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Laurence Haïm

15 décembre 2023

Temps de lecture : 22 minutes
Accueil | Portraits | Laurence Haïm
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Laurence Haïm

Temps de lecture : 22 minutes

De grand reporter à conseiller politique

Née le 14 novembre 1966 à Paris, Laurence Haïm est journaliste politique à l’international. En 2017, elle devient pour quelques mois porte-parole de La République en Marche.

Fille de médecin, Lau­rence Haïm naît le 14 novem­bre 1966 à Paris. Sa mère écrit des livres pour enfants qui n’ont jamais été pub­liés. Son frère, Philippe Haïm, est com­pos­i­teur et réal­isa­teur. Il est notam­ment met­teur en scène pour cer­tains épisodes de la série de Canal+ pro­duite par la société CAPA, « Braquo ».

Elle est générale­ment décrite – et notam­ment dans sa fiche Wikipedia – comme de nation­al­ité fran­co-israéli­enne, ce qu’elle dément dans une inter­view don­née à Jonathan Nah­many le 3 avril 2017 pour Actu­al­ité Juive Hebdo :

« C’est com­pléte­ment faux ! Mon lieu de nais­sance se situe à Paris. Je suis française et de con­fes­sion juive. Mon rap­port avec le judaïsme est fort et en même temps com­plexe. J’ai beau­coup tra­vail­lé en Israël mais aus­si très sou­vent dans les con­flits aux côtés des Pales­tiniens à Gaza, Ramal­lah et Beth­léem. Ce que je pense sur cela relève de ma vie privée. »

Après des études en sci­ences poli­tiques avortées, elle se forme au jour­nal­isme en auto­di­dacte, au fil de petits boulots et de stages qui lui per­me­t­tent de ren­con­tr­er des grands noms du jour­nal­isme, et notam­ment Philippe Labro et Chris­tine Ock­rent. Le pre­mier lui offre son pre­mier poste sur RTL ; elle devient assis­tante de la sec­onde. Elle passe ain­si en 10 ans de sta­giaire chez RTL à jour­nal­iste inter­na­tionale accréditée à la Mai­son Blanche.

Sa car­rière se fait en effet à cheval entre la France et les États-Unis. En 1992, après s’être lancé dans la pro­duc­tion de reportages pour l’agence de presse et société de pro­duc­tion CAPA créée en 1989 par Hervé Cha­balier, elle s’installe à New York où elle devient la cor­re­spon­dante française aux États-Unis de Canal+, puis d’i>Télé – et de l’agence CAPA bien sûr.

Elle est con­nue dans le milieu jour­nal­is­tique pour sa ténac­ité. En 1992, aux Jeux Olympiques de Barcelone, elle réus­sit à obtenir de Fidel Cas­tro qui refu­sait toute inter­view quelques min­utes d’entretien. Elle est aus­si la seule jour­nal­iste française à avoir obtenu à deux occa­sions des inter­views de Barack Obama.

Au fil de ses années passées aux États-Unis, elle réalise plusieurs reportages pour des chaînes français­es et améri­caines qui la font con­naître en tant que reporter. Elle met un pre­mier pied en poli­tique en cou­vrant les élec­tions améri­caines à par­tir de 2004. Son par­ti-pris en faveur des Démoc­rates est clair. Elle ne parvient d’ailleurs pas à le dis­simuler lorsqu’elle est prise de san­glots, vis­i­ble­ment dépitée, à l’annonce des résul­tats favor­able au prési­dent sor­tant. Elle devient d’ailleurs au fil de ses reportages sur le can­di­dat assez proche de Barack Oba­ma pour devenir la seule jour­nal­iste française avec accès à la Mai­son Blanche, et obtenir en 2013 une accrédi­ta­tion per­ma­nente en Pentagone.

En 2017, c’est à la poli­tique française qu’elle s’intéresse puisqu’elle revient dans son pays natal pour y devenir quelques mois porte-parole de « La République en marche ! ». L’expérience s’avère toute­fois un échec : elle se fait rapi­de­ment plac­ardis­er après quelques échecs en inter­views et des tweets jugés maladroits.

