L’OJIM le montre depuis plusieurs jours maintenant : ce qui était il y a encore peu considéré comme « radical » sur le plan du vocabulaire, du ton et de la manière de traiter les sujets dans les médias de grand chemin semble devenir la norme.
Articles déjà parus sur l’OJIM au sujet du changement de ton :
- Le Point : « Non-respect du confinement, changement de ton dans la grande presse »
- L’Obs : « Quand L’Obs découvre que l’islam est dangereux pour la santé »
- France Inter : « Coronavirus, France Inter aussi broie du noir »
Ces médias, parmi bien d’autres, à l’exception peut-être de Franceinfo ou BFM qui essaient tant bien que mal et en continu de sauver l’idéologie de la mondialisation, tout en dénonçant les « populistes », comme si rien n’avait changé depuis le début de la pandémie, commencent à percevoir que le réel existe et résiste.
RFI s’y met le 30 mars 2020, au sujet de la Suède. Un pays qui était plutôt homogène sur le plan ethnique jusqu’à 2014, stable politiquement, en avance sur le plan de l’économie et de l’État providence. Et puis le pays a accueilli beaucoup de migrants au nom de l’idéologie de l’Open Society. Le résultat est hallucinant mais nos médias de grand chemin n’en parlaient pas. La donne a changé, si le titre de RFI reste victimaire, l’article est plus factuel.
Titre : Coronavirus: en Suède, les migrants principales victimes de la pandémie
Plusieurs questions viennent immédiatement à l’esprit :
Que font-ils là ?
Pourquoi sont-ils là ?
La Suède protège-t-elle aussi les suédois de souche ?
À cette dernière question, de très nombreuses jeunes suédoises apportent malheureusement une réponse négative depuis 2015. Le « welcome » a souvent fait place à la peur dans les rues de Stockholm.
RFI semble donc s’inquiéter de nouveau pour les migrants. Est-ce si simple ? Pas si sûr.
L’accroche
« La Suède se distingue depuis le début de cette crise sanitaire par une politique unique en Europe. Très peu de mesures contraignantes ont été prises, les autorités faisant confiance à la population pour suivre les consignes d’hygiène et de distanciation sociale. Encore faut-il que tous ceux qui vivent en Suède comprennent ces consignes. Une campagne de communication a donc été lancée en vingt-quatre langues différentes. »
Ainsi, le gouvernement suédois a conservé une vision pré-immigration de masse, continuant de faire confiance à « sa » population. Les deux dernières phrases sont pourtant un bel exemple du changement de ton actuellement analysé par l’OJIM : « encore faut-il que tous ceux qui vivent en Suède comprennent ces consignes ». Il y a donc des migrants en Suède (ils y vivent) et ces migrants ne sont pas intégrés. Une phrase de cette sorte dans la bouche de Zemmour aurait été qualifiée de raciste il y a encore quelques semaines. La campagne de communication se fait dans 24 langues ? Le mensonge est donc éventé : qui croira encore que l’Europe accueille des réfugiés, fuyant des guerres, de 24 pays du monde ?
Les autres éléments du texte
« Sur les médias publics suédois, vous pouvez désormais écouter les dernières nouvelles sur le coronavirus en Suédois bien sûr, en anglais, mais aussi en somali ou en kurde.
La Suède a lancé cette campagne de communication pour répondre à un phénomène inquiétant : les populations immigrés sont surreprésentées parmi les victimes du coronavirus. L’association des médecins suédo-somaliens, par exemple, a constaté une proportion importante de personnes d’origine somalienne dans les hôpitaux. Beaucoup de malades sont aussi domiciliés dans les banlieues à fort taux d’immigration autour de Stockholm. »
Il faut que les médias suédois diffusent des messages en une multiplicité de langues.
Il y a des associations de médecins suédos-somaliens , et sans doute autres, « suédo-africains ».
Il y a des banlieues avec un « fort taux » d’immigration à Stockholm.
La réalité de la mondialisation et des migrations de masse, sans grand remplacement bien sûr, revient comme un boomerang à la face de ses promoteurs. Ou plutôt à celle des peuples concernés.
Qui plus est
« Aujourd’hui, près de 20% de sa population est née à l’étranger. Certains de ces immigrés ne maitrisent pas encore la langue suédoise et d’autres, qui ont l’habitude se retrouver en groupe, de se serrer dans les bras, de s’embrasser, n’ont pas adopté les codes culturels des Suédois, beaucoup plus distants. »
Là aussi, une déclaration de cet ordre prononcée par une personnalité conservatrice avant le covid-19 eut provoqué un tollé médiatique. On pourrait y lire une critique de :
- la proportion excessive de la population immigrée en Suède.
- l’incapacité de cette population à s’intégrer culturellement et de l’impuissance des pouvoirs publics suédois.
Ceci dit, pas de mauvaise langue : 20 %, ce n’est qu’un sur cinq, le retournement de veste (alias retour au réel), est un art dans les médias convenus. Sera-t-il provisoire ou durable ? À suivre dans notre rubrique du traitement médiatique du coronavirus.