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Guillaume Durand

18 janvier 2020

Temps de lecture : 20 minutes
Accueil | Portraits | Guillaume Durand
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Guillaume Durand

Temps de lecture : 20 minutes

Dandy rive droite

« Oui, j’ai mau­vais goût! J’adore porter des costards à rayures et rouler dans des bag­noles couleur rose bon­bon. Oui, j’ai beau­coup voy­agé dans le PAF. Mais ces vagabondages ont eu du bon. On est très mal placé, comme des papil­lons col­lés sur une époque, pour la juger. » « Guil­laume Durand : “Oui, je sais, j’ai mau­vais goût” », L’Express.fr, 28/08/1997

« Il est comme ça, Guil­laume Durand. Il name-droppe à tout-va et assume d’où il vient, ce qu’il est devenu. Un mondain de la rive droite (côté Tri­an­gle d’or), col­lec­tion­neur d’art, ami des artistes et des peo­ple de la terre entière. Mais aus­si jour­nal­iste tout-ter­rain, inter­view­er de tal­ent. » « Dans l’ap­parte­ment de Guil­laume Durand », L’Ex­press Styles, 25/01/2012

Un prénom choisi en hommage à Guillaume Apollinaire, des parents fortunés et organisateurs en mai 1968 d’une manifestation de marchands de tableaux en colère, membre du Club Le Siècle, époux d’une descendante d’un président de la République, Guillaume Durand est l’archétype de cette pensée Bobo (bourgeoise–bohême) archidominante dans les médias.

Ce touche-à-tout, pas­sion­né de cul­ture (en par­ti­c­uli­er de lit­téra­ture) est né en sep­tem­bre 1952 à Boulogne-Bil­lan­court. Col­lec­tion­neur d’art et héri­ti­er de deux impor­tantes familles de marchands de tableaux, les Durand et les Luce, il est le fils des galeristes Lucien et Nicole Durand qui ont été des ini­ti­a­teurs de l’a­vant-garde en France dans les années 1960, lançant notam­ment le sculp­teur César. En décem­bre 2009, Guil­laume Durand a ven­du douze de ses œuvres (Robert Com­bas, Gud­mundur Erro, Mim­mo Pal­adi­no, Cesar, Andres Ser­ra­no, etc.) lors d’une vente aux enchères.

Lucien Durand, né le 14 juil­let 1920, est le fon­da­teur de la galerie Ariel et de la galerie Lucien Durand, qui était sise rue Mazarine dans le VIe arrondisse­ment de Paris. Au cours de sa car­rière, il a été décoré à de nom­breuses repris­es : Cheva­lier de la Légion d’honneur, Offici­er de l’or­dre nation­al du Mérite, Cheva­lier des Arts et des Let­tres. Selon Guil­laume Durand, son père a acheté « le pres­bytère d’Autouillet (Yve­lines). Dans le petit cimetière aban­don­né qui jouxte la mai­son, il bronze dans un hamac et a instal­lé un bar­be­cue entre deux tombes. Moi, j’y fai­sais des pâtés de sable. » (vsd.fr, 29/07/2008)

Mar­ié deux fois, Guil­laume Durand a cinq enfants. Il épouse sa pre­mière femme, Muriel, en 1978, avec laque­lle il a trois enfants : Juli­ette, Arthur et Don­ald. Grâce à sa belle-mère, il décroche à 26 ans un ren­dez-vous à Europe 1 avec Éti­enne Mougeotte. En avril 2009, il épouse Diane de Mac Mahon, ren­con­trée dans les couloirs de LCI, elle qui fut réal­isatrice et direc­trice d’an­tenne de la chaîne i>Télé entre 1999 et 2002. Elle est la fille du comte Patrick (fils du 3e duc de Magen­ta 1903–1954 et de la comtesse Mar­guerite de Riquet de Cara­man-Chi­may 1913–1990) et de Béa­trix de Blan­quet du Chay­la. Diane de Mac Mahon est la descen­dante de Patrice de Mac Mahon, maréchal de France et 3ème prési­dent de la République française. Elle a épousé Frédéric Beigbed­er en mai 1991 avant de divorcer en mars 1996.

