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Pierre Ménès

16 juillet 2021

Temps de lecture : 19 minutes
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Pierre Ménès

Temps de lecture : 19 minutes

Dit Pierrot le foot

« Je dois être un gros con de droite ! »

Pierre Ménès, né en juin 1963 à Paris, est un journaliste sportif français. Il est divorcé et père de deux enfants. Caractéristiques : une grande gueule et une forte corpulence. S’il a réussi à perdre du ventre, sa langue reste toutefois bien pendue, surtout lorsqu’il est question d’aborder les tabous du foot : l’argent et la race.

Parcours professionnel

Une solide formation

Après s’être amusé au Club Méditer­ranée, où il fut Gen­til Organ­isa­teur, Pierre Ménès entre en 1983 comme pigiste à l’hebdomadaire France-Foot­ball, la bible des foo­teux, puis l’année suiv­ante il rejoint la rédac­tion du quo­ti­di­en sportif L’Équipe (deux pub­li­ca­tions du groupe Amau­ry). Il y restera jusqu’en 2004. Apparem­ment, il y a lais­sé un excel­lent sou­venir. « Je me suis pis­sé dessus pen­dant les vingt ans que j’ai passés assis dans le même bureau », témoign­era son col­lègue Jean-Philippe Coin­tot. Sa con­nivence avec les joueurs français d’Arsenal, tous cham­pi­ons du monde (Vieira, Hen­ry, Pirès) provoque toute­fois des grince­ments de dents dans le milieu du jour­nal­isme sportif.

Dans la lucarne

Plume recon­nue, Pierre Ménès va égale­ment se faire enten­dre, à la radio et à la télé, où ses coups de gueule font recette. En 1999, il devient con­sul­tant sur L’Équipe TV dans « Enfin du foot » de Didi­er Rous­tan, pen­dant qua­tre années. Dans le même temps, il par­ticipe au « Match du lun­di » (dif­fusé sur Pathé Sport et Europe 1), puis « On refait le match » (sur LCI et RTL), deux émis­sions présen­tées par le légendaire Eugène Saccomano.

Mais c’est en sep­tem­bre 2005 que sa car­rière audio­vi­suelle prend une nou­velle dimen­sion. Il rejoint M6 pour ani­mer le mag­a­zine « 100 % Foot », dif­fusé le dimanche soir à minu­it, et présen­té par Estelle Denis. Cette dernière est la com­pagne de Ray­mond Domenech, alors sélec­tion­neur de l’équipe de France. Ce qui n’empêche pas Pierre Ménès de « tailler » cer­tains joueurs français, par­ti­c­ulière­ment Flo­rent Mal­ou­da, dont il fait sa tête de turc. Lors de la coupe du monde 2006 et lors de l’Eu­ro 2008, Pierre Ménès ani­mera quo­ti­di­en­nement l’émission.

Le poids lourd de Canal

En août 2009, c’est le trans­fert de l’été, il rejoint Canal, la chaîne du foot­ball. Salaire annon­cé : 160 000 euros par an. Par­al­lèle­ment il est chroniqueur sur RTL et tient un blog, « Pier­rot le foot », sur Yahoo. En févri­er 2010, Pierre Ménès déclare à l’hebdomadaire VSD la total­ité de ses revenus : « Je n’ai jamais autant bossé de ma vie ! Entre RTL, Canal Plus, mon blog… A côté, quand j’é­tais à l’Équipe, c’é­tait des vacances… Je gagne env­i­ron 250.000 euros par an. »

Depuis, Ménès a quit­té RTL et Yahoo. Il est en exclu­siv­ité sur Canal+, où il est devenu incon­tourn­able. Tous les dimanch­es, à 19h10, il est l’attraction du « Canal Foot­ball Club », émis­sion présen­tée par Hervé Math­ou. Il est égale­ment chroniqueur sur le plateau des « Spé­cial­istes » et des « Spéci­mens », deux heb­do­madaires dif­fusés sur « Canal Sport ». Et c’est désor­mais pour Canal qu’il tient son blog.

