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Alerte jaune devant le coronavirus : le Courrier Picard indigne les bien-pensants

3 février 2020

Temps de lecture : 3 minutes
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Alerte jaune devant le coronavirus : le Courrier Picard indigne les bien-pensants

Temps de lecture : 3 minutes

Alors que l’épidémie du Coronavirus, partie de Chine, se répand dans le monde entier, Le Courrier Picard a tenté un petit jeu de mot en titrant sa une du dimanche 26 janvier 2020, “Alerte jaune”. Il n’en fallait pas plus aux bien-pensants pour y voir un titre raciste (sic) rappelant la théorie du “péril jaune” de la fin du XIXe siècle, concept annonçant la future domination du monde par l’Asie, au détriment de l’Occident.

Une “alerte jaune” qui ne passe pas

En plus de cet inti­t­ulé de une, “Coro­n­avirus chi­nois : alerte jaune”, le Cour­ri­er Picard a titré son édi­to­r­i­al du jour, “Le péril jaune ?”.

Twit­ter, devenu l’un des prin­ci­paux lieux de l’indignation, que ce soit d’anonymes ou de col­lec­tifs lib­er­ti­cides comme les Sleep­ing Giants, a vive­ment réa­gi à la sor­tie du jour­nal. Mad­jid Mes­saoudene, élu à Saint-Denis, a twit­té en par­lant de “racisme décom­plexé”, d’autres se sont demandés si le titre n’était pas “un peu lim­ite” ou sont allés jusqu’à par­ler de “vannes racistes”. Mais cette une ne serait qu’une goutte d’eau dans le vase des réac­tions anti-asi­a­tiques qui fleuris­sent avec le Coro­n­avirus, ce qui a même entrainé la créa­tion d’un hash­tag “#JeNe­Su­is­Pa­sUn­Virus”.

Suite à cette indig­na­tion, la LICRA aurait porté plainte con­tre le jour­nal, mal­gré le mea cul­pa de ce dernier. Le ridicule ne tue plus, il censure.

Le Courrier Picard utilise la “colorimétrie” (?!) pour se justifier

C’est dans un arti­cle du jour même de la une, que Le Cour­ri­er Picard a présen­té ses excus­es et s’est expliqué sur ses choix dialectiques.

Après la clas­sique présen­ta­tion d’excuses et l’appel à plus de vig­i­lance à l’avenir, le quo­ti­di­en a ten­té de sur­prenantes jus­ti­fi­ca­tions de ses propos.

Con­cer­nant le titre de l’éditorial, ils rap­pel­lent avoir mis un point d’interrogation, pour bien soulign­er “la dis­tan­ci­a­tion avec le pro­pos”. Le terme de “péril jaune” fai­sait bien référence à celui du XIXe siè­cle, pour “rel­a­tivis­er juste­ment l’éventuelle panique irra­tionnelle pou­vant se répan­dre après l’apparition des pre­miers cas en France”, “panique irra­tionnelle” qui serait sim­i­laire à celle s’étant répan­due il y a plus d’un siè­cle. Alors que la Chine est de plus en plus puis­sante géopoli­tique­ment, l’illustration est peut-être mal choisie pour par­ler d’irrationalité…

Et pour ce qui est du titre de la pre­mière page, “l’alerte jaune”, ils se sont jus­ti­fiés en expli­quant qu’il faut le pren­dre au “sens col­orimétrique, à savoir dans une gra­da­tion du jaune au rouge. À l’image des alertes météo allant du vert au rouge en pas­sant par le jaune et l’orange. Et voulait, par ce biais sig­ni­fi­er qu’il ne fal­lait pas sur-réa­gir à cette épidémie.” (?!). Avec de telles expli­ca­tions, la rédac­tion pour­ra être grat­i­fiée, sans trop de con­cur­rence, de la palme de “l’ex­cuse la plus far­felue de l’année”.

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