Formation

Pré­pa HEC au lycée Jan­son-de-Sail­ly. Maîtrise d’histoire et de géographie.

Parcours professionnel

Pro­fesseur d’his­toire-géo­gra­phie, il enseigne durant trois ans dans des écoles privées.

1978 à 1987 : Par l’entremise de sa belle-mère, il décroche à 26 ans un ren­dez-vous à Europe 1 avec Éti­enne Mougeotte. Grâce à son bon niveau en anglais, il y devient jour­nal­iste, d’abord comme reporter puis comme présen­ta­teur de flashs d’in­for­ma­tion. Rédac­teur en chef adjoint chargé du jour­nal de 8 heures, puis de la tranche 7 h‑8 h.

En 1987, il rejoint La Cinq de Sil­vio Berlus­coni et de Robert Her­sant pour y présen­ter le jour­nal de 20 heures jusqu’en 1991. En par­al­lèle, il présente deux émis­sions en direct : « Face à France » et « Au cœur de l’af­faire ». Il dirige par la suite, sous la houlette de Patrice Duhamel et de Cather­ine Bar­ma, « Les absents ont tou­jours tort ».

De juin 1994 à juin 1997, il est directeur adjoint de la rédac­tion de la chaîne d’in­for­ma­tion en con­tinu LCI. Par­al­lèle­ment, il ani­me « LMI », le grand ren­dez-vous poli­tique de TF1. Il con­fesse que l’arrivée d’un transfuge de la presse d’extrême-droite, Patrick Buis­son, dans les bureaux de la chaîne du groupe Bouygues le met mal à l’aise.

De sep­tem­bre 1997 à juin 1999, il présente et pro­duit « Nulle part ailleurs » sur Canal+. Il sera selon lui « ren­voyé d’une manière bru­tale et intolérable » par le directeur des pro­grammes de Canal+, Alain de Greef, et le respon­s­able de la rédac­tion, Bernard Zekri. Au-delà de l’ambiance détestable qui rég­nait dans la chaîne privée et des dif­férends per­son­nels, il reproche aux auteurs des Guig­nols de se servir de sa mar­i­on­nette pour exprimer leur désac­cord quant à l’évolution prise par Nulle Part Ailleurs et par la chaîne de manière générale. Dans Le pou­voir des Guig­nols d’Yves Derai et Lau­rent Guez, on apprend que les auteurs des Guig­nols jugent Durand « trop inté­gré au sys­tème » et pra­ti­quant « une approche trop com­plaisante de la politique ».

À la ren­trée 1999, il retrou­ve Europe 1 pour présen­ter une série d’in­ter­views du lun­di au ven­dre­di entre 18 h 30 et 19 h. Par­al­lèle­ment, il rejoint en sep­tem­bre 2001, France 2, pour ani­mer un mag­a­zine lit­téraire « Cam­pus », le mag­a­zine de l’écrit, ain­si que « Trafic.musique » à par­tir d’oc­to­bre 2002.

En sep­tem­bre 2004, il arrive sur la chaîne i>Télé pour réalis­er une inter­view quo­ti­di­enne, tout en con­tin­u­ant ses deux émis­sions sur France 2.

À la ren­trée 2005 jusqu’en jan­vi­er 2006, Guil­laume Durand présente chaque ven­dre­di, « Le Franc Par­ler ». Ses deux émis­sions sur France 2 fusion­nent dans une nou­velle ver­sion de « Campus ».

À la fin de la sai­son 2005/2006, il quitte I>Télé en rai­son d’une clause d’exclusivité avec France 2. En sep­tem­bre 2006, il crée l’émis­sion « Esprits libres » sur France 2, qui rem­place « Campus ».

