Nous sommes revenus plusieurs fois sur la lutte entre Amber (fonds américain) et Arnaud Lagardère pour le contrôle du groupe éponyme. Ce dernier a gagné une manche lors de l’assemblée générale à huis clos du 5 mai 2020 mais il pourrait bien perdre le match. Avis de l’arbitre.
Un vote gagné haut la main
Un des enjeux était le vote pour nommer les membres du conseil d’administration. Le Qatar (20% des droits de votes) a voté contre toutes les nominations proposées par Amber, rejetées par un peu moins de 60% ou proche de 70% suivant les candidats. Le président du conseil de surveillance a été confirmé. L’arrivée de Nicolas Sarkozy (au mieux avec les qataris) et de Guillaume Pépy (ex PDG de la SNCF) ont fait leur effet. Premier set 6/1 pour Arnaud.
Mais la commandite est en péril
Bien qu’Arnaud Lagardère indique ne rien avoir promis à Bolloré et Ladreit de Lacharrière, ses nouveaux actionnaires (qui ont voté pour lui), qui pourrait croire que ces deux crocodiles expérimentés vont rester passifs, l’arme au pied ? Amber a beau jeu de souligner qu’Arnaud Lagardère (via la commandite) contrôle la société avec seulement 7% des parts. Tout en signalant que sous sa gestion fantasque, son groupe a perdu la moitié de son chiffre d’affaires, englouti des sommes faramineuses dans le sport, et vu l’action plonger.
La gouvernance du groupe est bel et bien en jeu ainsi que ses étranges (et généreuses) politiques de rémunération révélées récemment par Capital et sur lesquelles nous reviendrons. Les deux prochains sets seront à suivre de près, nous verrons si Bolloré/Lacharrière se contenteront de renvoyer la balle ou monteront tout à coup au filet.
Voir notre infographie sur le groupe Lagardère.
NB : Monsieur Ramzi Khiroun, porte-parole du groupe Lagardère, a porté plainte contre Claude Chollet, directeur de la publication de l’Ojim pour « injures publiques ». Cette plainte n’influence en rien les articles que nous consacrons au groupe Lagardère, propriétaire de médias (Paris Match, JDD, Europe 1). Voir notre article sur la plainte de M. Ramzi Khiroun.