La jour­nal­iste est en effet très active sur Twit­ter avec plus de 250 000 « fol­low­ers ». Elle y gagne la sym­pa­thie du grand pub­lic pour la spon­tanéité de ses tweets. Elle est con­nue pour ses nom­breuses fautes d’orthographes et coquilles. Elle l’admet elle-même dans une inter­view accordée à Elle et reprise dans un arti­cle du 11 jan­vi­er 2017 sur Slate : « Je fais beau­coup de fautes de frappe, ce qui m’est par­fois reproché par les gens qui me suiv­ent: il faut que j’y tra­vaille, mais, en direct, tout va si vite ! ». Il existe même sur le réseau social un compte @laurenceHIMYM, qui par­o­die ses tweets. Ran­cu­nière, la jour­nal­iste n’hésite pas à injuri­er des inter­nautes en mes­sage privé sur Twit­ter lorsque ceux-ci émet­tent des opin­ions par trop diver­gentes des siennes.

Le réseau social lui vaut égale­ment des « bad buzz ». Le 13 juil­let 2017, elle annonce avec un cer­tain aplomb que Mela­nia Trump aurait refusé de s’installer à la Mai­son Blanche afin de s’occuper de l’enfant du cou­ple Bar­ron Trump, qui serait atteint d’autisme. Aucun élé­ment ne viendrait cor­ro­bor­er cette affir­ma­tion, ce qui laisse plan­er des doutes sur le pro­fes­sion­nal­isme ou la fia­bil­ité des sources de la jour­nal­iste. En mars 2018, Lau­rence Haïm est accusée d’avoir dif­fusé une « fake news » sur le con­flit syrien, au moment même où le gou­verne­ment cher­chait à édicter une loi con­tre la dif­fu­sion de fauss­es infor­ma­tions sur inter­net ! La jour­nal­iste avait dif­fusé sur son fil Twit­ter une pho­to d’un enfant et de bénév­oles human­i­taires avec en com­men­taire « Pho­to de la semaine cir­cu­lant dans notre monde sur les réseaux. 4 mars. Un enfant migrant de 4 ans entre la Syrie et la Jor­danie croise une équipe d’UN­HCR. Il a dans son petit sac les vête­ments de sa mère et sœur tuées en Syrie ». Or, cette analyse de la pho­togra­phie, dif­fusée pour la pre­mière fois en 2014, avait déjà été invalidée par les jour­nal­istes du Guardian la même année.

Lau­rence Haïm fait à nou­veau par­ler d’elle en sep­tem­bre 2019 avec un tweet erroné annonçant le décès de l’acteur et réal­isa­teur améri­cain Clint East­wood. Mal­gré ses excus­es rapi­des, l’affaire lui vaut un nou­veau « bad buzz ».

Portrait vidéo

Formation

Le por­trait de la jour­nal­iste par Bertrand Rocher le 12 avril 2017 pour Grazia révèle que c’est suite à un échec dans ses études à Sci­ences Pô que Lau­rence Haïm se lance en auto­di­dacte dans le jour­nal­isme, à la faveur de ses pre­miers emplois et de ses pre­mières ren­con­tres professionnelles.

Parcours professionnel

Suite à cet échec dans ses études, Lau­rence Haïm décou­vre le jour­nal­isme lors d’un petit boulot sur CVS (Canal Ver­sailles Stéréo), une radio libre ver­sail­laise pour laque­lle elle porte les cafés aux intervenants.

Son pre­mier emploi en tant que jour­nal­iste est un stage sur RTL pour pré­par­er les jour­naux d’Elie Van­nier. C’est là que Philippe Labro la décou­vre. En 1986, il lui pro­pose un poste au ser­vice « société » de RTL dont il est alors directeur des pro­grammes. Elle devient l’assistante de Chris­tine Ock­rent, star de la chaîne ; c’est elle qui est respon­s­able de con­tac­ter les invités poli­tiques de la jour­nal­iste. La chaîne lui pro­pose ensuite de tra­vailler pour la rubrique « peo­ple », ce qu’elle con­fie par la suite avoir détesté.

