Couvert de critiques suite à la Une de son journal relayant une rumeur sur Laurent Fabius, Nicolas Demorand s’est justifié ce mardi 9 avril dans les colonnes de Libération.
Libé avait, ce lundi, fait sa une sur une rumeur, et son démenti, attribuant un compte suisse à Laurent Fabius, actuel ministre des Affaires étrangères. Sujet à de nombreuses critiques, notamment de Mediapart, le patron du journal s’est feint d’un article pour justifier son choix. Considérant cette rumeur comme « un fait politique majeur », Demorand a estimé que « si Libération a donc fait le choix de publier le nom de Laurent Fabius et donné la parole à son avocat, c’est tout simplement pour partager avec ses lecteurs les informations en notre possession à l’instant où le journal part à l’imprimerie ».
« Comment une rumeur a pu devenir, l’espace d’un week-end, un motif d’affolement pour l’exécutif et, à ce titre, un fait politique majeur ? C’est la seule question à laquelle Libération entendait répondre dans son édition d’hier », ajoute-t-il avant de conclure : « De l’incompréhension a pourtant accueilli notre travail, que ce soit à l’intérieur du journal ou à l’extérieur. Nous en prenons évidemment notre part : un message mal reçu pose à son émetteur des questions auxquelles il se doit de répondre, afin de lever doutes et ambigüités sur sa démarche. C’est chose faite. »
Un discours à mettre en parallèle avec celui, tenu par ce même Demorand, en 2008 à @rrêt sur Image. Interrogé à propos de bruits laissant croire que son arrivée à France 2 était due à l’intervention de Nicolas Sarkozy, il disait alors : « Ce sont des échos et des rumeurs qui sont imprimés comme des vérités, les gens les reprennent le lendemain, sans avoir fait l’enquête. »
Le 11 avril, Demorand a du reste fini par s’excuser « à titre personnel » : « Que les lecteurs de Libération ayant été choqués par l’édition du 8 avril reçoivent ici mes excuses les plus sincères », écrivait-il dans la rubrique « A nos lecteurs ».
Crédit photo : Matthieu Riegler via Flickr (cc)