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Libération : Dov Alfon, ancien des services de renseignements israéliens, nouveau rédacteur en chef

19 septembre 2020

Temps de lecture : 5 minutes
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Libération : Dov Alfon, ancien des services de renseignements israéliens, nouveau rédacteur en chef

Temps de lecture : 5 minutes

Alors que le quotidien vogue sur l’esquif d’une Fondation pour la presse, financée et contrôlée par Patrick Drahi, Laurent Joffrin parti pour les délices de la politique électorale est remplacé par un franco-israélien ancien membre des services de renseignement de l’armée, l’unité d’élite 8200.

L’unité 8200

« Unité 8200 » cela évoque un roman d’espionnage, ça tombe bien c’est le sujet. Repor­tons-nous à The Times of Israël (en français) du 16 juin 2019 :

« L’unité 8200 – ou unité Shmoneh-Matay­im en hébreu – est con­sid­érée par la majorité des ana­lystes des ren­seigne­ments comme l’une des unités d’espionnage les plus sophis­tiquées – et quelque peu con­tro­ver­sées – de toute la planète. Une enquête parue en 2014 dans le Guardian avait par exem­ple révélé qu’elle était chargée d’espionner les civils pales­tiniens en Cisjordanie. »

De la même source à la même date, plus loin

« Il est de notoriété publique que le jour­nal­iste, édi­teur et auteur Dov Alfon, 58 ans, a par­ticipé à la col­lecte de ren­seigne­ments en vue de l’opération israéli­enne Opéra, un raid aérien sur­prise mené au mois de juin 1981 qui avait détru­it un réac­teur nucléaire iranien situé aux abor­ds de Bagdad.
Mais lorsqu’on lui demande de citer des exem­ples spé­ci­fiques d’opérations aux­quelles il a par­ticipé quand, jeune homme, il apparte­nait à l’unité 8200 de l’armée israéli­enne, Dov Alfon fait une pause, mar­quant une hésitation.
« Je ne peux pas par­ler des choses que j’ai pu faire ou ne pas faire dans les rangs de l’unité 8200 », explique-t-il au Times of Israël avec un détache­ment que ne renierait pas James Bond, lors d’une inter­view réal­isée à Paris, dans un lieu qui ne sera pas divulgué. »

Tou­jours de la même source mais du 25 juin 2020, on pré­cise que cette unité (à laque­lle Dov Alfon n’appartient plus depuis la fin de son ser­vice mil­i­taire selon les sources offi­cielles) a été récem­ment décorée pour ser­vices ren­dus, comme le dit le général Hay­man, son responsable :

« L’excellence par un besoin clair, l’excellence par la soif de suc­cès, l’excellence par le fait de ne pas tran­siger sur les petits détails – c’est l’esprit du ren­seigne­ment mil­i­taire et cela s’exprime égale­ment lors de cet événe­ment », a déclaré Hay­man. « Les activ­ités opéra­tionnelles ont été menées de manière clan­des­tine, avec créa­tiv­ité et un fort désir de réussite. »

« Les capac­ités opéra­tionnelles, la col­lab­o­ra­tion et les réal­i­sa­tions uniques qui se sont reflétées dans vos actions ne peu­vent pas être pris­es à la légère », a‑t-il déclaré. « Cette opéra­tion est une pre­mière et la plus impor­tante étape d’un long chemin qui nous attend. »

Et ensuite ?

Dov Alfon fait donc son ser­vice mil­i­taire au sein de la 8200, il y restera deux ou trois ans suiv­ant les sources. Ensuite l’ami Dov s’est fait une vir­ginité du côté de l’édition, a effec­tué un long par­cours au quo­ti­di­en israélien pro­gres­siste Haaretz à dif­férentes fonc­tions, de respon­s­able des sup­plé­ments (avec suc­cès) jusqu’à la rédac­tion en chef pen­dant trois ans où il dévelop­pera le dig­i­tal sa spé­cial­ité. Dans ce dernier poste il sera accusé d’une véri­ta­ble chas­se aux sor­cières con­tre les jour­nal­istes classés trop à droite.

Né sous le pro­tec­torat français en Tunisie il béné­fi­cie de la nation­al­ité française mais sa mère ayant émi­gré, il choisira de faire son ser­vice mil­i­taire en Israël où il sera remar­qué pour ses tal­ents en devenant chef de sec­tion de la célèbre unité 8200 (voir supra) dont il tir­era un livre Unité 8200 (Liana Levi) qui recevra le prix Mar­i­anne. Après ses mis­sions au sein d’Haaretz, il devien­dra ensuite cor­re­spon­dant en France pour le quo­ti­di­en tout en col­lab­o­rant épisodique­ment avec Fab­rice Arfi à Médi­a­part. Il devien­dra vice-prési­dent de l’Association de la presse étrangère en France.

Il aurait été remar­qué par Denis Olivennes, le nou­v­el homme fort d’Altice média et de la fon­da­tion qui cha­peaute Libéra­tion. Au départ chargé d’une sim­ple mis­sion sur le numérique par Olivennes celui-ci aurait vu dans sa pro­mo­tion l’occasion de met­tre fin à l’ère Jof­frin avec lequel ses rela­tions sont notoire­ment fraîches.

Le nou­veau rédac­teur en chef s’est fendu d’une déc­la­ra­tion digne du Tour de France (je suis heureux d’avoir gag­né l’étape et j’espère faire mieux la prochaine fois) :

« Je suis heureux et fier de cette extra­or­di­naire con­fi­ance qui m’honore. Libéra­tion c’est un titre fort, unique, avec des valeurs d’indépendance et d’humanisme aux­quelles je suis pro­fondé­ment attaché. C’est surtout une rédac­tion tal­entueuse qui tra­vaille chaque jour pour pub­li­er une infor­ma­tion éclairée. Nous allons ren­forcer les liens avec nos lecteurs et en con­va­in­cre bien d’autres. »

Ses très nom­breuses rela­tions inter­na­tionales et ses tal­ents éprou­vés dans le dig­i­tal et en cyber sécu­rité (défen­sive et offen­sive) lui servi­ront pour ten­ter de sor­tir de l’ornière un quo­ti­di­en en voie de mar­gin­al­i­sa­tion. Sa nom­i­na­tion a été approu­vée à plus de 90% par la rédac­tion du journal.

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