Dans On N’est Pas Couché, sur la chaîne de service public France 2, le 23 mai 2020, la chanteuse et actrice ayant la nationalité française, née Aliouane, dont le grand-père était « référent local » du FLN dans le Var durant la Guerre d’Algérie, déclarait :
« Il y a des hommes et des femmes qui se font massacrer quotidiennement, en France tous les jours pour leur couleur de peau (…) C’est un fait (…) une des raisons pour lesquelles les gens sont fâchés après la police ».
Elle ajoutait :
« Il y a des milliers de personnes qui ne se sentent pas en sécurité face à un flic et j’en fais partie ».
Malgré les demandes de syndicats de policiers, le ministre de l’Intérieur n’a pas jugé nécessaire de porter l’affaire en justice, tout en « dénonçant » les propos.
Les réactions du Figaro et de Présent
Dans Le Figaro, le 25 mai, et sur Reac’n’roll, le 26 mai, Ivan Rioufol ne mâche pas ses mots : « Camelia Jordana a déversé un bidon d’essence sur la situation explosive des banlieues », « Camélia Jordana promeut la haine du flic ». Il est vrai que, ainsi que le remarque fort justement le quotidien Présent, sous la plume de Paul Vermeulen, parler de « massacre » correspond, à en croire les dictionnaires, plutôt à ceci : « « Un massacre est l’action de tuer indistinctement une population humaine ou animale, soit en partie soit complètement ». La police française fait-elle cela, comme le dit la chanteuse issue de la Nouvelle Star ? ». Si le « massacre » a lieu pour des causes racialistes, comme ce fut le cas en diverses périodes de l’histoire humaine, alors il peut s’agir d’un génocide. Il est d’ailleurs douteux, de l’avis de nombre de commentateurs, l’affaire fait beaucoup gloser sur les réseaux sociaux, que la police soit coupable d’ourdir un génocide en France.
Sauf sous la « plume » toujours fort mal orthographiée d’individus dont les noms, s’ils n’ont pas été « jordanisés », conservent les traces d’origines non celtes. Rioufol ne manque pas de verve en écrivant :
« Les minorités plaintives, qui se disent victimes de la “haine” française, ont trouvé en Camélia Jordana leur incendiaire tranquille (…) Je pourrais, il est vrai, ne pas relever les propos de la péronnelle. Ce n’est pas la première fois que le show biz, consommateur de pensées toutes faites, dit des âneries. Mais c’est parce que ce type de réflexion se répand et trouve ses défenseurs jusqu’à l’Assemblée nationale qu’il serait temps de s’inquiéter de l’impunité de ces fauteurs de guerre civile. Quand Camélia Jordana parle ainsi, elle porte la parole d’une contre-société. Celle-ci voit dans la police une force illégitime car étrangère, dès qu’un flic pénètre dans les territoires perdus par la République. La “partition” décrite par François Hollande, ou le “séparatisme” nommé ainsi par Emmanuel Macron, sont une même bombe à retardement. Or des minorités militantes tentent de l’amorcer dans l’apathie médiatique. Sur le plateau, samedi, les appels induits à la résistance contre la France n’ont pas reçu de contradictions. Personne ne s’est levé pour dénoncer, non plus, le racisme des antiracistes. »
Valeurs Actuelles montre l’indigence de la chanteuse
Valeurs Actuelles publie le 26 mai 2020 un article intitulé « Pétitions indigestes, tribunes indigentes : on s’est promené sur le compte Facebook de Camélia Jordana et on n’est pas déçu ». L’article montre que Camélia Jordana a multiplié les signatures de tribunes et de pétitions, depuis 2016, informant ses « amis » des réseaux sociaux par un sempiternel « Je signe parce que j’en ai marre ». En gros, elle signe contre Marine Le Pen et pour Adama Traoré ou Théo, le « jeune » originaire d’Afrique violé non violé par une matraque de policier, dont la presse se fit les choux gras avant d’oublier de revenir sur le cas du jeune dealeur subventionné par l’État.