Polémique avec les Guignols

Il est égale­ment entré aux « Guig­nols de l’Info », où sa mar­i­on­nette est asso­ciée à celle d’Hervé Math­ou. Dans cette émis­sion satirique de Canal, il est car­i­caturé comme un gros beauf, qui prend Math­ou pour un chat. En novem­bre 2010, sur le site « 10 Sport » Lionel Dutem­ple, un des auteurs des Guig­nols, n’a pas caché le peu d’estime qu’il avait pour le per­son­nage : « Canal a tou­jours traité le foot­ball avec classe… jusqu’à l’ar­rivée de Pierre Ménès ! Il a beau­fisé l’antenne à un point ! Il ne me fait pas rire du tout, ses blagues sont d’une lour­deur. Au café du coin, les mecs sont plus drôles que Pierre Ménès ».

Une attaque que Pierre Ménès a eu du mal à digér­er : « Main­tenant dans “beauf”, il y a tout de suite “gros” devant, tu sais. Ce n’est ni plus ni moins que du pur racisme. Mais ce qui me sidère, c’est que la flèche la plus acérée vienne de l’in­térieur. En même temps, je ne suis pas sur­pris, je savais que ça viendrait. De toute façon tu t’aperçois que plus ça marche, plus j’ai de suc­cès et plus je me fais cri­ti­quer. »

Polémique avec Ruquier et sa bande

Tout est par­ti d’une vanne de Lau­rent Ruquier, lançant que, vu leurs poids, il ne fal­lait jamais pren­dre un ascenseur avec Guy Car­li­er et Pierre Ménès. Ce dernier n’a guère goûté la plaisan­terie. Et mul­ti­plie les vengeances.

Octo­bre 2011, sur Twit­ter : « Quand on fait un sketch sur les homos, Ruquier trou­ve ça homo­phobe ou con. Et quand il vanne les gros, il est mort de rire. Pau­vre mec. »

Octo­bre 2012, sur D8, lors de l’émission « Touche pas à mon poste » : « Pour moi Lau­rent Ruquier est un minable. »

Christophe Beau­grand, mem­bre de la bande à Ruquier (dans l’émission « On va s’gêner » sur Europe 1 a remis de l’huile sur le feu, avec son « Dic­tio­n­naire mal­hon­nête de la télévi­sion » (pub­lié en novem­bre 2011), dans lequel il brosse ce por­trait de Pierre Ménès : « Jour­nal­iste qui n’a de sportif que l’ap­pel­la­tion, né le 29 juin 1963 à Paris, et qui a vis­i­ble­ment beau­coup regardé le foot à la télé en mangeant des chips. ». Réac­tion de Pierre Ménès : « Venant d’une petite merde, je n’en ai rien à foutre. Pour être touché, il faut que l’at­taque vienne de quelqu’un pour qui tu as du respect, de l’ad­mi­ra­tion ou de l’es­time, mais il n’y a rien pour ce type-là. » Ambiance…

Homme à tout faire

En 2007, Pierre Ménès par­ticipe sur France 3 à l’émis­sion de Marc-Olivi­er Fogiel, « T’empêches tout le monde de dormir », et en 2010, il est chroniqueur dans l’émis­sion de Bruce Tou­s­saint, sur Canal+, « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gen­til ». Pierre Ménès est égale­ment l’ambassadeur de « unibet.com », site de paris sportifs et de poker.