En 1989, elle est aux côtés d’Hervé Cha­balier lorsqu’il crée l’agence CAPA, une agence de presse et société de pro­duc­tion con­nue notam­ment pour l’émission « 24 Heures » dif­fusée sur Canal +. Lau­rence Haïm se lance à cette occa­sion dans la réal­i­sa­tion de reportages télévi­suels. Ce sont ces reportages qui font con­naître la jour­nal­iste du grand pub­lic : ils sont dif­fusés sur des émis­sions de grande écoute, soit « 24 heures » sur Canal+, « Envoyé spé­cial » sur France 2 ou encore « Zone inter­dite » sur M6.

En 1992, elle s’installe à New York et devient cor­re­spon­dante États-Unis pour l’agence CAPA et pour Canal+.

En 1999, elle étend son influ­ence plus large­ment encore puisqu’elle devient égale­ment cor­re­spon­dante pour I‑Télé.

Le 11 sep­tem­bre 2001, elle se trou­ve dans un avion en direc­tion de New York le jour des atten­tats. Elle cou­vre les évène­ments en tant que cor­re­spon­dante, mais explique dans son ouvrage Jour­nal d’une année à part : 11 sep­tem­bre 2001 – 2002 que c’est aus­si à titre per­son­nel qu’elle se sent très choquée par l’évènement.

En 2002, elle se trou­ve par hasard à prox­im­ité d’un atten­tat en Israël en même temps que le géant de l’information Dan Rather qui lui demande de cou­vrir l’évènement pour la chaîne CBS News dont il est un des présen­ta­teurs phares. À la suite de cela, de 2002 à 2006, elle cou­vre le début de la guerre d’Irak pour la chaîne améri­caine. Pour ce faire, elle vit une par­tie de cette péri­ode à Bag­dad et en prof­ite pour tra­vailler occa­sion­nelle­ment en Israël.

Entre temps, en 2004, elle con­tin­ue son tra­vail de cor­re­spon­dante aux États-Unis et cou­vre l’élection prési­den­tielle améri­caine de 2004. C’est le début d’une longue car­rière dans le jour­nal­isme poli­tique, et la poli­tique tout court.

En 2008, elle suit la cam­pagne de Barack Oba­ma, ce qui lui vaut d’être la seule jour­nal­iste française à l’avoir inter­viewé. Une deux­ième inter­view du prési­dent améri­cain par la jour­nal­iste est dif­fusée sur Canal + en juin 2009. Elle est égale­ment avec deux cor­re­spon­dants de l’Agence France-Presse la seule jour­nal­iste française ayant accès aux con­férences de presse de la Mai­son Blanche. Elle tire de son expéri­ence un ouvrage : Oba­ma prési­dent : Sai­son 1, pub­lié en 2010 aux Édi­tions du Moment.

En 2011 elle cou­vre pour Canal + l’affaire Dominique Strauss-Kahn, qu’elle qual­i­fie sur Pre­mière de « l’affaire la plus com­pliquée de [s]a car­rière ». Elle explique avoir été stressée par le flot d’informations non véri­fiées et de rumeurs qui entouraient l’affaire, avec la peur de dif­fuser des fauss­es informations.

En 2012, elle ren­tre en France et réalise avec Charles Omman­ney, pho­to­jour­nal­iste améri­cain pour Newsweek une série vidéo sur l’élection prési­den­tielle française pour I‑Télé, dont ils tirent ensem­ble un nou­v­el ouvrage, Made in France, la prési­den­tielle dans l’œil améri­cain.

Suite à ce reportage, elle retourne aux États-Unis suiv­re la cam­pagne de Barack Oba­ma pour l’élection de 2012.

En avril 2013, elle obtient une accrédi­ta­tion per­ma­nente en Pen­tagone. En mai de la même année, elle devient prési­dente de l’association de la presse étrangère de la Mai­son Blanche.

