La situation semblait éclaircie avec la création de France Messagerie sur les cendres de feu Presstalis avec la bénédiction des pouvoirs publics et plus ou moins 150M€ à la clé tant pour apurer les dettes que pour lancer la nouvelle société. Mais les magazines, face aux quotidiens, veulent pouvoir compter plus qu’auparavant.
Les magazines désunis essaient de se concerter
Dans le petit monde de l’édition des magazines on trouvait le Syndicat des Éditeurs de Presse Magazine (SEPM) peu actif pendant la crise et surtout la Coopérative des Magazines (CDM) très remuante. Cette dernière s’est sabordée pour donner naissance à la Coopérative des périodiques (CDP) regroupant des poids lourds comme Prisma média (Gala, Capital, Géo, Voici, Télé loisirs, Néon, Femme actuelle etc), CMI France (Elle, Télé7jours) du Tchèque Daniel Křetínský et l’hebdomadaire Marianne en voie d’être intégré dans CMI. C’est un responsable de Marianne qui présidera la coopérative.
La CDP, qui ne dispose d’aucune logistique, entend négocier avec France Messagerie comme avec les MLP. Cette dernière regroupant la majorité des magazines sans compter ceux qui souhaitent la rejoindre en quittant France Messagerie. Pour cette dernière les magazines qui voudront la quitter devront donner une obole de 2,25% de leur chiffre d’affaires à France Messagerie jusqu’à fin 2022. Parmi les « gros » seuls les vestiges du groupe Lagardère (Paris Match, Le JDD) sont restés chez France Messagerie.
Une situation qui doit encore se décanter
Certains groupes membres historiques de MLP seront adhérents de la CDP comme le groupe Reworld (Closer, Biba, Grazia, Auto journal, Télé star, Le Chasseur français, etc). Un groupe connu pour avoir inventé le journalisme sans journalistes (ou le moins possible). Mais il existe depuis peu un autre syndicat des magazines, le CELIN, regroupant Society, Point de vue, Picsou Magazine, Les Cahiers du cinéma (depuis peu dans la poche de Xavier Niel), Première, Studio, Causette, Panini etc. Des rapprochements pourraient avoir lieu pour pouvoir mieux traiter les conditions financières avec les deux messageries, la division actuelle ne favorisant pas le rapport de force.