En sep­tem­bre 2007, il revient sur Europe 1 pour ani­mer l’émis­sion de libre-antenne « À l’air libre ».

À la ren­trée 2008, il est rem­placé sur Europe 1 et « Esprits libres » n’est pas recon­duit sur France 2. Il ani­me « L’ob­jet du scandale ».

En sep­tem­bre 2009, il suc­cède à Jean-Luc Hees à la présen­ta­tion de la mati­nale de Radio Clas­sique.

À par­tir de sep­tem­bre 2010, il présente « Con­ver­sa­tion inédites face aux français » un mar­di sur deux sur France 2 en deux­ième par­tie de soirée.

À par­tir de jan­vi­er 2011, son inter­view mati­nale sur Radio Clas­sique est dif­fusée égale­ment sur la chaîne d’in­for­ma­tion en con­tinu i>Télé. Il co-présente « En route vers la prési­den­tielle » avec Michaël Dar­mon, chroniqueur poli­tique sur i>Télé.

En sep­tem­bre 2011, il rejoint la chaîne Paris Pre­mière pour y ani­mer « Rive Droite », où il organ­ise tous les mer­cre­dis des dîn­ers dans son apparte­ment de 400 m2 situé au pied du pont de l’Alma.

Il met à l’honneur des per­son­nal­ités cul­turelles issues de la fran­coph­o­nie dans l’émission qu’il ani­me un same­di par semaine sur TV5 Monde (« 300 mil­lions de critiques »). 

À Mau­rice Szafran, qui claque la porte de la mati­nale de Radio Clas­sique en févri­er 2019 au motif qu’Éric Zem­mour est inté­gré à la cohorte des débat­teurs de l’émission, il répond : « Par ses excès, tu pens­es qu’Éric Zem­mour est infréquentable, raciste et homo­phobe. Moi, je le con­sidère comme lune des incar­na­tions de la tra­di­tion des polémistes. […] Jaccueille Zem­mour car, appren­ti niet­zschéen, je crois que nom­bre dindignés sont des menteurs paten­tés. Et actuelle­ment les pro­fesseurs de morale pul­lu­lent struc­turés par les réseaux soci­aux. […] pour moi, l’éternel sourire rica­neur de Zem­mour porte un nom et un sen­ti­ment : linquiétude. »

Parcours militant

Durant ses années d’étudiant, Guil­laume Durand côtoie le milieu gauchiste estu­di­antin dont les mil­i­tants de la LCR (qu’il qual­i­fie de « syn­a­gogue trot­skiste loufoque »), où il croise les très jeunes Edwy Plenel et Daniel Ben­saïd.. À Bologne, en Ital­ie, il par­ticipe à un hap­pen­ing, la réu­nion des « gouines rouges », un mou­ve­ment fémin­iste les­bi­en rad­i­cal crée en 1971. Par ailleurs, il est réfor­mé P4 après avoir broyé des coquilles Saint-Jacques devant le psy­chi­a­tre mil­i­taire. (vsd.fr, 29/07/2008)

Ce qu’il gagne

Selon l’ouvrage Le tien du mien : regards sur les con­flits d’intérêts dans l’information, de Bertrand Ver­fail­lie, Guil­laume Durand perçoit 15 000 euros par ménages (ani­ma­tions de col­lo­ques ou séminaires).

Il perce­vait 250 000 francs par mois lorsqu’il présen­tait l’émission Nulle Part ailleurs sur Canal+, aux­quels s’ajoutent 4 600 000 francs d’indemnité de licen­ciement après son départ.

Publications

La peur bleue, édi­tions Gras­set, 2000, 267 p.

Collaborations

Jan­vi­er 2013 : Il présente avec Lau­rence Fer­rari, Nagui (France 2), Thier­ry Guer­ri­er (Europe 1) et Difool (Sky­rock), une soirée en faveur du mariage homo­sex­uel au théâtre du Rond-Point. Cette soirée était organ­isée par Pierre Bergé et Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre.