En 2016, elle se lance dans les réseaux soci­aux à la faveur d’une grève du per­son­nel chez I‑Télé. C’est à par­tir de son compte Twit­ter per­son­nel qu’elle cou­vre la cam­pagne pour l’élection prési­den­tielle améri­caine, tout en affichant son sou­tien aux grévistes con­tre l’arrivée de Jean-Marc Moran­di­ni sur la chaîne, avec le risque de se faire par la suite remerci­er par la chaîne.

La jour­nal­iste quitte finale­ment I‑Télé de sa pro­pre ini­tia­tive en jan­vi­er 2017 pour devenir porte-parole de « La République en Marche ! » pour la cam­pagne d’Emmanuel Macron aux prési­den­tielles 2017. Elle quitte le par­ti seule­ment quelques mois plus tard.

Lau­rence Haïm retourne par la suite aux États-Unis où elle s’intéresse à nou­veau à la prési­dence améri­caine. Elle lance à cette occa­sion « House of Trump », une newslet­ter quo­ti­di­enne dédiée au décryptage de la campagne.

Dans l’interview qu’elle donne à Car­o­line de Bod­i­nat pour Elle, elle se con­fie sur sa vie privée et son choix de ne pas avoir d’enfants : « Plusieurs hommes accom­pa­g­nent ma vie, le plus impor­tant est celui du moment. Je suis très roman­tique et l’amour peut m’être par­fois dévas­ta­teur. J’ai con­stru­it ma vie en choi­sis­sant de ne pas avoir d’enfants. Peut-être par égoïsme ou parce que j’ai décidé que je serais inca­pable de les élever, j’ai priv­ilégié la lib­erté. »

Elle signe son grand retour sur les écrans français en 2020, qua­tre ans après avoir claqué la porte d’I>Télé, ébran­lée par une crise his­torique. Elle cou­vre la prési­den­tielle améri­caine dans le cadre du « 20h de Dar­ius Rochebin » sur LCI est inter­vient sur le plateau de la chaîne lors de la soirée élec­torale. Son reportage sur la pre­mière dame améri­caine inti­t­ulé « Mela­nia Trump, cet obscur objet du pou­voir » est dif­fusé en octo­bre 2020 sur TF1, puis Arte.

Parcours militant

Ses engage­ments poli­tiques sont sen­si­bles dans la manière dont Lau­rence Haïm cou­vre à par­tir de 2004 l’élection prési­den­tielle améri­caine ; c’est en larmes qu’elle annonce sur Canal + la réélec­tion de George W.Bush. Elle prend par la suite claire­ment le par­ti de Barack Oba­ma, dont elle suit les cam­pagnes en 2008 et en 2012.

Son mil­i­tan­tisme a le mérite de s’afficher au grand jour puisqu’en 2017, elle annonce quit­ter la chaîne I‑Télé pour devenir porte-parole d’Emmanuel Macron en vue des prési­den­tielles 2017. Elle voit dans le jeune can­di­dat un nou­v­el Oba­ma. Ce serait la jour­nal­iste elle-même qui aurait pro­posé sa col­lab­o­ra­tion au jeune can­di­dat à la prési­den­tielle, qu’elle avait déjà inter­viewé en mai 2015 alors qu’il était min­istre de François Hollande.

La ten­ta­tive de la jour­nal­iste de percer en poli­tique s’avère toute­fois un véri­ta­ble fias­co. En quelques mois, elle tombe en dis­grâce et finit en juil­let par annon­cer son départ de « La République en marche ! ». Ses inter­ven­tions le 23 jan­vi­er sur BFMTV puis le 26 dans « C à vous » sur France 5 et très cri­tiquées et plusieurs tweets mal­adroits lui valent cette chute rapide.

Elle ressort de l’expérience amère et sem­ble hésiter quant au tour­nant à don­ner à sa car­rière après cet échec. D’après un arti­cle du Canard enchaîné du 19 juil­let 2017, elle aurait sol­lic­ité un poste d’ambassadeur auprès d’Emmanuel Macron, qui le lui aurait refusé net – rumeur qu’elle dément mal­adroite­ment sur Twitter.

