Nous avons déjà publié un article sur la candidature du propriétaire de Paris Normandie, Jean-Louis Louvel candidat (soutien LREM) à la mairie de Rouen et les conflits d’intérêt provoqués. Il sera — entre autres — opposé au successeur adoubé par le maire sortant Yvon Robert (PS), Nicolas Mayer Rossignol (« indépendant », soutien PS).
Campagne municipale et liens avec le journal
Fin août 2019, après la déclaration de candidature du patron du journal, le SNJ local s’était interrogé sur la crédibilité du quotidien lors de la campagne municipale, de fait déjà engagée. Le 15 novembre une société de journalistes était créée à l’intérieur de la rédaction avec une douzaine de journalistes.
Une rencontre doit être organisée avec la direction pour obtenir entre autres « un droit d’alerte et de veille, la validation de la politique éditoriale, un espace dédié sur le site internet », des demandes dont il est difficile d’anticiper la réponse du côté de l’actionnaire.
Une société de journalistes, coquille vide ou dotée de pouvoirs ?
Jean-Marie Charon, reconnu comme un excellent expert des médias est circonspect. Si la société des journalistes est isolée de son côté et non reconnue par la direction, « elle ne sert à rien ». Parmi les pistes à explorer/négocier : un droit de veto de la rédaction lors du choix d’un nouveau rédacteur en chef, une entrée symbolique dans le capital pour siéger au conseil d’administration, la création d’un pôle d’indépendance. Encore ce dernier pourrait-il prendre deux formes fort différentes.
Dans le premier cas, une sorte de rôle d’intermédiaire entre lecteurs, journalistes et actionnaire, un rôle surtout moral. Dans le deuxième, disposer d’une part significative des actions comme au Monde (voir notre infographie), une solution qui semble compliquée pour un journal fort endetté.