Jan­vi­er 2013 : Il par­ticipe à l’inauguration du restau­rant parisien « La Petite Mai­son de Nicole » en com­pag­nie d’Alain Delon, la comé­di­enne Véronique Jan­not, Nicole Rubi, Dominique Des­seigne, prési­dent-directeur général du Groupe Lucien Bar­rière, Chris­t­ian Estrosi, le maire de Nice, le pro­duc­teur et ani­ma­teur de Canal+ Thier­ry Ardis­son, Marc-Olivi­er Fogiel, Patrick Poivre d’Ar­vor, Inés Sas­tre, la jour­nal­iste Valérie Expert, le prési­dent du Direc­toire de RTL Christo­pher Baldel­li, Philippe Van­del, Cristi­na Cor­du­la, Marie-Anne Chazel, Bruce Tou­s­saint et Philippe Tesson.

Mai 2011 : Par­ticipe à la croisière « avec Antoine Sfeir et les per­son­nal­ités qu’il a réu­nies autour de lui » organ­isée par Inter­mèdes sur le thème « Vers les fron­tières ori­en­tales de l’Europe ».

Juin 2010 : Ani­ma­teur lors de la 2ème céré­monie lors du « Cer­cle de tous les tal­ents » organ­isée par le Groupe IGS, l’ANDRH, la Mai­son Jean Vilar et DPF Conseil.

Jan­vi­er 2010 : Mem­bre du jury du prix lit­téraire de l’hô­tel la Mamou­nia de Marrakech.

Jan­vi­er 2010 : Mod­éra­teur lors de la con­férence-débat sur le thème : « Lib­erté d’Expression : La Con­tro­verse » dans le cadre du 46ème Con­grès Nation­al de la Ligue inter­na­tionale con­tre le racisme et l’an­tisémitisme (LICRA). « Rap­port d’activités 2010 de la LICRA »

Sep­tem­bre 2009 : Ani­ma­teur lors de la plénière « Notre planète du Pôle Sud au Pôle Nord » lors de l’université d’été du MEDEF.

Août 2008 : Ani­ma­teur des débats « L’opinion publique : titan ou tyran ? » et « Quand les médias plombent, quand les médias per­me­t­tent » lors des uni­ver­sités d’été du MEDEF.

Octo­bre 2006 : Mod­éra­teur lors de la ses­sion plénière « Les médias face au débat de l’identité » lors de la 7ème foro de Biar­ritz « Iden­tités, intégrations ».

Mai 2005 : Ani­ma­teur du débat « sur la ten­sion entre la prox­im­ité et la diver­sité des cul­tures européennes, du point de vue des artistes et des créa­teurs à par­tir de leurs dif­férents métiers et dis­ci­plines » lors des ren­con­tres pour l’Eu­rope de la culture.

Il l’a dit

« Ma chance, c’est que quand ça s’est ter­miné à France Télévi­sions, j’ai été con­traint de pass­er à autre chose. J’ai pris du recul avant d’être un de ses hommes blancs de plus de 50 ans à qui on tire une balle dans la tête comme dans un film de Taran­ti­no. Je n’ai d’ailleurs pas com­pris pourquoi France 2 avait écarté David Pujadas. J’en ai con­nu des choses aber­rantes, mais là… Il est tout à fait logique de vouloir féminis­er la présen­ta­tion des jour­naux, mais ils décrédi­bilisent totale­ment notre méti­er. C’est totale­ment aber­rant d’arrêter une car­rière sans aucune rai­son. » Le Parisien, 10 novem­bre 2019.

