…et il en veut encore. Qui voudrait faire le bilan thématique des médias américains pour le mois d’avril 2020 comprendrait rapidement qu’un assassin est parmi nous. Visite guidée d’une lapidation de grande ampleur.
Plus de morts que la guerre du Vietnam
D’abord la négligence de l’homme blond-orange, dont on affirme qu’il n’a réalisé la gravité de la pandémie qu’à la fin mars, a causé un nombre incalculable de morts. Ensuite, par son insistance à rouvrir le business USA Inc., le président joue à la roulette avec la vie des américains, va provoquer une repousse de la pandémie, et donc causer un nouveau lot de morts.
Et déjà son incurie aurait causé plus de morts que la guerre du Vietnam, et l’équivalent de plus de vingt 11 septembre. Soit, en ce début mai 2020, environ 70 000 morts. Et, parmi ces morts, il ne faudrait pas oublier ceux, que l’on ne connait pas mais peu importe, causés par un médicament dangereux : la chloroquine et ses molécules dérivées.
Campagne de peur
Une campagne de peur, bien décrite par la journaliste Lisa Boothe, a donc pour effet d’intimider ceux et celles qui pourraient reprendre leurs activités : essentiellement la population active en bonne santé, c’est-à-dire sans facteurs de risques associés à une comorbidité, telle que le diabète, l’hypertension, les problèmes rénaux. Et les analystes capables de recul ou d’objectivité de rappeler qu’en dépits des vaccins la grippe a tué en 2017–18 pratiquement autant d’américains que ne l’a fait à ce jour (5 mai 2020) le COVID-19. Chiffre faible comparé à ceux de 1957 ou 1968.
Autrement dit, le président a failli à ses responsabilités et ne serait plus en mesure de les assumer. Parce qu’il serait un imbécile.
Recours aux tribunaux?
Il va de soi que l’argument du sang sur les mains est destiné à acquérir sa propre viralité, touchant les familles des décédés, dont le malheur sera exploité en un train de témoignages de plus en plus nombreux. De là à penser que Trump et son administration vont devoir faire face à des recours collectifs au civil (un moyen pratique de ruiner un milliardaire), il n’y a qu’un pas qui n’a pas encore été franchi. Bien que certaines entreprises accusées d’agir comme des profiteurs en fassent l’objet : Amazon, Walmart, Costco, etc.
Ou encore Fox News, accusé d’avoir présenté le COVID-19 comme une duperie.
Donc Trump aurait été négligent, ayant ignoré selon le Washington Post de Jeff Bezos, les avertissements nombreux de ses vieux partenaires des services de renseignement au début de l’année. Et ce, dès janvier, ce qui est important pour prouver le laxisme du président face à la crise, et sa responsabilité. Le sens de la campagne est clair, la presse ignorant volontairement que le Congrès avait été lui aussi informé par les agences de renseignement, ce qui est la procédure, ou, comme CNN, le mentionnant en bas de page.
Il serait vain ici de se souvenir que l’impeachment sur l’Ukrainegate s’était étiré jusqu’à l’acquittement du président le 5 février. La pandémie ne préoccupait guère les parlementaires, ni la presse. Et Trump commençait sa campagne électorale de rallye en rallye. Alors la pandémie…
Un plan en deux temps
En première étape il s’agit de faire peur aux foules le plus longtemps possible afin de geler l’économie jusqu’à l’élection présidentielle de novembre. Et cette peur a une conséquence concrète sur les entreprises. Les petits entrepreneurs vont y regarder à deux fois avant de réembaucher, en cas de décès d’un employé ou de plusieurs. Les procès pleuvront. La Maison-Blanche tente ainsi de mettre en place une protection contre de telles procédures, en liaison avec le Congrès, ce qui n’est pas facile.
En deuxième étape, soit avant soit après, selon les circonstances, il s’agirait de relancer la machine de l’impeachment, combinée à des manifestations de masse sur le sang versé, et aggravées par les actions auprès des tribunaux. Avec l’appui des médias.
Un peu de politique fiction
Car la pandémie a du bon pour Hillary Clinton. Une récente discussion lancée par CNN avec l’ancienne ambassadrice aux Nations-Unies Samantha Powers a lourdement insisté sur la capacité des femmes chefs de gouvernement à maitriser la pandémie. Cependant que The Hill précise d’abord que Madame Clinton est en réserve de la république pour ensuite illustrer un scénario amusant : un tandem Hillary-Obama. Et sans oublier que le pâle Joe Biden est empêtré dans une accusation de viol contre une de ses anciennes collaboratrices.
Toujours est-il que le sous-marin du dossier Spygate semble progresser, ce qui amènera probablement le Ministère de la Justice à revoir le cas du général Flynn… et celui des anciens dignitaires des agences de renseignement. À suivre…