La députée LREM de Paris d’origine togolaise Laetitia Avia s’était beaucoup démenée pour faire adopter sa loi. Voulue par Emmanuel Macron, la loi avait été votée très largement le 13 mai 2020, les députés LREM et apparentés votant massivement pour l’adoption. Le Conseil constitutionnel vient de confirmer son caractère liberticide.
Contenu de la loi, surveiller et punir
La loi tient en une phrase : tenir en laisse la liberté d’expression sur les réseaux sociaux, pour réserver la parole aux médias dominants. Le tout sous le prétexte orwellien de lutter contre les « discours de haine ». Le cœur du texte c’était la suppression de ces soi-disant propos en 24h par les réseaux sociaux sous peine d’amende pénale.
Mieux, « un bouton rouge de dénonciation » devait être installé par chaque réseau social pour que les internautes se livrent aux délices de la délation, comme aux joyeux temps de l’occupation et de la libération où on pouvait dénoncer son concurrent garagiste, l’amant de sa femme ou la maîtresse de son mari.
Le Conseil dit niet
Ces dispositions liberticides ont été supprimées car le Conseil estime que la loi encourageait directement « les opérateurs de plate-forme en ligne à retirer les contenus qui leur sont signalés, qu’ils soient ou non manifestement illicites ». Le texte portait donc « une atteinte à l’exercice de la liberté d’expression et de communication qui n’est pas nécessaire, adaptée et proportionnée ».
De même l’obligation de supprimer en moins d’une heure les contenus « terroristes ou pédopornographiques » n’a pas été retenue, ce délai empêchant toute action d’un juge. La loi est pratiquement vidée de sa substance. Demeure le volet préventif, moins inquiétant mais qui va dans le même sens de restriction des libertés.
Laetitia Avia, l’arroseur arrosé
C’est peu dire que la députée LREM de Paris avait beaucoup investi dans son projet de loi. Non seulement il faut tout reprendre à zéro mais ses comportements et ses propos privés, révélés par le journaliste David Perrotin, auraient pu tomber sous le coup de sa loi. La vieillie,très vieille histoire de l’arroseur arrosé.