L’âge d’or du dessin et de la caricature de presse est bien derrière nous. Les noms de Gil, Ben, Gavarni, Monnier sont devenus quasi inconnus comme ceux de leurs journaux L’Eclipse, La Caricature ou Le Charivari. Le quotidien Présent publie à propos un hors-série sur le sujet.
Le Roi Poire
La première caricature politique est sans doute due à Charles Philippon (1906–1862) avec un dessin de 1831 représentant le visage de Louis-Philippe évoluant vers la poire, un thème abondamment repris par Daumier et bien d’autres. Louis-Philippe sera pour l’éternité une poire bouffie.
L’Affaire Dreyfus et le dessin de guerre
La Libre parole de Drumont, Le Chambard, Psst (anti-dreyfusard), Le Sifflet (deyfusard), Le Pèlerin (bien loin du titre actuel), Le Grelot emploient des noms de talent : Job, Caran d’Ache, Pépin, Bob, Cham, Forain que le Hors Série fait revivre autour de l’affaire Dreyfus.
Le dessin de guerre avec ses outrances n’est pas oublié : L’Assiette au beurre, La Baïonnette, Le Tord-Boyaux, le Bochofage (sic), La Victoire dessinent le nouvel Attila : Guillaume II.
Plus près de nous et les abonnés de la 17ème chambre
Pendant l’occupation Aldebert (envoyé à Buchenwald pour un dessin anodin), le grand Jan Mara (premier dessin dans la presse collaborationniste le 25 mai 1944, il avait choisi son moment), Dubosc, Sennep, Soupault illustrent la grande presse et la petite.
Le défunt Minute fut abondamment condamné ainsi que l’ancien Rivarol au temps où il regorgeait de talents : Rebatet, Pierre Dominique et d’autres. Leurs dessinateurs se nomment Ben, Leno (pseudonyme de Ralph Soupault), Chard (une dame et toujours en activité), Pinatel. Mais on retrouvera aussi dans ce numéro spécial le dessin anticlérical, sans oublier le New York Times qui au nom de la bien pensance cul serré ne publiera plus de dessins.
Dessin de presse et caricature… à l’aune de la censure, Présent, HS n° 27, septembre octobre 2020, 28p, 5 € en kiosque et sur www.present.fr