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Quand Marion Maréchal ne met pas le genou à terre, réactions des médias

14 juin 2020

Temps de lecture : 7 minutes
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Quand Marion Maréchal ne met pas le genou à terre, réactions des médias

Temps de lecture : 7 minutes

Chaque fois que Marion Maréchal prend la parole, sur un sujet ou un autre, les principaux lieux de pouvoir, médiatiques et politiques, réagissent au quart de tour. Petite vue d’ensemble, suite à la vidéo publiée par Marion Maréchal sur les réseaux sociaux dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 juin 2020.

La vidéo de Mar­i­on Maréchal a d’abord été relayée tôt le matin du jeu­di 11 juin, dans son inté­gral­ité, par Valeurs Actuelles, accom­pa­g­née d’un court arti­cle en faisant ressor­tir les élé­ments essentiels.

Marion Maréchal indique

« Je n’ai pas à m’excuser en tant que blanche et en tant que Française. Vous voyez à quoi on est réduit en devant se posi­tion­ner de la sorte ? ». Un pre­mier point impor­tant car il ne sera ensuite pas relayé avec hon­nêteté par tous les médias con­venus. Dans cette phrase, la jeune direc­trice de l’ISSEP de Lyon s’étonne de devoir en être réduite, par la racial­i­sa­tion actuelle des débats, autour d’une « nou­velle » ques­tion noire, à devoir se car­ac­téris­er en tant que « blanche et en tant que Française ». La phrase indique claire­ment que cette car­ac­téri­sa­tion est une conséquence.
« Je n’ai pas à m’excuser pour la mort d’un Afro-Améri­cain aux États-Unis. Je n’ai pas à m’excuser pour la mort d’un délin­quant, Adama Tra­oré, une mort acci­den­telle qui a eu lieu à la suite d’une inter­pel­la­tion qui n’était pas liée, c’est impor­tant de le rap­pel­er, à sa couleur de peau, mais aux crimes qu’il aurait com­mis, lui et sa famille ».

« Je n’ai pas à m’excuser parce que je n’ai pas colonisé, je n’ai colonisé per­son­ne, je n’ai mis per­son­ne en esclavage de la même manière que tous ces groupes poli­tiques et tous ces mil­i­tants poli­tiques eux-mêmes n’ont jamais été colonisés ou mis en esclavage ».

Elle refuse d’obéir à ceux qui « deman­dent non seule­ment de nous met­tre à genoux, mais en plus de salir la mémoire de nos ancêtres, de cracher sur notre his­toire, de purg­er notre héritage, d’abattre nos statues ».

Et s’en prend à un gou­verne­ment qui, incon­testable­ment, plie devant une « dic­tature » de l’émotion menée par des minorités. Rap­pelons que les man­i­fes­ta­tions « noires » en France sont éval­uées à env­i­ron 25 000 per­son­nes, dont beau­coup sont claire­ment iden­ti­fi­ables comme étant des mil­i­tants poli­tiques prenant pré­texte de la situation.

Les réactions des médias

Vers 7h30, jeu­di 11 juin, sur LCI, pour l’un de ses nom­breux édi­to­ri­aux dans les médias, Jean-Michel Aphatie crée une petite sur­prise en déclarant : « Mar­i­on Maréchal a rai­son d’affirmer qu’elle n’a pas à s’excuser en tant que blanche ». Le jour­nal­iste a com­pris la nature du dan­ger que représen­tent les courants pré­ten­du­ment antiracistes mais con­crète­ment indigénistes et racial­istes, à la fois racistes envers les blancs, mais aus­si les asi­a­tiques, et haineux con­tre la France. Aphatie étant un vieux rou­blard des médias sait qu’il doit « pro­téger » cette affir­ma­tion, il ter­min­era donc en regret­tant que Mar­i­on Maréchal ne ter­mine pas sa vidéo en met­tant sur un pied d’égalité blancs et noirs. Cela ne mange pas de pain, comme il aime à dire, mais lui per­met d’éviter tout risque d’accusation de contamination.

Pour 20 Min­utes, c’est « l’ex-députée d’extrême-droite » qui s’exprime. L’expression suf­fit à don­ner le ton et l’angle, ce média usant de l’expression « extrême-droite », comme il est d’usage, dans la majorité des médias français, expres­sion qui tombe même main­tenant sur Michel Onfray, afin de dis­créditer toute pen­sée dif­férente. Pour le reste, ce média, comme il en a l’habitude, recopie la dépêche de l’AFP.

Dans un pre­mier temps, jeu­di 11 au matin, c’est ce que font la majorité des médias : repren­dre d’une façon ou d’une autre les prin­ci­paux extraits de la vidéo en s’appuyant sur la dépêche de l’AFP. Cela con­cerne par exem­ple RTL, Le Point, Le Figaro, Le Midi Libre, Les Dernières Nou­velles d’Alsace, BFMTV (qui ajoute cepen­dant l’expression « pro­pos polémiques »), Paris Match, Sud-Ouest, LCI, Le Parisien… Pour alnas.fr ou « toute l’actualité fran­coph­o­ne du musul­man », le titre est : « Les pro­pos hal­lu­ci­nants de Mar­i­on Maréchal ».