C’est finale­ment à la poli­tique améri­caine qu’elle retourne avec sa newslet­ter « House of Trump », et la réal­i­sa­tion d’un reportage sur la fon­da­tion Oba­ma, qui est dif­fusé au mois de mai 2019 dans le mag­a­zine « Com­plé­ment d’enquête ».

Publications

En 2002, elle pub­lie Jour­nal d’une année à part : 11 sep­tem­bre 2001 – 2002 aux édi­tions de La Mar­tinière. L’ouvrage racon­te son expéri­ence des atten­tats du 11 sep­tem­bre en tant que jour­nal­iste mais aus­si sim­ple new-yorkaise.

En 2003, elle signe chez le même édi­teur Les Bombes humaines : Enquête au cœur du con­flit israé­lo-pales­tinien, sur le con­flit israë­lo-pales­tinien. Elle s’y intéresse plus par­ti­c­ulière­ment au phénomène des atten­tats sui­cides util­isé par les Pales­tiniens con­tre Israël.

C’est aux édi­tions Robert Laf­font cette fois qu’elle pub­lie en 2007 Une Française à New-York, sorte de guide basé sur son expéri­ence per­son­nelle. A tra­vers des exem­ples, des anec­dotes et des con­fi­dences, elle dresse un por­trait réal­iste et vivant de la ville américaine.

Elle est égale­ment l’auteur d’Oba­ma prési­dent : Sai­son 1, pub­lié en 2010 aux Édi­tions du Moment. Elle y racon­te les couliss­es de l’administration Obama.

En 2012, elle pub­lie chez Albin Michel Made in France, la prési­den­tielle dans l’œil améri­cain, aux édi­tions Albin Michel. L’ouvrage fait suite aux reportages que Lau­rence Haïm avait réal­isé pour I‑Télé avec Charles Omman­ney et relate donc égale­ment les élec­tions prési­den­tielles français­es de 2012.

Tou­jours chez le même édi­teur, elle pub­lie en 2016 Made in Trump : les 40 dates qui ont fait l’Amérique.

Ce qu’elle gagne

Non con­nu

Récompenses

Elle est élue « Femme d’or » des média 2014 par le Trophée des femmes en or, un prix créé en 1993 pour récom­penser des femmes dont les réal­i­sa­tions appa­rais­sent exem­plaires et inspi­rantes aux jurés.

Elle est cheva­lier de l’ordre nation­al de la Légion d’hon­neur depuis le 14 juil­let 2015.

Sa nébuleuse

Philippe Labro : il est directeur des pro­grammes de RTL lorsqu’il repère Lau­rence Haïm alors en stage sur la chaîne. C’est lui qui lui pro­pose de devenir l’assistante de Chris­tine Ock­rent, puis lui con­fie la rubrique « peo­ple » du media.

Chris­tine Ock­rent : jour­nal­iste belge exerçant en France, elle arrive sur RTL en 1985 après un pas­sage sur le « 20 heures » d’Antenne 2 et le jour­nal de 8 heures d’Europe 1. Sur RTL, elle est rédac­trice en chef et édi­to­ri­al­iste. C’est à cette occa­sion qu’elle ren­con­tre Lau­rence Haïm qui est alors son assis­tante. Elle devient rapi­de­ment son men­tor dans l’univers du journalisme.

Dan Rather : Daniel Irvin Rather Jr. est un jour­nal­iste améri­cain célèbre qui fut présen­ta­teur du jour­nal télévisé CBS Evening News durant 24 ans. C’est alors qu’il assume cette fonc­tion qu’il ren­con­tre Lau­rence Haïm, venue ten­ter sa chance en tant que jour­nal­iste aux États-Unis. En 2002, elle se trou­ve par hasard à prox­im­ité d’un atten­tat en Israël en même temps que lui, équipée de sa caméra tan­dis que lui, l’a oubliée. Il lui pro­pose alors de cou­vrir l’évènement pour CBS News. Suite à ce con­cours de cir­con­stance, il lui con­fie la respon­s­abil­ité de suiv­re la guerre d’Irak pour la chaîne.

