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Salaires dans le groupe Lagardère, du très lourd

27 juillet 2020

Temps de lecture : 3 minutes
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Salaires dans le groupe Lagardère, du très lourd

Temps de lecture : 3 minutes

[Pre­mière dif­fu­sion le 22 mai 2020]

La dernière assemblée générale du groupe a été pour son PDG un succès, mais qui s’apparente à une victoire à la Pyrrhus. Si les prétentions du groupe américain Amber ont été défaites, l’irruption au capital de Marc Ladreit de Lacharrière et surtout de Vincent Bolloré, maintenant proche de 14% des parts, est lourde de changements significatifs pour l’avenir. De quoi inquiéter une garde rapprochée aux émoluments mirifiques comme le rapporte le magazine Capital du 4 mai 2020.

Plus les actifs diminuent, plus les salaires augmentent

Sous le règne d’Arnaud Lagardère, entre 2003 et 2019, en arrondis­sant, le chiffre d’affaires a été divisé par 2, la valeur en bourse par 2,6, les effec­tifs réduits d’un petit 30%, mais son salaire fixe a aug­men­té de 24%. Voir notre info­gra­phie sur le groupe.

Le cab­i­net de con­seil Prox­in­vest a appelé à vot­er con­tre les émol­u­ments jugés exces­sifs des cadres du groupe, il a été débouté de sa demande. Le gérant (Arnaud lui-même) touche un salaire brut de 1,1M€ plus un bonus max­i­mum de 1,7M€, une rémunéra­tion « digne du CAC 40 ». Plus des div­i­den­des etc.

Les cadres supérieurs choyés, trop choyés ?

Prenons le secré­taire général du groupe, Pierre Leroy, son salaire est mul­ti­plié par 2,2 en qua­torze ans, pas­sant à 1,4M€ en 2019, alors que le groupe rétréc­it comme une peau de cha­grin. Encore faut-il ajouter un bonus autour de 700K€. Le DRH Thier­ry Funck-Brentano nav­igue dans les mêmes eaux, 1,2M de salaire brut et un bonus de 700K€.

Curieuse­ment, il n’est pas pos­si­ble pour 2019 de déter­min­er exacte­ment les salaires et les bonus du directeur financier Gérard Adsuar et du porte-parole Ramzi Khi­roun, car leurs salaires et bonus sont présen­tés de manière cumulée, au nom du « respect de la vie privée ». Le cumul donne un salaire fixe total de 1,8M€ et un bonus (2019) de 1M€, coupons la poire en deux, cela fait 1,4M€ cha­cun. Il sem­ble que les bonus soient accordés de manière sys­té­ma­tique, quels que soient les résul­tats du groupe.

Primes exceptionnelles et avantages divers

Il y a les bonus mais aus­si des « primes excep­tion­nelles » ron­delettes. En 2014, Leroy, Funck-Bre­tano et Khi­roun empochent 1,1M€ cha­cun. Ce dernier en 2018 et avec Adsuard touche 1,2M€ sans qu’il soit pos­si­ble de dire qui a touché quoi. Rajou­tons les « retraites cha­peaux », sur-coti­sa­tions patronales qui per­me­t­tent d’augmenter les retraites des heureux béné­fi­ci­aires. Le coût en a été estimé à 45M€ en 2010. Pas­sons sous silence les attri­bu­tions gra­tu­ites d’actions pour ne pas com­pli­quer les choses.

Le groupe est aus­si généreux avec ceux qui le quit­tent. Les indem­nités de départ sont copieuses. Le respon­s­able des mag­a­zines est par­ti avec 3M€ plus 3,6M€ sup­plé­men­taires après procès. Un directeur financier part en 2016 avec 3,7M€. Mieux, son suc­cesseur, qui ne reste que moins de 3 mois, part avec 600K€.

Mais le groupe demande par­fois des sac­ri­fices, mais si ! Les cinq prin­ci­paux dirigeants ont accep­té de baiss­er leur salaire fixe de 20% jusqu’à l’été 2020 et peut-être au-delà si le coro­n­avirus fait encore par­ler de lui. Même si leurs rémunéra­tions antérieures leur per­me­t­tent de voir venir, on ne peut que saluer un tel sens du devoir. Cha­peau ! et même (retraite) chapeau !

NB : Mon­sieur Ramzi Khi­roun, porte-parole du groupe Lagardère, a porté plainte con­tre Claude Chol­let, directeur de la pub­li­ca­tion de l’Ojim pour « injures publiques ». Cette plainte n’influence en rien les arti­cles que nous con­sacrons au groupe Lagardère, pro­prié­taire de médias (Paris Match, JDD, Europe 1). Voir notre arti­cle sur la plainte de M. Ramzi Khi­roun.

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