Samedi 20 juin 2020, une attaque au couteau dans un parc de la ville de Reading, au Royaume-Uni, a fait 3 morts et 3 blessés. Un attentat qui fait suite à de nombreux autres. Depuis cette date, nous allons de découverte en découverte dans cette affaire. À tel point que la version initiale des faits est de plus en plus remise en question. Dans une très grande discrétion médiatique, voire dans un silence assourdissant en France.
Un terroriste « originaire de la ville »
Dimanche 21 juin, les médias de grand chemin nous informent que l’attaque perpétrée à Reading a été commise par « un homme originaire de la ville ». Cette origine de l’auteur de l’attentat, très probablement communiquée par l’AFP, ne fait pas débat. La quasi-totalité des médias reprennent cette information: Yahoo actualités, RTL, 20 Minutes, Ouest-France, etc.
L’agresseur originaire de la ville est un réfugié libyen
Dans le courant de la journée du 21 juin, l’« homme originaire de la ville » s’avère être « selon plusieurs médias britanniques » un « réfugié libyen » nommé Khairi Saadallah. Ce démenti de l’information initiale est apporté de façon uniforme par de nombreux médias français : Ouest-France, Sud-Ouest, Euronews, etc.. On aura compris qu’il faut suivre les médias britanniques pour avoir des informations précises sur cet attentat.
Un acte finalement qualifié de terroriste
À partir du 22 juin, de nombreux médias reprennent une information venant des autorités britanniques : l’attaque au couteau est qualifiée après quelques jours d’enquête de « terroriste ». Mais les explications sur les motivations du meurtrier sont parfois fortement divergentes selon les médias français. Elles vont de la suspicion d’une motivation islamiste à des explications psychiatriques.
Le Figaro nous informe que Khairi Saadallah était dans les radars du service de renseignements intérieurs britanniques (le « M15 ») en raison de sa volonté de rejoindre l’Etat islamique en 2019.
20 Minutes mentionne un projet de « rejoindre un groupe djihadiste à l’étranger ».
Moins précis, le Parisien ne parle que d’un projet de « départ à l’étranger (…) potentiellement pour terrorisme ». Le Monde cite le Daily Mail pour nous informer que le « principal suspect avait quitté son pays par crainte des islamistes et s’était converti au christianisme il y a trois ans ». Si le quotidien vespéral, citant la BBC, mentionne les velléités de Khairi Saadallah de « projet à l’étranger potentiellement dans un but terroriste », la destination de l’Etat islamique n’est aucunement mentionnée.
Bien que le mode opératoire de l’attentat corresponde aux préconisations de l’Etat Islamique, aucun média ne parle de motivations islamistes du « réfugié » libyen, mais beaucoup s’attardent sur sa santé mentale. Une explication courante que nous soulignions déjà en 2016 à l’occasion de nombreux attentats.
Les victimes homosexuelles, silence des médias français
À partir du 22 juin, la presse britannique apporte de nouvelles informations sur les personnes tuées au couteau : elles appartiennent toutes selon l’expression consacrée à la communauté homosexuelle de la ville de Reading. Les médias gay s’emparent de l’information rapidement, comme PinkNews, suivi par Gay Nation, Star Observer, qui insistent sur le fait que les victimes « appartenaient à une communauté qui veut l’égalité pour tous ».
Quelques rares médias anglophones de grand chemin donnent également l’information sur l’orientation sexuelle des 3 victimes :The Guardian évoque l’affliction de la communauté LGBT de la ville.
Euroweekly titre sur « l’homophobie incriminée dans l’attaque au parc de Reading qui a causé trois morts ». Mais 3 jours après la révélation de cette information, c’est non seulement une grande discrétion au Royaume-Uni, mais aussi un black-out total dans les médias français. Seuls les réseaux sociaux font état à partir du 23 juin de cette information, comme Fatiha Agag-Boudjalhat sur Twitter :
« Les trois victimes de l’attaque au couteau de Londres étaient gays. Ils ont donc été ciblés et visés. Étrange discrétion en France ».
Le frère de l’auteur de l’attentat prend sa défense et donne libre cours à son ressentiment à l’encontre de son pays d’accueil dans le Daily Mail : « Il n’a fait que se défendre. Il a été arrêté parce que le Royaume-Uni est raciste ». Mais en France, on est visiblement passé à autre chose, le déboulonnage de statues, la convention citoyenne sur le climat, histoire de faire progresser l’électorat écologiste lors des municipales ou la limitation de la vitesse sur les autoroutes devant être des informations bien plus importantes…
Douglas Murray prêche dans le désert
Dans le silence gêné des médias britanniques, il n’y a guère que l’éditorialiste du Spectator Douglas Murray pour souligner le retentissement qu’auraient donné les médias de grand chemin à l’information, sur l’orientation homosexuelle des victimes si l’auteur de l’attentat avait été un extrémiste de droite. Il pointe également l’embarras de la caste médiatique quand un réfugié libyen égorge trois homosexuels dans le centre de Reading un samedi soir. Cela amène Douglas Murray à constater que ceux qui prétendent ne pas vouloir diviser la société sont ceux qui sont les plus séparatistes et font un traitement différencié des informations.
L’éditorialiste met les pieds dans le plat en critiquant ceux qui pensent que l’opinion publique n’est pas assez adulte pour avoir une discussion sur ce qui a conduit à l’attentat sous prétexte qu’il faut à tout prix éviter de susciter la xénophobie.
On pourrait ajouter qu’en France également, la récente expédition punitive de Tchétchènes à Dijon, menée notamment par des « réfugiés politiques » n’a nullement amené à s’interroger sur l’exigence en termes d’assimilation et d’adhésion aux valeurs et aux mœurs du pays d’accueil. Comme si la seule posture acceptable devait être l’accueil inconditionnel et la tolérance absolue. Si l’explication psychiatrique devait prévaloir, on peut aussi s’interroger sur les risques que font encourir les autorités à la population en faisant venir et en laissant en liberté des individus qui représentent une menace pour la société. Au vu du silence assourdissant des médias français sur ces aspects, le constat de Douglas Murray semble plus que jamais d’actualité en France.