Comment vendre son journal à deux types de lectorat différents pour un contenu identique ? Le journal L’Équipe a trouvé la solution.
Après la victoire du Paris Saint-Germain sur l’Olympique de Marseille ce dimanche, L’Équipe titrait, pour ses journaux mis en vente dans la capitale : « Paris met l’OM à genoux ». Pour ceux vendus à Marseille, la Une est légèrement plus douce : « Marseille méritait mieux ». Si le contenu du journal est identique, c’est bel et bien deux Unes différentes qui se sont retrouvées à Paris et à Marseille le lendemain de la rencontre. On recense même une version lyonnaise, mettant en avant un tout autre sujet : la victoire de l’Olympique Lyonnais.
Pour Fabrice Jouhaud, le directeur des rédactions du quotidien sportif, il n’y a aucun problème, ce procédé étant même utilisé couramment, « dès que l’actualité sportive s’y prête » explique-t-il à Arrêt sur Images. Mais Daniel Schneidermann ne l’entend pas de cette oreille : « Ces deux manchettes n’ont pas pour fonction d’informer, mais de plaire, de consoler, d’offrir au lecteur exactement la caresse qu’il attend. Imagine-t-on, après une même manif, une même grève, le même journal titrer, selon les kiosques et les quartiers, sur son succès ou son échec ? Le même journal soutenir ou canonner la même réforme gouvernementale, en fonction des points de vente ? »
L’objectif est donc clair pour L’Équipe : vendre plus à tout prix… et en dépit de toute déontologie.
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