Le CSA a adressé le 18 juillet un rappel à l’ordre à RTL, à la suite de l’émission « Z comme Zemmour » du 23 mai dernier où Éric Zemmour estimait que le nouveau ministre de la Justice, Christiane Taubira, avait d’emblée « choisi ses victimes, ses bourreaux. Les femmes, les jeunes des banlieues sont dans le bon camp à protéger, les hommes blancs dans le mauvais. »
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Ces propos « pouvaient apparaître comme stigmatisant ces catégories de population et véhiculer des stéréotypes raciaux et sociaux », a considéré le CSA dans sa décision basée sur l’article 2–4 de la convention de RTL. L’article en question souligne que l’éditeur doit veiller « à ne pas encourager des comportements discriminatoires à l’égard des personnes en raison (…) de leur sexe (…) de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, (…) une race (… ) ».
Le chroniqueur avait critiqué la volonté de Christiane Taubira de supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs, d’en appeler à « moins de répression » envers les délinquants, mais de faire rapidement voter une nouvelle loi réprimant le harcèlement sexuel. Éric Zemmour avait aussi reproché au garde des Sceaux de se montrer « douce et compatissante, compréhensive », comme « une maman pour ses enfants, ces pauvres enfants qui volent, trafiquent, torturent, menacent, rackettent, violentent, tuent aussi parfois ».
Le Mrap s’était dit « scandalisé » par une « chronique haineuse, raciste et misogyne ». SOS Racisme avait dénoncé une « haine quotidienne » distillée par l’intéressé avec « la sollicitude de RTL ». Dès la fin du mois de juin, le remaniement de la grille des programmes était tombée comme une sanction pour le chroniqueur vedette de la radio : Zemmour sera maintenu à l’antenne de RTL à la rentrée, mais seulement deux fois par semaine et non plus quotidiennement.