Son seul échec

Jour­nal­iste sportif, Pierre Ménès a ten­té de met­tre les pieds sur le ter­rain, non comme joueur, mais en tant que dirigeant. En juin 2004, il ren­con­tre Jean-Pierre Cail­lot, alors prési­dent du pres­tigieux Stade de Reims. Ménès est recruté comme con­seiller en com­mu­ni­ca­tion. Toute­fois l’expérience tourne court. Il est limogé par le club au print­emps 2005. Com­men­taire de Pierre Ménès : « Cail­lot ment comme un arracheur de dents et ne con­naît rien au foot. »

Son ambition

Aus­si incroy­able que cela puisse paraître, après 30 ans de car­rière, Pierre Ménès n’avait jamais com­men­té un match de foot en direct ! Depuis le 29 décem­bre 2012, c’est chose faite, lors de la ren­con­tre anglaise de Pre­mier League opposant Arse­nal à New­cas­tle, sur Canal+. Une expéri­ence renou­velée à plusieurs repris­es. Même si l’expérience ne s’avère pas très con­clu­ante, Ménès sera cepen­dant le com­men­ta­teur offi­ciel du jeu vidéo de foot FIFA à par­tir de 2016, le bien cul­turel le plus ven­du en France, et sa voix s’invite dans toutes les cham­bres d’adolescents de l’Hexagone. Il est naturelle­ment, en bon homme-sand­wich, l’ambassadeur du jeu dans les médias.

Un petit tour et puis s’en va

Ménès reste quelques semaines chroniqueur chez Hanouna avant de jeter l’éponge devant ce cirque télévi­suel où les pitreries pren­nent le pas sur le débat.

« J’ai eu une péri­ode de cinq à six émis­sions où je me suis sen­ti très à l’aise. Puis, Cyril Hanouna a fait le choix de revenir aux fon­da­men­taux, c’est-à-dire les hap­pen­ings, les déguise­ments, les chan­sons, les per­ruques… Et moi je n’aime pas ça » .

Racisme anti-blanc

Réagis­sant aux pro­pos anti-blancs de l’inénarrable Lil­ian Thu­ram tenus dans le Cor­riere, Ménès décide de lever le voile sur une réal­ité peu flat­teuse du foot­ball sur le plateau de CNews : les jeunes immi­grés con­sid­èrent que le ter­rain est leur chas­se gardée et ne tolèrent pas d’intrusion étrangère.

« Ce qui me gêne tou­jours dans le dis­cours de Thu­ram, c’est qu’il ne par­le que du racisme con­tre les Noirs. Je n’ai pas envie de par­ler de ça avec lui… Parce que moi, je vais lui dire ce que je vais vous dire, le vrai prob­lème, en France, dans le foot en tout cas, c’est le racisme anti-Blancs. J’invite les gens à pren­dre leur voiture et aller faire le tour des matchs en région parisi­enne le week-end. Allez voir ces matchs-là et comptez les Blancs sur le ter­rain, en général, il y a le gar­di­en de but et l’arrière droit […] J’ai essayé de met­tre mon fils au foot, il n’avait aucun tal­ent. Mais au bout de deux fois, il a voulu arrêter. Il m’a dit : “Papa, on ne me par­le pas, on ne me dit pas bon­jour, on ne joue pas avec moi, on ne prend pas la douche avec moi…” ».

Le jour­nal­iste rétropé­dalera sur Twit­ter quelques jours plus tard, mais le mal est fait. Ménès est passé de la case « beauf » à la case « facho ».

Au pénal(ty)

Fin 2019, un ancien jour­nal­iste de Canal+, Emmanuel Trumer, porte plainte pour har­cèle­ment. Il reproche au jour­nal­iste de lui avoir fait vivre l’enfer et d’utiliser un lan­gage très fleuri en privé con­cer­nant les femmes et les minorités. Ménès con­teste vive­ment et porte plainte à son tour pour diffama­tion un mois plus tard et affirme que le jour­nal­iste souhaite se faire de la pub­lic­ité à peu de frais.

Carton Jaune

C’est un doc­u­men­taire réal­isé par Marie Por­tolano, anci­enne col­lègue de Ménès sur le plateau du Canal Foot­ball Club, qui va con­tribuer à écorner l’image du con­sul­tant. Ain­si, « Je ne suis pas une salope, je suis jour­nal­iste », dif­fusé sur Canal+ le 21 mars 2021 fait témoign­er les jour­nal­istes sportives sur les dessous sex­istes du bas­tion machiste dans lequel elles évoluent.