« Je devins totale­ment allergique aux VIe et VIIe arrondisse­ments de Paris. A la bour­geoisie cul­tivée qui m’entourait. Je ne pou­vais pas les blair­er ! […] ce mélange de con­fort et de bonne con­science, Le Nou­v­el Obser­va­teur en ban­doulière, m’exaspérait au plus haut point. Les femmes avaient des psy­ch­an­a­lystes. Les maris et les amants du fric. Tout ce beau monde voulait que la gauche accède au pou­voir. […] Moi aus­si je le souhaitais. », Mémoires d’un ary­th­mique, 2015, p.51.

« En France récem­ment, les cohort­es de Ver­sail­lais hexag­o­naux dévalant les rues pour man­i­fester con­tre le mariage pour tous me don­nèrent la nausée. Il faudrait expli­quer à tous ces faux catholiques que Michel-Ange a peint la chapelle Six­tine, haut lieu de la papauté, pour­suivi par des assis­tants à qui il jouait à chat-bite. […] Cette manif m’a dégoûté, comme d’ailleurs m’exaspèrent tous les chantres de l’anti-68. Les enne­mis de la cul­ture des années 60. C’est triste de vivre dans un pays où des gens écrivent noir sur blanc qu’ils détes­tent la péri­ode la plus ent­hou­si­as­mante de l’après-guerre pour la jeunesse. », Ibid, pp.60–61.

« Penser qu’un type comme Patrick Buis­son s’est infil­tré dans la République en enreg­is­trant tout le monde fait froid dans le dos. Je par­le de lui, parce que je l’ai vu un jour arriv­er à LCI où je tra­vail­lais depuis des années lors d’une soirée élec­torale. En cinq min­utes, je l’ai trou­vé détestable. La petite lunette du trot­skard, mais un raison­nement d’extrême-droite. Du Céline mal dégrossi. De la fausse cul­ture. Un Chateaubriand de brasserie. […] Mais dès l’abord, un type vénéneux. Je n’ai pas com­pris sur le moment pourquoi mes patrons de l’époque s’étaient rués sur lui. Le faisant sor­tir du néant et du jour­nal Minute pour l’installer en pre­mière ligne dans ce qui était, à l’époque, la pre­mière chaîne d’information de France. […] Ce type était infréquentable. », Ibid, pp. 61–62.

« La prospérité des années 60 a con­stru­it une généra­tion enfan­tine à laque­lle jappar­tiens. Nous pleu­rons tous papa Mit­ter­rand et loncle Chirac car cest un pre­mier gémisse­ment sur nous‑mêmes. Nous sommes coincés entre De Gaulle et Xavier Niel, et même Clin­ton, le plus célèbre dentre nous, a été infoutu de régler le problème du Proche-Ori­ent. Il a fail­li y arriv­er. Cest dailleurs un peu notre épi­taphe : Cu‑gît Hol­lande, Sarkozy et des mil­liers de Durand, la généra­tion qui a fail­li y arriv­er. Plus générale­ment, si un mir­a­cle nous propulse vivants vers le ciel, nous con­staterons une évi­dence pour lEurope, notre vraie patrie, notre vraie cul­ture : la dolce vita est ter­minée. », Ibid, p.103.

« Je ne regrette pas un mot de ce que jai écrit pour retrac­er la petite semaine passée avec Arnault à locca­sion de ce tour­nage en deux temps séparés par une année de silence. Cela na pas eu la moin­dre influ­ence sur mon par­cours pro­fes­sion­nel à Radio Clas­sique. Je vais même aller plus loin : jai tra­vail­lé avec Jean-Luc Lagardère, Sil­vio Berlus­coni, Fran­cis Bouygues, Robert Her­sant, Jéme Sey­doux, Bertrand Meheut et Pierre Les­cure. Le seul endroit où jai jamais été lobjet de pres­sion poli­tique reste le ser­vice pub­lic. », Ibid, p.347.