Helen Thomas : doyenne des jour­nal­istes accréditées à la Mai­son Blanche, elle fut le men­tor de la jour­nal­iste aux États-Unis. C’est elle qui lui con­seille d’adopter des couleurs vives lorsqu’elle se rend à des con­férences de presse pour attir­er l’attention du Prési­dent et pou­voir ain­si pos­er ses questions.

Barack Oba­ma : sa rela­tion avec celui qui devien­dra par la suite prési­dent des États-Unis com­mence en 2008 lorsqu’elle choisit de suiv­re le début de la cam­pagne du can­di­dat dans Iowa. Elle est la seule jour­nal­iste française à l’avoir inter­viewé, et ce à deux repris­es. Les rela­tions entre l’homme poli­tique et la jour­nal­iste sont plus que cor­diales : il la surnomme ami­cale­ment « The Frenchie ». C’est sous qu’elle devient l’unique jour­nal­iste française avec deux cor­re­spon­dants de l’Agence France-Presse à avoir accès aux con­férences de presse de la Mai­son Blanche. C’est égale­ment sous son man­dat qu’elle obtient l’accréditation per­ma­nente au Pen­tagone et qu’elle devient prési­dente de l’association de la presse étrangère de la Mai­son Blanche. Suite à son départ de la poli­tique, c’est dans une uni­ver­sité dirigée par David Axel­rod, ancien con­seiller de Barack Oba­ma, qu’elle se voit pro­pos­er un poste de chercheuse rési­dente, qu’elle refuse.

Emmanuel Macron : prési­dent français élu en 2017, il engage la jour­nal­iste en tant que porte-parole lors de sa cam­pagne en 2017. Elle quitte l’équipe quelques mois plus tard après avoir été plac­ardis­ée en cours de route.

Elle l’a dit

« Est-ce qu’on est prêt à mourir pour l’Ukraine, est-ce qu’on est prêt à envoy­er nos enfants français pour aller se bat­tre en Ukraine ? Je pense que si vous faites un sondage dans la pop­u­la­tion française, on aura mal­heureuse­ment une réponse où la majorité dira vouloir aider mais ne pas aller en guerre. » LCI, 28/07/2022
(Nota bene, Lau­rence Haïm n’a pas d’enfant)

Suite à un duplex avec Léa Salamé en 2014, alors jeune présen­ta­trice du JT sur i>Télé, tel que le rap­porte Télé Obs : « C’est quoi cette pétasse ? Cette bim­bo ? J’en ai ras le bol ! ».

Dans l’interview qu’elle donne à Car­o­line de Bod­i­nat pour Elle, elle explique « Je suis jour­nal­iste. De ce méti­er, j’ai fait une manière de vivre ».

Aymer­ic Caron, reporter de guerre pour Canal + alors qu’elle était en Irak elle aus­si fait d’elle dans l’interview qu’elle donne à Car­o­line de Bod­i­nat pour Elle un por­trait élo­gieux : « Que l’on ait vu des morts, pris les mêmes risques ou partagé des pâtes quand il n’y avait plus de nour­ri­t­ure, que l’on se soit échangé des tuyaux ou accrochés pour des rival­ités, le lien qui unit ceux qui ont cou­vert ensem­ble des con­flits est souter­rain et indi­ci­ble. La pre­mière fois que j’ai vu Lau­rence avec sa caméra, j’ai pen­sé « culot­tée ». Elle est pas­sion­née par son tra­vail qui l’emmène dans des excès d’enthousiasme ou d’investissement hors normes. Et, même s’il lui arrive de faire chi­er le monde pour obtenir ce qu’elle veut, elle est à l’opposé des car­riéristes de l’audiovisuel. »

