Le Parisien a comme d’autres titres de la presse quotidienne régionale (Ouest-France, Sud Ouest, La Voix du nord, etc.) le grand avantage de couvrir un territoire étendu, dans le cas présent l’Ile-de-France. Chaque département francilien a une édition locale. La lecture de l’édition des Yvelines du 4 novembre 2019 offre une illustration saisissante de la ligne éditoriale du quotidien macron-compatible, entre accommodements raisonnables et résignation face à la violence urbaine.
Faits divers : l’escalade la violence urbaine
En cet automne 2019, la France est plus qu’à l’accoutumée secouée par des agressions répétées contre des forces de l’ordre et des pompiers appelés à intervenir dans des quartiers à forte présence immigrée.
Les dégradations contre des équipements collectifs et les violences urbaines qui ont été commises à Béziers et Chanteloup les Vignes début novembre sont traitées dans l’édition du 4 novembre du Parisien dans les « faits divers ». Le choix de cette rubrique qui sert habituellement à recenser les incidents du jour ne manque pas d’étonner : ne sommes-nous pas face à un phénomène de société, qu’il convient de traiter comme tel, par une analyse, une recherche des causes et l’ébauche d’actions visant à l’éradiquer ?
Pieux silences
Les deux articles consacrés l’un à l’incendie d’une école à Béziers, l’autre à l’incendie d’un cirque (un « centre des arts du cirque ») à Chanteloup-Les-Vignes s’épanchent sur l’émoi causé par ces destructions et leur ampleur matérielle. Alors qu’à Béziers la piste d’un acte de « bêtise pure » est évoquée, il s’agirait à Chanteloup les Vignes d’une compétition entre villes (le mot « cités » est soigneusement évité) et du trafic de drogue peut-être gêné pendant des travaux.
On ne trouvera dans les articles aucune piste visant à mettre fin à ces violences urbaines désormais prévisibles et qui se renouvellent à intervalle régulier (nouvel an, 14 juillet et maintenant Halloween). Tout au plus apprend-on dans les pages « Yvelines », dans un autre article consacré à l’incendie volontaire de Chanteloup-Les-Vignes titré « ceux qui ont fait ça ne respectent rien » que des effectifs de Police vont être déployés dans la nuit pour éviter que de nouvelles violences aient lieu. Pour combien de temps ? On ne le saura pas.
Le laxisme de certains parents, le trafic de drogue qui bénéficie d’une quasi impunité, le chômage de masse des habitants dans les zones urbaines sensibles à l’heure où le gouvernement veut accroitre l’immigration économique, inutile d’y penser. Rendez vous au nouvel an, ou avant, s’il y a un nouveau « challenge » entre quartiers de banlieue.
Trappes : une soirée de réflexion organisée à la mosquée
Sans transition, un article est consacré dans les pages « Yvelines » à « une soirée de réflexion organisée à la mosquée » de Trappes sur « la vie des musulmans en France ». Le débat actuel sur le voile islamique est au centre de l’attention. « A chaque fois on est stigmatisés et pointés du doigt » titre l’article.
Pour organiser cette réunion, le Parisien nous informe que le Président du centre islamique de Saint Quentin en Yvelines a fait appel au collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Le quotidien régional donne la parole à différentes personnes musulmanes qui se sentent stigmatisées. L’article se termine par l’information de la manifestation contre l’islamophobie organisée le 10 novembre à Paris.
On savait notamment grâce aux travaux de Pascal Bruckner et de Philippe d’Iribarne que l’islamophobie est un terme utilisé pour disqualifier voire criminaliser toute critique de l’islamisme grandissant en France. Les liens du CCIF avec des islamistes notamment des frères musulmans ont été mis à jour par plusieurs enquêtes de terrain dont celle d’Isabelle Kersimon. Peu importe également que le nombre d’actes contre le culte chrétien et le culte juif soit bien supérieur à celui des actes commis contre le culte musulman.
Tous ces éléments n’empêchent pas Le Parisien de relayer sans aucune réserve le discours victimaire attisé par le CCIF. Tout comme il relaie sans réserve une manifestation co-organisée par des islamistes et des « indigénistes » notoires dont (même !) plusieurs personnalités de gauche se sont désolidarisées. On suggère au journaliste du Parisien la lecture de l’ouvrage de deux journalistes du Monde paru en 2018, « La communauté », qui décrit en détail la montée de l’islamisme dans la ville de Trappes.
Municipales 2020 : Mantes la Ville « les promesses ont-elles été tenues ? »
Le quotidien régional s’est lancé en cet automne dans l’analyse de la réalisation des promesses de campagne électorale dans 5 « villes clefs » du département. Parmi celles-ci, la ville de Mantes-la-Ville a été retenue. Pour quelle raison ? Elle ne fait pas partie des 5 villes les plus peuplées du département des Yvelines. On suspectera (avec beaucoup de mauvaise foi) que l’appartenance de son maire au Rassemblement national n’y est pas étrangère.
La première « promesse » passée au crible est la lutte contre le communautarisme. « Mantes-la-Ville n’a rien d’un territoire menacé par le fondamentalisme religieux » assène d’emblée le journaliste du Parisien. C’est pourtant à Mantes-la ‑Ville qu’habite un youtubeur aux 103 K abonnés poursuivi en justice en raison de liens avec l’État islamique. C’est également dans cette ville qu’un responsable associatif prônant un islam modéré est exposé selon lui à « une entreprise de démolition » de la part de croyants radicaux. Cela aura sans doute échappé au Parisien…On reconnaitra au moins l’honnêteté du journal à donner la parole au principal intéressé – le maire — pour chacun des aspects de sa politique passés au crible.
Des violences récurrentes contre des personnes et des biens dans les « faits » divers, de la publicité pour une organisation communautariste, un aveuglement sur la réalité de l’islamisme politique qui s’implante en Ile de France comme ailleurs, c’est une journée comme une autre dans la vie du Parisien.
Voir aussi
Voir nos articles précédents sur le quotidien de l’Ile de France , sur la berlue du journal qui voit plus de Mohamed que de Martin sur les monuments aux morts, et un article très « macronien » sur les expulsions d’étrangers en situation irrégulière. Voir également note article consacré à la revue de presse de la « manifestation contre l’islamophobie ».