« C’est ain­si qu’an­nées après années, au gré des dif­férentes majorités poli­tiques, les jour­nal­istes se met­tent invari­able­ment dans le sens du vent, avec l’e­spoir de pren­dre le moment venu la bonne vague. Ce n’est pas un sil­lage poli­tique, ni le signe d’une adhé­sion quel­conque à une idéolo­gie ou à un homme, ‑hier, Nico­las Sarkozy, aujour­d’hui, François Hollande‑, mais plutôt un réflexe d’op­por­tunisme. Finis­sons-en avec ce bal des cour­tisans. Si l’on veut faire vir­er tous les Elk­a­b­bach de la planète, il faut faire par­tie, tan­tôt du “Sarko­tour”, tan­tôt du “Hol­lan­do­tour”. Beau­coup vont “à la soupe” et repro­duisent d’haïss­ables et mêmes réflex­es. J’ai trop vécu 1981 à Europe 1 et ses coupeurs de têtes pour me méfi­er de ces péri­odes nauséeuses », « Il faut en finir avec le bal des cour­tisans », L’Express.fr, 18 mai 2012.

« Si je me suis amusé à taper sur Rémy Pflim­lin, c’est juste­ment parce qu’il incar­ne tout ce qui doit dis­paraître : cette généra­tion de dirigeants qui font car­rière à coup de réseaux et d’an­ticham­bres. (…) C’est ain­si que Rémy Pflim­lin doit dis­paraitre, non pas comme la mar­que d’un bas­cule­ment du pays à gauche, mais comme le signe sym­bol­ique d’une indépen­dance retrou­vée. Et ne pensez pas que tout ce que je dis là relève d’une pos­ture des­tinée à me remet­tre en selle à France Télés ! Dans le but de m’a­madouer, Pflim­lin m’avait pro­posé une dizaine d’émis­sions, que j’avais refusées, au nom d’un principe : on ne m’achète pas! » Ibid.

« Si tous les juifs et les arabes de France qui nous regar­dent ce soir, s’ils ont l’impression que leurs des­tins, c’est le des­tin racon­té par Éric Zem­mour, c’est règle­ment compte dans les park­ings. » (Source)

« Pourquoi tou­jours le pat­ri­moine et jamais la créa­tion con­tem­po­raine ? S’ajoute à cela une ques­tion sociale et poli­tique, je ne vois pas com­ment on va inté­gr­er les ban­lieues si on les bas­sine avec Verc­ingé­torix, le héros de l’Académie Marc Fumaroli ou Chateaubriand, dont le Génie du chris­tian­isme doit être quand même assez loin des préoc­cu­pa­tions de Joey Starr », « Guil­laume Durand cri­tique la “télé pop­u­laire à tout prix », lepoint.fr, 30 sep­tem­bre 2010

« La télévi­sion, en France, n’est pas un méti­er d’indépen­dant », lepoint.fr, 2 avril 2012.

« Les gens qui ne risquent rien sont pour moi d’un pro­fond ennui », « Guil­laume II », lepoint.fr, 13 jan­vi­er 1994.

« Oui, j’ai mau­vais goût! J’adore porter des costards à rayures et rouler dans des bag­noles couleur rose bon­bon. Oui, j’ai beau­coup voy­agé dans le PAF. Mais ces vagabondages ont eu du bon. On est très mal placé, comme des papil­lons col­lés sur une époque, pour la juger. J’ai eu la chance de tra­vers­er une très riche décen­nie télévi­suelle, celle des années 80 », « Oui, je sais, j’ai mau­vais goût », L’Express.fr, 28 août 1997.

« Les jour­nal­istes de ma généra­tion ont eu pen­dant très longtemps un com­plexe envers l’Amérique. Dès 1985, c’est-à-dire au moment des pre­mières pri­vati­sa­tions dans l’au­dio­vi­suel, beau­coup par­mi nous ont essayé de rat­trap­er, avec une gour­man­dise qui était dans mon cas assez pronon­cée, les années de retard pris­es par une télévi­sion par trop com­plaisante. D’où l’im­pres­sion que j’ai pu laiss­er par­fois : celle de faire la guerre du Golfe dans ma salle de bains. », Ibid.