Elle est une des rares jour­nal­istes à dénon­cer l’emballement médi­a­tique au sujet du procès de Fer­gu­son, dont elle rap­pelle, dans une tri­bune don­née dans l’Important, que l’ampleur médi­a­tique n’a été due qu’aux jour­nal­istes : « Je dénonce l’hystérie médi­a­tique sur Fer­gu­son, je pense que c’est extrême­ment dan­gereux. Nous sommes au début de quelque chose qui est en train d’arriver. Quand il y a plus de caméras que de man­i­fes­tants, c’est la télé qui crée l’événement. »

Elle déclare dans un arti­cle du 11 jan­vi­er 2017 sur Slate au sujet de Twit­ter – dont elle-même use et abuse : « Je fais beau­coup de fautes de frappe, ajoute-t-elle, ce qui m’est par­fois reproché par les gens qui me suiv­ent: il faut que j’y tra­vaille, mais, en direct, tout va si vite ! »

Dans le por­trait du 31 mars 2017 de la jour­nal­iste dans Libéra­tion, le média cite la jour­nal­iste après ses pre­mières inter­views ratées en tant que porte-parole d’ « En marche » : « Si vous faites cor­recte­ment votre por­trait, vous ver­rez que j’ai dû bless­er beau­coup de gens, parce que je suis impul­sive. Ici, j’apprends à liss­er les angles

Quant à la suite de sa car­rière, elle annonce alors d’après un entre­tien avec l’AFP relayé dans un arti­cle du 12 juil­let 2017 du site de RTL vouloir « faire des choses pour le bien de la démoc­ra­tie »

Suite à son échec en poli­tique, dans une inter­view don­née au Jour­nal du Dimanche le 14 juil­let 2017, elle déclare amère avoir vécu des « instants de cru­auté dans le monde poli­tique que je garderai pour moi. J’ai aus­si lu ou enten­du des choses que je n’avais pas dites ou pas faites ».

Dans cette inter­view du 14 juil­let 2017 par Thomas Liabot sur le Jour­nal du Dimanche, elle déclare au sujet d’Emmanuel Macron : « du point de vue de la poli­tique intérieure, son désir absolu de renou­veau me frappe, à tous niveaux. C’est un homme qui veut aller vite, con­stru­ire quelque chose et mon­tr­er que ça va chang­er. Il y a aus­si des côtés que je n’aime pas, mais je les garde pour moi »

Dans la même inter­view, elle explique n’avoir pas de dif­fi­cultés à alli­er jour­nal­isme et poli­tique : « Je suis dans une cul­ture très améri­caine sur ce sujet. Aux États-Unis, les allers-retours sont pos­si­bles. Le porte-parole de Bill Clin­ton, George Stephanopou­los, est aujour­d’hui le jour­nal­iste vedette de la mati­nale de ABC News. Même chose pour Nicolle Wal­lace, qui a été la porte-parole de George Bush, qui tra­vaille chez NBC News. CNN a engagé des gens qui dirigeaient le ser­vice de presse de Barack Oba­ma. En France, c’est le tabou absolu. Cou­vrir la poli­tique à l’Elysée, je ne pour­rai jamais le faire. Je ne veux pas être chef d’un ser­vice poli­tique, ce serait inap­pro­prié. Mais faire des choses pour mon­tr­er l’é­tat du monde, je revendique le droit de le faire. Six mois dans une cam­pagne à aider un can­di­dat ne m’empêcheront pas d’aller mon­tr­er ce que je pense être impor­tant pour le monde. Je suis pour cass­er les codes. Si ce n’est pas pos­si­ble dans le sys­tème français, il y a d’autres sys­tèmes qui me per­me­t­tront de le faire ».