Les remar­ques blessantes et le har­cèle­ment sem­blent faire par­tie inté­grante de la vie de ces rédac­tions, alors même que la fémin­i­sa­tion de l’antenne se généralise. Sans qu’il soit nom­mé, le nom de Ménès sem­ble être sur toutes les lèvres, d’autant plus que la direc­tion des sports de la chaîne cryp­tée refuse qu’un extrait com­pro­met­tant fig­ure au mon­tage final (il était prévu que le con­sul­tant appa­raisse dans le doc­u­men­taire, inter­viewé par la réal­isatrice, mais la scène sera coupée suite à la déci­sion de présen­ter exclu­sive­ment des témoignages de femmes).

En effet, le doc­u­men­taire est pro­duit par Canal+ qui est égale­ment l’employeur de Pierre Ménès. Les bouch­es se délient et des pas­sages oubliés sont exhumés sur les réseaux soci­aux, comme lorsqu’il embrasse de force sur la bouche Francesca Anto­niot­ti sur le plateau de l’émission « Touche pas à mon sport » ou Isabelle More­au lors de la 100e du Canal Foot­ball Club. La ten­ta­tive de défense de Ménès sur Touche pas à mon Poste le lende­main de la dif­fu­sion ne con­va­inc pas les téléspec­ta­teurs : il appa­raît comme un ves­tige du jour­nal­isme sportif pater­nal­iste d’antan en déclarant notam­ment « si on ne peut plus cham­br­er une femme, cest insup­port­able ». La rup­ture avec les préoc­cu­pa­tions fémin­istes et par­i­taires de l’ère post Me-Too est totale.

Dans la fameuse scène coupée révélée au pub­lic lors de l’émission d’Hanouna, Por­tolano s’efforce de rap­pel­er au jour­nal­iste une main aux fess­es qu’il lui aurait admin­istré avant une émis­sion en août 2016 devant le pub­lic. En vain, car l’homme pré­tend ne pas se sou­venir de cet épisode.

Les réper­cus­sions pro­fes­sion­nelles ne tar­dent pas à s’abattre sur le pes­tiféré, l’éditeur de jeux vidéos EA Sports annonce qu’il cessera sa col­lab­o­ra­tion avec lui con­cer­nant le jeu FIFA dont il était le com­men­ta­teur fran­coph­o­ne attitré depuis 2012. Pour la direc­tion de Canal+ cepen­dant, l’homme reste indéboulonnable et s’il est con­vo­qué dans les bureaux, c’est pour pré­par­er l’opération de com­mu­ni­ca­tion du lende­main sur C8, pro­priété du groupe Canal.

Tan­dis que Ménès jouit pro­vi­soire­ment d’un totem d’immunité, cer­taines femmes jour­nal­istes sont plac­ardis­ées, comme l’ancienne direc­trice adjointe de la rédac­tion des sports, Agathe Rous­sel remisée au ser­vice doc­u­men­taire, ou poussées vers la sor­tie, comme Lau­rie Del­hostal, qui inter­vient dans le reportage. Ce qui n’arrange pas l’image de Canal, déjà endom­magée par les licen­ciements con­sé­cu­tifs de Sébastien Thoen et Stéphane Guy, deux fig­ures de la chaîne.

