Première diffusion le 11/12/2019
Sleeping Giants, dont nous avions fait une large description à la rentrée, s’en est récemment pris aux chaînes télévisuelles diffusant Zemmour. Aujourd’hui, c’est contre une nouvelle cible médiatique que les cyberactivistes lancent l’offensive, Valeurs Actuelles, mais c’était sans se douter de la naissance d’une riposte.
Après CNews et Paris Première, Valeurs Actuelles
Depuis le 2 décembre, le collectif a lancé une campagne continue avec le hashtag #opVA, à destination de tous les annonceurs présents sur le site web de Valeurs Actuelles. Ceci dans le but de les informer qu’ils financent “un site constitué en pourvoyeur de haine et d’intolérance” (sic).
Bien entendu, selon leurs mots, libre aux entreprises de continuer leur financement, mais quand même, si elles continuent, ce ne sera vraiment pas bien. Ils précisent d’ailleurs “qu’un “média” qui reste dans les bornes de la légalité a le droit d’exister” (Valeurs Actuelles est concerné selon eux). Comme s’ils ignoraient l’importance actuelle des revenus publicitaires pour la presse si elle veut être pérenne. Cette attirance pour la censure n’a cependant rien d’étonnant dès lors que par le biais de leur compte Twitter, ils bloquent massivement d’autres utilisateurs, même si ces derniers n’ont jamais interagi avec eux.
Un autre point semble particulièrement intéresser nos cyberactivistes, la reconnaissance Service de presse en ligne (SPEL) par la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) du média. Ils s’interrogent sur la raison qui a poussé la CPPAP à l’octroyer à un tel site. Mais surtout, comme nous en informe Slate, le renouvellement de cette accréditation a lieu en janvier 2020. Le lancement d’une campagne de “bashing” serait l’occasion idéale pour peser sur la future décision de la CPPAP ?
Face aux Sleeping Giants, la riposte sur leur terrain s’organise
Successivement au début de cette campagne, Valeurs Actuelles a lancé son “mur de la honte” avec le nom de nombreux annonceurs ayant cédé aux injonctions des Sleeping Giants.
Côté médias, certains journalistes ont apporté leur soutien. Carole Barjon de l’Obs s’est interrogée, “D’abord Valeurs Actuelles, et ensuite, quel média ? Et ensuite qui ?”. Jérôme Béglé du Point a condamné en rappelant que “Toute délation, toute tentative de restriction de la pensée et de la parole est — dans la limite de la loi — parfaitement inadmissible”.
Une autre initiative, pas directement liée à Valeurs Actuelles, a suivi dans la foulée de ces campagnes de lobbying. Un compte Twitter intitulé “Watching Giants”, reposant sur le même mode d’action mais souhaitant défendre les “consommateurs patriotes”, a été lancé et il est déjà suivi par plusieurs milliers de personnes.
Et ces contre-offensives semblent porter leurs fruits puisque selon Capital, Red by SFR et Frichti auraient finalement renoncé à boycotter Valeurs Actuelles. Comme quoi, avec un peu d’organisation, le diktat des bien-pensants peu vite vaciller.