Elle con­fesse dans les colonnes de l’hebdomadaire belge Mous­tique avoir été sur­prise, lorsqu’elle réal­i­sait son reportage sur la First Lady, par le peu de crédit dont jouis­saient doré­na­vant les jour­nal­istes dans l’Amérique trumpi­enne : « Ça a été très dif­fi­cile. Au début, javais envie de me porter sur un per­son­nage qui mintéres­sait beau­coup en tant que femme et je ne pen­sais pas que jallais y dédi­er plus dun an et demi de ma vie. Jai été très sur­prise de voir quavant, on pou­vait faire des reportages auprès des poli­tiques améri­cains mais que main­tenant la méfi­ance est absolue. Les jour­nal­istes sont désor­mais véri­ta­ble­ment con­sidérés comme des enne­mis aux États-Unis.
Par exem­ple, dans le doc­u­men­taire, on peut me voir aller dans un meet­ing de Trump. Jai dû par­ler avec ses mil­i­tants pen­dant cinq heures pour leur expli­quer que nous n’étions pas les enne­mis du président. Ça ma beau­coup frap­pée ce temps néces­saire à obtenir la moin­dre chose. La con­fi­ance n’était pas du tout acquise et il fal­lait la gag­n­er, expli­quer, etc. Nous avons été con­frontés à beau­coup de non et dannu­la­tions dinter­views à la dernière minute. Il a fal­lu saccrocher. Je pense que cest le doc­u­men­taire le plus dif­fi­cile que jai fait de toute ma vie. »

 

On a dit à son sujet

Sa men­tor Chris­tine Ock­rent dit d’elle dans une inter­view accordée à Elle en 2016 « Lau­rence déploy­ait une grande énergie à dis­siper l’angoisse quo­ti­di­enne pro­pre à cet exer­ci­ce : a‑t-on choisi le bon invité ? Nous sommes restées très proches. Elle est têtue comme une mule, pre­mière qual­ité du jour­nal­iste. Elle est sincère, sérieuse et loyale, dans ce monde de médias, elle tranche. Elle a osé le défi améri­cain, à la rude école de « 60 Min­utes », le mag­a­zine de CBS News où j’avais fait mes class­es. C’est une jour­nal­iste de ter­rain, pas d’antichambre. Elle a fait de son accent résol­u­ment français un atout. On a eu Mau­rice Cheva­lier, on a main­tenant Lau­rence Haïm ! ».

Thier­ry Demaiz­ière, qui l’a con­nue au temps où elle était sta­giaire sur RTL, dit d’elle d’après l’interview qu’elle donne à Car­o­line de Bod­i­nat pour Elle, qu’elle « était une « attachi­ante » avec un toupet mon­stre. Une fille qui foutait le feu à son apparte­ment en faisant des fon­dues. Une ambitieuse forcenée, comme l’héroïne de Joseph Mankiewicz dans « Ève ». Une passeuse de fron­tières, capa­ble de dégot­er une accrédi­ta­tion en moins de deux et de se fau­fil­er au pre­mier rang. »

Suite à sa mise à l’écart par les équipes d’ « En Marche », Mar­i­anne la rebap­tise : « la porte-parole sans voix »

Son ami jour­nal­iste Jérôme Gode­froy lui accorde d’après le por­trait du 31 mars 2017 de la jour­nal­iste dans Libéra­tion de grandes qual­ités puisqu’il annonce qu’ « elle a un culot et un courage extra­or­di­naires. »

Bar­bara Lefeb­vre revient dans Causeur sur un détail, loin d’être anec­do­tique, du doc­u­men­taire « Macron : Les couliss­es d’une vic­toire » : « Lau­rence Haïm par­le mal­adroite­ment de « mono­pole dans la com­mu­nauté juive » pour faire com­pren­dre à Emmanuel Macron pourquoi sa com­para­i­son a pu non seule­ment cho­quer les Français rap­a­triés mais aus­si et surtout les juifs de France. Le crime con­tre lhuman­ité est lié dans lopin­ion générale au géno­cide des Juifs, tente-t-elle selon moi de lui faire com­pren­dre […] En tant quenseignante dhis­toire ayant dirigé un ouvrage sur lenseigne­ment com­paré des géno­cides du XXe siècle, mes oreilles ont sif­flé en écoutant le rac­cour­ci par­tiel et par­tial de Lau­rence Haïm. »

Crédit pho­to : cap­ture d’écran vidéo C l’heb­do via Youtube (DR)

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