Carton rouge et expulsion

Mi-juin 2021, la direc­tion de Canal+ annonce pour­tant qu’elle rompt une col­lab­o­ra­tion longue de douze ans avec son chroniqueur iconique. Il faut dire que Canal+ a per­du entre-temps les droits de dif­fu­sion de la Ligue 1, raflés par le géant Ama­zon, alors même que l’image du jour­nal­iste est déjà pro­fondé­ment écornée par son com­porte­ment cav­a­lier envers la gente fémi­nine. Selon Le Parisien, Ménès avait fait savoir « en haut lieu » (c’est-à-dire à Vin­cent Bol­loré à son fils Yan­nick, dont il est réputé proche) qu’il souhaitait repren­dre son fau­teuil de chroniqueur du Canal Foot­ball Club à la ren­trée. Alors que Ménès envis­age un temps de porter l’affaire devant les prud­hommes, les deux par­ties finis­sent par trou­ver un ter­rain d’entente. Il déclare alors qu’il part à sa demande.

Devant la pres­sion médi­a­tique, la direc­tion décide toute­fois de le sus­pendre jusqu’à nou­v­el ordre de l’émission domini­cale du Canal Foot­ball Club. Le chroniqueur aurait admis avoir « besoin de repos ». Rever­ra-t-on un jour Pierre Ménès dans son rôle de trublion du foot­ball sur la chaîne cryptée ? .

Cabot

Ami avec les réal­isa­teurs Djamel Ben­salah et Fabi­en Onte­niente, Pierre Ménès s’est autorisé plusieurs appari­tions au ciné­ma, en « guest star ».

  • 2002 : 3 zéros, de Fabi­en Onteniente
  • 2005 : Il était une fois dans l’Oued, de Djamel Bensalah
  • 2007 : Big City, de Djamel Bensalah
  • 2008 : Dis­co, de Fabi­en Onteniente
  • 2009 : Neuil­ly sa mère !, de Gabriel Julien-Laferrière
  • 2011 : Beur sur la ville, de Djamel Bensalah
  • 2011 : Les Tuche, d’O­livi­er Baroux
  • 2013 : La télé commande
  • 2014 : Goal of the dead de Ben­jamin Rocher et Thier­ry Poiraud
  • 2015 : Un vil­lage presque par­fait de Stéphane Meunier

Vie privée

Pierre Ménès habite à Saint-Cloud et est en ménage avec une com­pagne répon­dant au nom de Mélis­sa Acos­ta, orig­i­naire de République Domini­caine. On lui diag­nos­tique la cir­rhose Nash, une mal­adie du foie causée par une ali­men­ta­tion trop riche en graiss­es et en sucres. En con­séquence, il doit subir le 12 décem­bre 2017 une dou­ble greffe du foie et du rein qui lui évite la mort de justesse. Très mar­qué par son expéri­ence, il s’engage en faveur du dépistage de la mal­adie NASH (acronyme anglais de stéa­to­hé­patite non alcoolique) et s’efforce de financer la recherche médicale.

Bibliographie

Pierre Ménès ne dit pas que des vacheries sur le milieu du foot, il en écrit aussi.

  • Ce soir on la met au fond, dic­tio­n­naire absurde du foot­ball, édi­tions Pro­lon­ga­tions, 2007
  • Livre d’or du foot­ball 2008, édi­tions Solar, 2008
  • Le Pier­rot top foot, édi­tions du Rocher, 2010
  • Car­ton rouge pour les Bleus, édi­tions du Rocher, 2010
  • Mon année foot 2010–2011, édi­tions du Rocher, 2011
  • L’ex­pli­ca­tion, clash foot­ball club, avec Daniel Rio­lo, édi­tions Hugo Sport, 2014
  • Deux­ième mi-temps, avec Cather­ine Sig­uret, édi­tions Kero, 2017
  • Mon dic­tio­n­naire engagé du foot­ball, édi­tions Plon, 2019

Il l’a dit

Au sujet de la polémique Dieudonné

Quoi qu’ait pu dire et quoi qu’ait pu faire Dieudon­né, Pierre Ménès pense que l’humoriste est le plus doué de sa généra­tion : « Pour moi le comique le plus drôle c’est Dieudon­né. Mal­heureuse­ment, quand il a fait “Astérix et Cléopâtre”, Cha­bat l’a fait tourn­er en “Dark Vador”, et je crois qu’il a gardé la tenue pour pass­er du côté obscur de la force. Mais ça reste le plus drôle. » C’était le 18 novem­bre 2010, dans l’émission « Touche pas à mon poste » », alors dif­fusée sur France 4.