« Je n’aime pas les gens qui vom­is­sent sur leurs employeurs, c’est insup­port­able », Ibid.

« L’art est tou­jours perçu comme un truc de bour­geois mondain qui a du pognon, dit-il. Col­lec­tion­ner, c’est soit une dérive de l’ar­gent, soit de la mon­dan­ité, les gens n’ar­rivent pas à imag­in­er que ça puisse être une pas­sion pure, pour­tant, moi, la pein­ture me boule­verse », « Dans l’ap­parte­ment de Guil­laume Durand », L’Ex­press Styles, 25janvier 2012.

« Vous savez que le marché est mon­di­al pour la main-d’œu­vre. Quand le salaire aug­mente et que les charges sociales restent trop impor­tantes, il y a un moment où le patron émi­gre (…), Vous ne pou­vez pas empêch­er les entre­pris­es de com­par­er les coûts des Français (…) et ceux des Coréens », cité dans Les nou­veaux chiens de garde, Nou­velle édi­tion actu­al­isée et aug­men­tée (2005), Serge Halimi.

« Jaurais adoré combler mes décep­tions sen­ti­men­tales par un bon mil­i­tan­tisme trot­skyste. Tous mes copains nav­iguaient entre la Ligue com­mu­niste et Lutte ouvrière. », La Peur Bleue, 2000, p.87.

Sa nébuleuse

Club Le Siè­cle : Mem­bre de ce club fondé en 1944, réu­nis­sant, depuis plus de 60 ans, la qua­si-total­ité du pou­voir poli­tique, économique, financier ou médi­a­tique français. Soit env­i­ron 600 per­son­nes qui con­cen­trent entre leurs mains l’essentiel du pou­voir. Tout gou­verne­ment, qu’il soit de droite ou de gauche, a du tiers à la moitié de ses mem­bres qui y appar­tient (Emmanuel Rati­er, Au cœur du pou­voir). D’autres jour­nal­istes par­ticipent à ces dîn­ers men­su­els comme Lau­rent Jof­frin, David Pujadas (France 2), Michel Field (Europe 1), Patrick de Car­o­lis, Arlette Chabot (Pub­lic Sénat), Alain-Gérard Sla­ma (Le Figaro, France Cul­ture), Claude Imbert (Le Point), Franz-Olivi­er Gies­bert (Le Point, France 2), Emmanuel Chain ou encore Pierre Assouline.

Il rap­porte avoir présen­té Car­la Bruni à Jean-Paul Enthoven. 

Ils ont dit

« Je vous demande des choses sur votre vie privée ? Je pense que ça ne serait pas bril­lant. […] la vôtre nest pas dans les jour­naux, je vais vous dire pourquoi : cest un petit micro­cosme qui sauto-protège ! Si demain on en venait à révéler la vie privée de jour­nal­istes qui se tar­guent de faire la leçon aux autres, ce ne serait pas bril­lant. On essaye de ren­tr­er dans ma vie privée par tous les moyens et moi je ne donne pas prise à ça. Je ne fais la morale à per­son­ne » Rachi­da Dati répon­dant à une ques­tion de Guil­laume Durand sur la pater­nité de sa fille, LCI, 9 octo­bre 2014.

« Le même jour, sous le titre « Bernard Arnault, lenfance est un des­tin », France 5 con­sacrait un por­trait au roi du luxe, écrit par le jour­nal­iste Guil­laume Durand et réalisé par Gilles de Maistre, lequel tra­vaille à Radio Clas­sique, pro­priété de M. Arnault. Selon Le Canard Enchaîné du 1er févri­er 2012, le por­trait dif­fusé par la télévi­sion publique nest « pas franche­ment sévère ». Le dossier de presse indique, sans sévérité inutile, que le grand patron « col­lec­tionne les super­lat­ifs dune réus­site sans faille. », Le Monde Diplo­ma­tique, 7 févri­er 2012.

