Après les mésaventures du Média, organe de presse en ligne proche de La France Insoumise, affaibli du fait de ses divisions internes sur fond d’étrangetés financières et personnelles, voici venir QG, destiné à agir dans la même sphère d’influence. Quand la gauche communiste devient étrangement la gauche communautariste.
La gauche politique alternative voulait investir le champ médiatique de façon indépendante, tout en regardant une partie de ses troupes devenir chroniqueur sur des chaînes d’information en continue. Une volonté de faire aussi bien que la droite politique alternative ou hors les murs, qui connaît un réel succès avec TV Libertés en passant par la presse papier (Valeurs Actuelles, L’Incorrect, Éléments, Limite…).
À peine réunis au sein du Média, et selon un très vieux truisme, la gauche qui se veut radicale, mais dont nombre de militants viennent concrètement de familles de la bonne bourgeoisie des grandes métropoles où l’on vote majoritairement social-démocrate de centre gauche ou droit, privilèges obligent, a multiplié tensions, accrochages financiers, désaccords politiques, envies de meurtres, procès et finalement scissions, après moult noms d’oiseaux. L’ambiance a même tourné à la guerre avec de multiples batailles dont celle autour de Sophia Chikirou, dont le public découvrit alors qu’elle était sans doute la compagne de Mélenchon, ne fut pas la moindre.
Où en est le petit monde médiatique proche de LFI, au moins sur le plan des idées ?
- Le Média existe toujours. Le 16 février, son éditorial l’affirmait : la France est « en marche vers la guerre civile ». C’est surtout une télévision en ligne, toujours financée par « les socios », une forme de démocratie participative consistant à se délester de sa menue monnaie afin de faire vivre le média en question, espérons de manière différente qu’à l’époque Chikirou et Lancelin, deux figures de proue opposées dans le chaos de cette affaire. Même si l’on croise cette affirmation : « Afin de rester indépendant et en accès libre pour le plus grand nombre, et de continuer de vous proposer des enquêtes sur les magouilles de la Macronie et les arnaques des multinationales, des reportages de terrain au plus près de ceux qui luttent, des entretiens, débats et émissions comme on n’en voit plus à la télé, nous avons besoin de vous ! », tout est toujours largement gauchisme de salons. Actuellement Le Média est dirigé par Denis Robert.
- QG ou « Quartier Général — Le Média libre ». Les trois derniers mots montrent que c’est bien contre l’ancien Le Média que le nouveau QG naît. Il fonctionne d’ailleurs selon le même principe : TV en ligne, financement participatif, ligne éditoriale de type gauche alternative. QG est dirigé par Aude Lancelin, devenue gauchiste visible à l’occasion de son licenciement de L’Obs, après y avoir passé de nombreuses années libérales-libertaires assez tranquilles, au cours desquelles elle ne se plaignait pas trop des conditions capitalistes de travail des médias convenus — mais chacun peut évoluer en perdant le confort de bureaux tels que ceux de L’Obs. Le philosophe Alain Badiou, toujours ancré dans le maoïsme de grand-papa, joue un rôle de figure tutélaire en attendant le grand soir. Les ennemis sont Macron et « l’extrême droite meilleure alliée au capital », les amis sont la Palestine et les gilets jaunes (s’ils ne votent pas RN).
Présentation par Aude Lancelin le 16 décembre 2019 : « Nous vous avions annoncé un nouvel espace médiatique au service du peuple avant Noël 2019 : le voici. Sans argent de l’État, sans oligarque en coulisses, sans publicité, sans fil à la patte le reliant à un parti ou à une organisation quelconque, il ne vit que pour vous et grâce à vous ».
Il y a forcément opposition financière car les deux médias cherchent des ressources auprès des mêmes militants. L’audience du journal quotidien du Média s’était stabilisée à environ 10 000 personnes, bien peu pour financer tous ces médias télévisuels.
Pour vivre, QG semble développer une surenchère de la radicalité
La problématique QG n’est pas celle du vieillard Badiou, dont le penseur et écrivain Mehdi Belhaj Kacem qui fut, jeune, un de ses proches, a démontré l’ineptie creuse d’une « pensée » qui ne vaut que du fait de l’incompréhension généralisée qu’elle provoque, et le caractère sectaire du personnage et des petits groupuscules organisés autour de sa prétentieuse et gourouesque personne (Après Badiou, Grasset, 2011). Elle est celle de la surenchère dans la radicalité, visiblement jugée nécessaire pour s’imposer dans un espace médiatique de faible ampleur en termes d’audience.
Du coup, le 15 Février 2020, Aude Lancelin retweete un tweet de QG-Le Média Libre :
Ce mardi 18 février à 19h, retrouvez-nous pour un Contre-Courant exceptionnel, en public et en direct de @LaCommuneCDN, avec Alain Badiou et @AnasseKazib, cheminot Sud rail, figure du combat contre la réforme des retraites
Entrée libre, réservation nécessaire: 👉 01 48 33 16 16 pic.twitter.com/uJoDCQl4nz
— Aude Lancelin (@alancelin) February 15, 2020
Le lieu ? Aubervilliers. Aucun de ces courants n’auraient d’assise aujourd’hui sans le 93, c’est-à-dire sans un socle islamisé qu’ils refusent évidemment de reconnaître, parlant plutôt d’islamophobie ou de racisme en cas d’accusation de connivence. Or, de fait, la bourgeoisie gauchiste de Paris collabore par idéologie et par nécessité avec l’islamisme du 93, département dont le lien avec la France semble pour le moins ténu.
L’invité ? On le présente comme un cheminot (quintessence du résistant contemporain) de Sud (quintessence du syndicat qui n’a pas trahi) et figure du combat contre la réforme des retraites. Ce dernier point n’est en aucun cas douteux : Assane Kazib, invité à parler avec Badiou et Lancelin, est bien une personnalité remarquée des manifestations indiquées. Il a eu son heure de gloire : passage aux Grandes Gueules, mais surtout sa participation à la manifestation contre l’islamophobie, qui s’est avant tout révélée manif des islamistes radicaux dans Paris, ses diatribes indigénistes contre le « racisme d’État » ou pire quand début novembre 2012 il revendique le « droit de ne pas serrer la main d’une femme ».
Une vidéo qui tourne alors en boucle sur les réseaux sociaux le montre, micro en main, tenant des propos islamistes. Sa prise de position vaut défense des conceptions salafistes. Sous les vivats de la foule, il ne réclame pas seulement « le droit » de ne pas serrer la main mais aussi celui de lire le Coran sur son lieu de travail. À l’encontre de la SNCF et de la France, on entend clairement le mot « facho ».
Consciemment ou non, des médias comme QG ou Le Média, agissent en soutien de ces courants travaillant à une transformation profonde de la France et de l’Europe, cela s’appelle la taqqyia, la prise de possession islamiste d’un territoire par ses soubassements. Certains gauchistes seraient ils les idiots utiles conduisant au pouvoir des islamistes radicaux ? Nous leur laissons la réponse.