Ce qu’il pense de l’imposition à 75%

« Je dois être un gros con de droite, mais j’ai du mal à com­pren­dre qu’on puisse pren­dre trois jours sur qua­tre de tra­vail à quelqu’un, même au-delà d’une cer­taine somme. En France, on ne doit stig­ma­tis­er per­son­ne mais pour les rich­es, c’est autorisé. Le riche n’est pas for­cé­ment un salaud de riche. Il y a des salauds de pau­vres aus­si ! », Bakchich, 29 mars 2012.

Pourquoi il a voté Sarkozy

« Mal­heureuse­ment, il n’y a pas de per­son­nal­ité poli­tique qui incar­ne vrai­ment ce que je pense pro­fondé­ment, alors je vais vot­er pour ce qui me va le moins mal. Quand t’as froid, tu mets un truc qui te tient chaud, pas un truc joli », Bakchich, ibid.

Les femmes dans le foot

« Le foot, c’est quand même un sport de mecs […] et pour voir une gonzesse dunker au bas­ket, il faut se lever tôt. », L’Équipe, 8 mars 2013.

Élise Lucet

« Je déteste ses méth­odes, son ton, cette façon qu’elle de se met­tre en scène. Je déteste cette façon qu’elle a de se mon­tr­er en Zor­ro de la morale, avec des trucs à charge. Donc je ne vais pas m’in­fliger cette puni­tion de la regarder », Sud Radio, 10 décem­bre 2018.

Ce qui l’horripile chez Dhooraso, ancien joueur et candidat à la mairie du 18ème arrondissement de Paris sous l’étiquette Front de Gauche en 2020

« Quand il était joueur, il habitait dans le 16ème et roulait en Aston Mar­tin. Donc t’as envie de lui dire : un peu de pudeur ! », L’interview sans fil­tre, Télé Loisirs, jan­vi­er 2020.

On a dit de lui…

Flo­rent Mal­ou­da, joueur de Chelsea et de l’équipe de France, tête de turc de Pierre Ménès : « Il s’est fait une notoriété en m’in­sul­tant. Je n’ai pas voulu répon­dre car on n’ap­par­tient pas au même monde (…) Il essaye de se faire mouss­er en tail­lant des joueurs (…) Autour de moi, beau­coup de gens ont mal pris ces attaques. Il n’y a pas de rela­tion pos­si­ble entre lui et moi. Les insultes, je ne sup­porte pas. En tout cas, j’au­rais aimé qu’on vienne me dire en face qu’on ne m’aime pas. Devant les caméras c’est facile de faire rigol­er les gens. », L’Équipe Mag­a­zine, 5 juin 2010.

« Après son côté «m’as-tu-vu», on lui reproche sa prox­im­ité avec cer­tains joueurs, notam­ment les Français d’Arsenal (Vieira, Hen­ry, Pirès). «Il pou­vait faire mouss­er ceux dont il était proche, tacle un ancien col­lègue. Bizarrement, quand cer­tains en avaient besoin, ils avaient droit à une inter­view dans le jour­nal.» Karim Ned­jari, alors au Parisien, salue plutôt ce car­net d’adresses fourni : «En 2002, il est le seul jour­nal­iste français à avoir les 22 numéros de télé­phone des joueurs retenus pour la Coupe du monde.» Ménès cer­ti­fie n’avoir jamais tu une infor­ma­tion. Ned­jari con­firme à sa manière : «Pierre ne trahi­ra jamais un secret que lui con­fierait un foot­balleur. A l’Equipe, ce n’est pas lui qui sor­tait les infos, mais il s’arrangeait pour que ses col­lègues soient au courant. Et lui avait tou­jours la pre­mière inter­view de réac­tion.», Libéra­tion, 14 novem­bre 2013.