L’auteur indique que la chanteuse quarantenaire a tout de l’arroseur arrosé maintenant que nombre de personnes en ont « marre » de ce qu’elle dit. Il note aussi qu’une pétition lancée pour la défense de la chanteuse venue de La Nouvelle star, inconsciente d’être arrivée à ce statut du fait de son origine, par racisme inversé en sa faveur donc (ndla), totalisait moins de 500 signataires le 27 mai. Le 25 mai un autre article paru sur le site de l’hebdomadaire montrait que la chanteuse « versait dans le racisme » :
« La chanteuse et actrice donnait une interview en octobre 2019 pour La Provence. À l’époque, elle est à l’affiche du film Sœurs d’armes, dans lequel elle incarne une Française qui part se battre aux côtés des kurdes. Le journal régional lui demande alors quel regard elle porte sur la situation du peuple kurde. Sa réponse : « Si la crise était suédoise, je pense que le problème serait un peu moins compliqué… Si c’étaient des blancs catholiques qui étaient en train de se faire massacrer, on trouverait forcément des solutions », lâche-t-elle, probablement fière à l’époque. » Plus loin : « En remontant en arrière, Camélia Jordana critiquait déjà la France pour être dirigée par de « vieux blancs riches » en novembre 2018 dans le magazine Fraîches. Elle estimait que « beaucoup de jeunes gens » comme elle, « ne se sentent pas concernés par une société » dirigée par ce genre de personnes. »
Des propos racistes visant les « blancs ».
Valeurs Actuelles rapporte aussi le fait que le boxeur « Patrice Quarteron étrille les « conneries » de Camélia Jordana ». Le boxeur indique que la chanteuse a vécu une enfance heureuse dans une villa avec piscine et piano du sud de la France, très loin de ce dont elle parle et ne vit pas. Pour lui, dans une vidéo, Camélia Jordana est une « une faussaire de la banlieue », ce qu’il dénonce depuis plusieurs années, considérant que ces gens font plus de mal aux habitants des banlieues que les policiers dont parle une Jordana qui paraît ignorer qu’ils sont très nombreux à être noirs ou arabes.
Ailleurs ?
Cyril Hanouna s’en prend à la « nouvelle star » en déclarant sur RTL, le 26 mai, que Camélia Jordana « a vendu trois disques dans sa vie ! ».
Dans Nice-Matin, le commandant de brigade, à l’époque, des deux gendarmes femmes tuées en 2012 à Collobrière lui répond dans une lettre ouverte. Qualifiant les tueurs, auteur d’un vrai « massacre », de « raclures », que Camélia Jordana « aurait certainement pardonnées », il prend la parole à cause de la « diarrhée verbale » prononcée par la chanteuse.
Pour Manuel Valls, dans Gala, ce que dit Camélia Jordana est « faux » et « exagéré ».
Qui soutient Camélia Jordana ?
Personne en apparence, sinon Jean-Luc Mélenchon et LFI devenus une sorte de mouvement politique lunaire vivant en apesanteur. Aurélien Taché aussi, ancien député LREM devenu député LREM « critique ». Sur Twitter. C’est bien ce silence qui est finalement très intéressant, le silence honteux des coupables. La culpabilité de ceux, médias, artistes, monde de la culture et de l’édition, politiques, qui au long des 50 dernières années ont installé en France la possibilité qu’une Camélia Aliouane, alias Jordana, insulte les forces et l’ordre et… invite le ministre de l’intérieur à venir débattre avec elle à la télévision. La responsabilité des propos de cette femme est partagée par les silencieux, ceux qui, défendirent un Mehdi Meklat mais qui se taisent maintenant.
France Inter fait pire. Comme il ne s’agit pas cette fois de sortir directement du silence, la radio donne la parole à « celles et ceux qui se reconnaissent dans les propos de Camélia Jordana ». Rien que la formulation du titre, « celles et ceux », en dit long. On trouvera dans ce panel « neuf personnes » racisées, autre expression dont on se demande ce qu’elle fait sous la plume de journalistes de France Inter, aucun n’ayant par ailleurs de patronymes « racisés ». France Inter, une radio qui croit en l’existence de races ?
Quant à Camélia Jordana, une sanction correspondant à son niveau d’analyse semble appropriée : une heure de colle avec un devoir supplémentaire en « Éducation Civique » ? C’est que dans la nuit du 26 au 27 mai, il y a eu 7 guet-apens en France, des pompiers appelés puis caillassés, la police attaquée par des gens aux « cheveux frisés », comme dit madame Aliouane, pour qui tenter de tuer du flic serait un loisir. On attend une émission de la radio d’État sur ces faits, bien réels quant à eux.