Le ton évolue dans la journée, quand Marine Le Pen entre en scène

Le Figaro donne rapi­de­ment une syn­thèse : « L’an­ci­enne députée du FN a voulu répon­dre à cer­tains mou­ve­ments «anti-racistes» en affir­mant qu’elle n’avait « pas à s’excuser en tant que blanche, en tant que Française ». « Se met­tre sur un plan racial, c’est tomber dans un dou­ble piège », lui a répon­du sa tante, Marine Le Pen. »

Le fait est que, dans la journée du 11 juin, Marine Le Pen est inter­v­enue, de façon éton­nante, dans ce débat pour con­tredire sa nièce et indi­quer que, quant à elle, elle se situ­ait sur « un plan répub­li­cain ». Une inter­ven­tion qui traduit un malaise au sein du RN et qui tendrait à laiss­er enten­dre que la ligne actuelle, sou­verain­iste étatiste ayant lais­sé de côté toute ques­tion de civil­i­sa­tion, est discutée ?

Cette inter­ven­tion est reprise soit directe­ment par tous les médias, soit indi­recte­ment par remise à jour des arti­cles. Marine Le Pen est alors une sorte de pain béni qui per­met aux médias de cri­ti­quer la posi­tion de Mar­i­on Maréchal en util­isant sim­ple­ment les pro­pos de sa tante, laque­lle con­sid­ère que la direc­trice de l’ISSEP Lyon est « tombée dans le dou­ble piège » des indigénistes et de l’américanisation « de notre pays ».

Com­ment inter­préter une telle inter­ven­tion ? Il y a de l’aveuglement donc, au sein du RN, à ne pas vouloir voir que l’indigénisme raciste et iden­ti­taire noir, sou­vent musul­man, est par nature lié aux États-Unis, mais pas unique­ment : c’est à la nais­sance ou au développe­ment d’un mou­ve­ment supré­maciste noir auquel nous assis­tons et Marine Le Pen, comme la majorité des médias ne le voient pas ?
Le RN de Marine Le Pen est-il devenu un par­ti en même temps « du sys­tème » et « dia­bolisé » ? Il n’est pas évi­dent que ce soit ten­able en ter­mes électoraux.

* En tout cas, à compter de la prise de parole de Marine Le Pen, tous les arti­cles sont réori­en­tés en direc­tion du « désac­cord » entre les deux per­son­nal­ités poli­tiques. C’est alors le cas, out­re Le Figaro, de : BFMTV (avec un titre d’une hon­nêteté intel­lectuelle fla­grante : « Racisme : Maréchal con­tre Le Pen ? »), Le Huff­post, Le Parisien (avec un titre d’une grande « neu­tral­ité » jour­nal­is­tique : « L’éternel (non) retour de Mar­i­on Maréchal, recadrée par par Marine Le Pen sur l’affaire Tra­oré »), Le Point, Yahoo actu­al­ités, Sud-Ouest, RTL, Chal­lenges

Les policiers des médias en réserve

Le Monde et Libéra­tion ne s’étant pas encore claire­ment exprimé en date du 12 juin 2020, il est prob­a­ble que les « fins lim­iers » des deux jour­naux sont en train d’enquêter, imper­méables gris et cha­peaux sur la tête…

LCI a finale­ment invité Mar­i­on Maréchal ce même 11 juin 2020, ce fut l’occasion pour la jeune femme d’exprimer son inquié­tude pour l’histoire de France « face à des gens qui cherchent à décon­stru­ire et à cul­pa­bilis­er l’occident en vue d’obtenir un cer­tain nom­bre d’avantages ». Elle a pré­cisé : « à l’aune des valeurs qui sont les nôtres aujourd’hui, avec ce type de raison­nement et bien je vous le dis franche­ment oui nous allons déboulon­ner Napoléon, oui nous allons déboulon­ner de Gaulle et nous allons déboulon­ner prob­a­ble­ment tous les social­istes de la IIIe République qui ont fait la république uni­verselle, qui est cen­sée être la république des droits de l’Homme et qui a pro­mu l’égalité des droits. »

Il est indé­ni­able que la IIIe République et Jules Fer­ry, à l’origine de l’accroissement de la poli­tique de coloni­sa­tion, au nom des Lumières, risquent fort de dis­paraître des manuels sco­laires… Un léger souci : les Lumières sont le socle de la République française. Il est tout aus­si indé­ni­able que les mil­i­tants noirs et/ou d’extrême gauche qui s’agitent actuelle­ment le font au nom du con­traire de tout tra­vail d’historien : l’anachronisme.

Une bonne nou­velle pour la France et l’Europe, cepen­dant : la réponse de BHL, sur BFMTV, organ­isée très vite le 10 juin, est passée totale­ment inaperçue.

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