénéficie d’une telle bienveillance en France (les autres pourtant ne tuent pas). Zemmour le dit : il y a trop d’immigrés, trop de musulmans, trop d’islamisation et trop de migrants islamisés. Exactement ce que montre le réel. Que voient les médias ? Que Zemmour serait… dangereux. Peu de réactions lucides en contrepoints, la plus forte étant celle d’Olivier Maulin dans Valeurs Actuelles en ligne.
Chasse au Zemmour ?
Faisons le point, étant donné que peu après son discours de la convention de la droite nombre de personnes ont appelé à ce que le journaliste polémiste soit mis à la porte des médias où il travaille, médias qui paraît-il serviraient ainsi la soupe à ses idées « nauséabondes » (de l’avis du premier ministre, toujours soucieux de débat démocratique et apaisé).
- Zemmour écrit des éditoriaux dans Le Figaro. Dès le 30 septembre, la Société des journalistes du quotidien demandait des explications à la direction du journal, accusant Zemmour d’être « un rentier de la polémique ». Le communiqué laissait entendre que la direction devrait se séparer du journaliste. Le Figaro a décidé de le conserver dans ses pages. On imagine l’ambiance dans la rédaction.
- Zemmour collabore avec RTL. La chaîne de radio a mis fin à cette collaboration tout en indiquant qu’il pourrait être invité dans les émissions de la radio (hypocrisie, quand tu nous tiens…). Il participait au débat de 8h20 du vendredi, c’est terminé. La station appartient au groupe M6. Le message diffusé en interne par la Société des journalistes de RTL ne manque pas de saveur :
« Le bureau de la SDJ salue le fait que la direction a (…) contacté Éric Zemmour pour lui faire de son profond désaccord tant sur la forme que sur le fond. Tout en restant très attachée à la diversité des opinions, elle lui a signifié que ses thèses sont incompatibles avec l’esprit des débats auxquels il participait à l’antenne, et plus largement avec le « Vivre ensemble » qui caractérise RTL ».
Un « vivre ensemble » qui s’est violemment exprimé dans les locaux de la préfecture de police et non dans ceux de RTL, ceci expliquant sans doute cela.
- Zemmour participe à « Zemmour et Naulleau » sur Paris Première. Dans l’émission du mercredi 2 octobre 2019, il a maintenu ses propos, précisant n’avoir « injurié personne » et « avoir le droit de critiquer une religion ». Il a aussi indiqué ce fait important : « tous les journalistes font de la politique ». Ce que vient, par exemple, confirmer cette information de Valeurs Actuelles, en date du mardi 8 octobre, par laquelle on apprend que des journalistes manifestaient le dimanche 6 octobre 2019 contre le défilé anti PMA. Ce qui ne semble pas générer de polémique ni de demande d’expulsion de leurs médias respectifs. La chaîne de télévision Paris Première appartient aussi au groupe M6, elle indique avoir rappelé « fermement » les conditions de sa participation à Éric Zemmour (convocation chez le surveillant général ?). Paris Première ne se sépare pas de Zemmour : la chaîne ne veut pas se suicider, mais le met sous contrôle.
- Le discours de Zemmour a été diffusé en direct sur LCI, chaîne du groupe TF1. Une diffusion qui a entraîné dit-on près de 3000 saisines auprès du CSA, ce qui apparaît comme un signe révélateur dans les articles des médias convenus alors que ces saisines n’ont aucun sens : n’importe quel groupe un tant soit peu organisé peut saisir en masse le CSA.
Hésitation de CNews puis accord
Éric Zemmour était, peu avant son discours à la Convention de la droite, appelé à se voir confier une émission quotidienne par la chaîne du groupe Canal+, CNews, chaîne centrée sur les débats contradictoires. Selon Le Parisien, les journalistes de la chaîne trouvaient cela impensable. Après avoir hésité, Vincent Bolloré a donné son accord, mais la décision semble avoir été difficile.
L’affaire Zemmour agit comme un véritable révélateur : d’abord, le fait évident, indiscutable, que la majorité des médias et des journalistes français répondent à une conception du monde unique, uniforme, incapable de se tourner vers une pensée autre que la leur. Ensuite, le fait tout aussi évident que ces médias et ces journalistes (non tous, répétons-le mais la majorité) sont complètement déconnectés du pays réel. Lors des manifestations des gilets jaunes, nombre de journalistes affirmaient ne pas comprendre le pourquoi du ressentiment populaire à leur égard. S’ils reflétaient un peu la réalité du pays, la diversité des opinions et respectaient les conceptions du monde qu’ils jugent un peu vite racistes ou xénophobes, alors journalistes et médias seraient peut-être respectés en retour. Ce n’est évidemment pas possible. Pourquoi ? C’est qu’il n’y a presque plus de presse véritable ni de liberté d’expression médiatique en France, juste la constitution d’une sorte de parti unique des médias qui sert de chien de garde. Les Nouveaux chiens de garde, tel est le titre du film de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, d’après le livre de Serge Halimi. On est en plein dans l’actualité.
PS : dernière minute, Nutella a annoncé qu’il annulait sa publicité pendant l’émission de Zemmour et Naulleau sur Paris Première. L’alliance du grand capital et du politiquement correct ne manque pas de saveur (si on peut parler de saveur pour la pâte à tartiner). Voir notre article sur les Sleeeping giants et le totalitarisme soft.