« Comme je l’ai déjà dit mon année de con­trat avec ce « jour­nal­iste » aura été un cal­vaire absolu à tel point que j’ai tenu à met­tre fin à toute col­lab­o­ra­tion avec lui et cela s’est alors trans­for­mé en cauchemar. Après avoir dû sup­port­er un har­cèle­ment con­stant, quo­ti­di­en, vio­lent, mais égale­ment avoir du sup­port­er le racisme décom­plexé de cet homme en plus de son homo­pho­bie et de com­porte­ments très graves envers les femmes, je tiens à revenir sur chaque point qui a mené à cette sit­u­a­tion. », Emmanuel Trumer, col­lab­o­ra­teur de Pierre Ménès au Canal Foot­ball Club, sur son blog, 30 mars 2020.

Un ancien salarié de Canal+ : « Au-delà des fig­ures con­nues, il faut se deman­der com­bi­en de tra­vailleuses de lombre, assis­tantes, sta­giaires, maquilleuses ont subi ses atteintes ver­bales voire physiques. Lors du tour­nage dun film de pro­mo interne sur les couliss­es de Canal il y a quelques années, il a for­cé une maquilleuse à mimer une fel­la­tion devant la caméra en appuyant lour­de­ment sur sa tête, ça s’est tou­jours passé non loin de caméras où de pontes de la chaîne. On a dailleurs fait remon­ter à chaque fois. Mais rien dautre que “oui mais cest Pierre ça fait par­tie du per­son­nage” », 20 Min­utes, 23 mars 2021

« Au delà des pédés” et boug­noules”  régulièrement lancés, Pierre Ménès sou­tient cer­taines théories dou­teuses, expli­quant ain­si à qui veut lenten­dre que les Noirs ne peu­vent pas tir­er de penal­ties parce quils nont pas de men­tal”. Mais lancien jour­nal­iste de L’Équipe peut égale­ment être par­ti­c­ulièrement mau­vais. Ce fut le cas à l’été 2010 lorsquil a insulté un tech­ni­cien de RTL après une erreur de ce dernier. Pue la sueur de syn­di­cal­iste de merde”, enculé de sa mère” , sest-il ain­si écrié, provo­quant la gêne de lani­ma­teur et leffroi chez les tech­ni­ciens. En toute impunité néanmoins.
La gente fémi­nine nest évidem­ment pas épargnée. Que ce soit les invités, à limage de lactrice et réal­isatrice Aude Gogny-Gou­bert qui a eu droit Tes en cuir toi, tes une salope ! ”  à sa sor­tie du plateau, ou ses col­lab­o­ra­tri­ces. Une maquilleuse se sou­vient ain­si dun Ah cest pas le moment de deman­der à la maquilleuse de me sucer cest ça ?” lancé après avoir été prévenu que les caméras tour­naient. Là aus­si, limpunité fut totale », sports.fr, 26 mars 2021.

Son avo­cat, Arash Der­am­barsh : « Il a un lan­gage fleuri, très pop­u­lo. La malveil­lance n’est jamais dans ses pro­pos. Il n’a jamais la volon­té de porter atteinte à la con­sidéra­tion et à la dig­nité de quelqu’un. Il n’a pas con­science que ce qu’il dit peut bless­er ou hum­i­li­er », Clos­er, 26 mars 2021.

« Je le con­nais depuis trente ans. Je ne vais pas en dire du mal. Le moment nest pas facile pour lui. Pren­dre des lunettes de 2021 pour juger 2011 ou 2016, cest com­pliqué. Ce qui pou­vait se dire ou se faire il y a cinq, dix ans, nest plus pos­si­ble aujourdhui. Cest peut-être ce quil aurait dû dire », Pas­cal Praud, Le Parisien, 26 juin 2021.

Crédit pho­to : cap­ture d’écran vidéo Uni­bet via YouTube

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