Radio France a annoncé un nouveau plan d’économies et de suppressions de postes – 299 postes sont concernés sur trois ans, dont 61 déjà vacants ou qui le seront dans les trois ans. Les trois locales de FIP, qui coûtaient cher pour pas grand-chose, disparaissent de la carte. Elles fermeront en juin 2020.
Antennes provinciales touchées
À Nantes, 3 CDI et 4 CDD sont concernés, annonce Ouest-France. En 2000 déjà, cinq antennes, toutes lourdement déficitaires, avaient été rayées de la carte. Seules trois, à Strasbourg, Nantes et Bordeaux étaient maintenues aux frais du contribuable. Nous écrivions en 2015 : « Pour les trois antennes FIP en province, qui réalisent pourtant de modestes audiences, on compte 17 personnes et un coût d’un million d’euro par an ».
Plus intéressant, en réunion avec les syndicats au CSE, « La directrice de @fipradio vante le fait que la chaîne se débarrasse de l’information pour en faire une chaîne sans “agressions… à l’abri des violences du monde », explique le SNJ sur Twitter en direct. Pas de nouvelles, bonne nouvelle pour des spectateurs Bisounours ?
La directrice de @fipradio vante le fait que la chaîne se débarrasse de l’information pour en faire une chaîne sans “agressions… à l’abri des violences du monde” #csecRF
— SNJ Radio France (@snj_rf) November 14, 2019
Moins de chœur
Le chœur de Radio France devrait aussi perdre un tiers de ses effectifs, et passer de 93 à 60 personnes, « ce qui est conforme aux moyennes relevées au sein de l’Union européenne de radiodiffusion » selon la direction. Vingt-six postes de techniciens du son seront aussi supprimés. A la formation philarmonique, quatre postes seront supprimés, deux seulement au chœur national. Des postes seront en revanche créés à France Culture.
Selon le SNJ, l’offre commerciale pour les radios associatives Sophia sera supprimée, ainsi que le pôle trafic de France Bleu. Surtout, « Deux bureaux d’information régionale (les journalistes dépendant des chaînes nationales à Lyon, Marseille et Toulouse) vont être fermés. Selon la directrice des antennes, ces 2 x 2 journalistes (à Marseille et Toulouse) sont en “doublon” avec ceux de @francebleu. »
Les besoins, c’est l’évolution des habitudes de consommation (podcasts natifs, son immersif, etc.). Pour cela, il va y avoir des formations. Mais aussi 41 postes supprimés (dont 26 techniciens du son) et 12 créés (en vidéo par exemple). #csecRF
— SNJ Radio France (@snj_rf) November 14, 2019
Plus de numérique
En contrepoint des 299 suppressions de postes – sur 4600 équivalent temps plein (6.5% de la masse salariale), Radio France promet 76 créations de postes dont 50 pour le numérique. Dans un courrier adressé au personnel, Sybile Veil a promis : « J’ai veillé à limiter au strict nécessaire le nombre de départs volontaires de salariés. Nous avons pris en compte les départs déjà prévus dans les prochaines années et les postes actuellement vacants ».
La moitié des femmes de ménage va aussi disparaître, ainsi que les flashes infos de FIP (quatre journalistes). Ce plan de suppression – prévu à 390 postes en juin dernier selon le Syndicat national des journalistes – a cependant été revu à la baisse. A l’époque, la condition pour le faire revenir à 290 postes était que les journalistes acceptent de renoncer définitivement à une partie de leurs congés, de 7 à 12 jours selon les métiers.
Pour le SNJ de Radio France, le plan social présenté est « insoutenable ». Surtout, « contrairement à ce qu’affirme Sibyle Veil, ce n’est pas une simple réorganisation du service public de la radio. C’est un grave affaiblissement qui nous met à la merci de nos concurrents. Un affaiblissement organisé avant un mariage forcé avec France Télévisions ? »