Première diffusion le 28/09/2020
Vendredi 25 septembre, un Pakistanais de « 18 ans » a agressé au couteau deux personnes à proximité du bâtiment où travaillait l’équipe de Charlie hebdo, en plein centre de Paris. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’auteur de l’attentat était en situation irrégulière en France. La revue de presse de la couverture médiatique de cette agression et du phénomène plus général du terrorisme et de la délinquance des étrangers en situation irrégulière aboutit au constat que le 5e pouvoir des médias est trop souvent aux abonnés absents à ce sujet.
Cinquième pouvoir ?
Les médias ont un rôle éminemment important dans la société. On prête au journaliste Ignacio Ramonet la création du terme « cinquième pouvoir ». Le collaborateur du Monde diplomatique désignait avec celui-ci le pouvoir qu’ont les médias, grâce à leur rôle d’aiguillon dans l’opinion publique et la classe politique. Un pouvoir qui leur permet de lancer des débats voire de pousser les pouvoirs publics à prendre des mesures de bon sens. La couverture médiatique de récents attentats et agressions commis par des étrangers en situation irrégulière nous montre que, dans les médias de grand chemin, l’heure est souvent à la résignation et non à susciter la recherche de solutions pour protéger efficacement les citoyens.
En plein procès Charlie
L’agression du 25 septembre, qui a gravement blessé les deux victimes, intervient en plein procès des auteurs et complices de l’attentat contre le journal satirique survenu en 2015 et après une nouvelle publication desdites « caricatures de Mahomet ».
Selon des sources médiatiques concordantes, l’auteur de l’attentat serait un jeune homme arrivé illégalement en France il y a trois ans. Pour se maintenir sur le territoire, il a revendiqué être mineur, pour bénéficier d’une prise en charge au titre de l’Aide Sociale à l’Enfance. Bien que débouté de sa reconnaissance de minorité, il est resté en France. En situation irrégulière à sa majorité, le jeune Pakistanais a fait récemment l’objet d’un « rappel à la loi » pour détention d’arme blanche. Ce vendredi 25 septembre, il a sauvagement agressé deux personnes, près du lieu hautement emblématique que constituent les anciens locaux du journal Charlie hebdo.
Ces circonstances auraient pu amener les médias de grand chemin à soulever la question de l’expulsion des délinquants étrangers. La revue de presse que nous faisons aujourd’hui nous montre qu’il n’en est rien.
Une longue liste de faits tragiques et sanglants
Les faits tragiques et sanglants impliquant des étrangers en situation irrégulière sont nombreux. On ne peut donc pas dire que « l’on se savait pas » et que l’on découvre le problème. Nous n’en citerons que quelques-uns, parmi les plus emblématiques.
En août 2015, un dénommé Ayoub El-Khazzani a tenté de commettre un attentat à l’arme automatique dans un wagon du Thalys reliant Amsterdam à Paris. Selon l’Association française des victimes du terrorisme, cet individu aurait été licencié par son employeur alors qu’il travaillait en France. Il se serait maintenu en France ensuite, puis dans d’autres pays européens. La raison pour laquelle il n’est pas rentré dans son pays, le Maroc, après avoir perdu son emploi et être devenu en situation irrégulière, n’a à l’époque pas été évoquée par les médias.
Attentat de Marseille : « un prétexte pour expulser toujours plus »
En octobre 2017, deux jeunes femmes ont été égorgées à la gare Saint Charles à Marseille. L’agresseur ? « un tunisien sans visa en règle », nous apprend RTL. Il était par ailleurs connu pour des « faits de droit commun ».
Cette fois, plusieurs médias se sont interrogés sur la présence sur le sol français d’individus qui se font connaitre plus que négativement par la police, pour reprendre les termes consacrés.
Parmi ceux-ci, le quotidien La Croix énumère les nombreux freins aux éloignements des étrangers en situation irrégulière.
Poussés par l’émoi que cette affaire suscite dans l’opinion publique, grâce notamment à son traitement et son exposition par les médias, le gouvernement et le chef de l’État réagissent rapidement.
RTL nous informe que cette agression par un étranger délinquant amène les autorités à organiser, à la demande du ministre de l’intérieur, une enquête administrative pour faire « toute la lumière ».
Selon La Provence, « le Président veut renvoyer » les délinquants clandestins. Le quotidien régional nous explique que c’est « un vœu politique pas si simple juridiquement ».
Le Point donne une information qu’il est utile de rappeler : « Emmanuel Macron a promis l’expulsion pour les étrangers en situation irrégulière commettant “un acte délictueux quel qu’il soit” ».