« Je suis déçu, mais pas sur­pris. C’est une habi­tude chez lui de tir­er dans le dos. L’amer­tume est vilaine con­seil­lère. Il s’en prend à celui qui lui a offert une émis­sion sur Europe 1 pen­dant un an et ne tar­it pas d’éloges sur ceux [Alexan­dre Bom­pard] qui ne le pren­nent même plus au télé­phone. Et prob­a­ble­ment avec rai­son. (…) J’ai com­mis une erreur économique en lui con­fi­ant la case du 18–20 heures l’an passé. Il a une lourde respon­s­abil­ité dans l’éro­sion des résul­tats d’Eu­rope 1. Grâce à son “tal­ent”, des cen­taines de mil­liers d’au­di­teurs se sont retournés vers la con­cur­rence, sans par­ler des annon­ceurs. Pen­dant un an, Guil­laume s’est trou­vé bien traité et heureux sur “Radio Sarko” s’ap­pli­quant à lui-même le slo­gan “Gag­n­er beau­coup pour faire per­dre beau­coup à Europe 1” », Elk­a­b­bach, « Guil­laume Durand a l’indépen­dance à géométrie vari­able », « Elk­a­b­bach-Durand : guerre sur lepoint.fr » Arrêts sur image, 11 sep­tem­bre 2008.

« L’émis­sion qui mon­tre le mieux cette méta­mor­phose pos­i­tive, cest incon­testable­ment Télématin, la mati­nale de France 2. Il y a encore un an, sur une ving­taine de vis­ages à lantenne, aucun ne représen­tait la diver­sité. Depuis, Télématin” sest lit­térale­ment trans­formé… physique­ment. (…)Même con­stat, avec la qual­ité des con­tenus en plus, pour les émis­sions comme Les mots de minu­itde Philippe Lefait ou Esprit Librede Guil­laume Durand qui accueil­lent plusieurs chroniqueurs non réguliers », Club Aver­roes, Rap­port 2007 sur la diver­sité dans les médias.

« Je n’ai pas été sur­pris que lui, le parangon de l’indépen­dance, puisse, à deux inter­views d’in­ter­valle, à la fois se réclamer de la lib­erté d’e­sprit et faire appel au prési­dent de la République pour l’aider à lancer sa pre­mière émis­sion sur France 2. Il y a peu encore, il se van­tait de ses agréables week-ends avec le Pre­mier min­istre de l’époque, Dominique de Villepin. Il a l’indépen­dance à géométrie vari­able. Il faut bal­ay­er devant sa porte avant de don­ner des leçons aux autres », Ibid.

« Guil­laume, je le con­nais depuis longtemps. À la fin des années 1980, il était l’un des plus doués de sa généra­tion. Il ne le sait peut-être tou­jours pas, mais son prin­ci­pal enne­mi, c’est lui-même. Si j’ai un con­seil à lui don­ner : du tra­vail, du tra­vail, et encore du tra­vail. Per­son­ne ne pour­ra le lui reprocher, pas même France Télévi­sions », Ibid.

« Enfant gâté du PAF, sur­doué du méti­er, dandy invétéré… », « Durand prési­dent de France Télévi­sions ? », lepoint.fr, 07 avril 2012.

« Il est comme ça, Guil­laume Durand. Il name-droppe à tout-va et assume d’où il vient, ce qu’il est devenu. Un mondain de la rive droite (côté Tri­an­gle d’or), col­lec­tion­neur d’art, ami des artistes et des peo­ple de la terre entière. Mais aus­si jour­nal­iste tout-ter­rain, inter­view­er de tal­ent », « Dans l’ap­parte­ment de Guil­laume Durand », L’Ex­press Styles, 25 jan­vi­er 2012

Guil­laume Durand à la con­férence du MEDEF en 2008. Crédit : Olivi­er Ezrat­ty (cc)

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