C’était il y a trois ans, une éternité à l’aune de l’actualité médiatique…
Sans plus tarder, la gauche morale et le ban et l’arrière ban des associations immigrationnistes réagissent. France soir reprend en titre la position de la CIMADE :
« Un prétexte pour expulser toujours plus (…). Parler dans un même mouvement de différentes catégories d’étrangers inquiète les associations, qui y voient un “raccourci” ».
Plus récemment, Actu 17 nous informe le 22 janvier 2020 que les familles des victimes qui ont attaqué l’État pour avoir libéré l’auteur du double meurtre, alors qu’il était en situation irrégulière et qu’il venait de commettre un vol à l’étalage, ont été déboutées. « L’Etat n’a pas commis de faute » en le remettant en liberté malgré sa situation irrégulière. Circulez, il n’y a rien à voir.
Les agressions à foison continuent
En dépit des engagements du président de la République en octobre 2017, en dépit de la loi sur l’asile et l’immigration adoptée en 2018 censée améliorer la situation, les agressions et attentats commis par des étrangers en situation irrégulière continuent.
Le Parisien nous informe le 27 mai 2019 qu’un « terroriste à vélo » a abandonné une bombe artisanale dissimulée dans un sac en papier kraft, (…) devant une boulangerie du centre de Lyon (Rhône) ».
Le suspect : « Arrivé en France à l’été 2017 (…), Hichem M. a obtenu un visa provisoire qui a expiré en septembre de la même année. (…). Les enquêteurs n’excluent pas l’hypothèse d’un acte commis par ressentiment contre la France ».
À Lyon, toujours, Jean-Marc Morandini nous informe le 20 septembre 2020 qu’« un jeune homme (a été) poignardé à mort par deux individus en situation irrégulière dans le métro ».
Le 31 août 2020, selon Le Figaro, une jeune femme a été violée à Angers par un multirécidiviste condamné à deux interdictions du territoire, non exécutées. On peut saluer le quotidien, qui tente de répondre à la question : « Les étrangers condamnés par la justice peuvent-ils être expulsés ? ». Si la réponse est dans l’absolu positive, on constate que les freins à ces expulsions, endogènes, liés au droit français, et exogènes, liés aux pays d’origine des clandestins, sont nombreux. Tout comme sont nombreuses les agressions commises par des étrangers en situation irrégulière, comme le relatent notamment le compte Twitter la France Orange mécanique, celui du collectif Némésis, le compte Facebook de Laurent Obertone, le site Actu17, etc.
Plus globalement concernant le terrorisme, le journaliste Guillaume Bigot rappelle au micro de CNews que « sur les 60 attentats déjoués depuis 2013, il y a 32 sans-papiers qui sont impliqués, 9 étaient des bi nationaux ».
L’attentat terroriste près des locaux de Charlie hebdo
Peu après l’attentat terroriste commis le 25 septembre près des anciens locaux du journal Charlie hebdo, plusieurs médias tentent de cerner le profil de son auteur présumé.
La Dépêche est un des journaux qui fait le point le plus complet sur « ce que l’on sait sur Ali H., 18 ans ».
« L’assaillant présumé est né Islamabad, au Pakistan, le 10 août 2002 (…). Il est arrivé sur le sol français en août 2018. L’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) du Val-d’Oise le prend alors sous son aile. Cette mise sous tutelle va pourtant faire débat : en 2018, le conseil départemental du Val d’Oise conteste sa minorité auprès de la justice. Ali H. paraîtrait beaucoup plus vieux que ce ne le prétend son acte de naissance. Le 19 juillet 2019 pourtant, le tribunal des mineurs de Cergy-Pontoise tranche et indique que le Pakistanais est à même de pouvoir faire l’objet d’une prise en charge de l’ASE. La justice a alors refusé de mettre en place une expertise médicale pour déterminer l’âge réel du jeune homme ».
Le quotidien nous apprend également que « le jeune homme a été interpellé dans les rues de la capitale en juin dernier pour “port d’arme prohibé”. Dans ses poches, la brigade des Réseaux Ferrés de Paris a trouvé un tournevis. Ali H. avait alors fait l’objet d’un rappel à la loi par le tribunal des mineurs de Paris ». L’article se conclut sur une information qui revient malheureusement trop souvent : « Ali H. devait se rendre prochainement en préfecture pour régulariser ses papiers ».
Si de nombreux médias, à l’instar d’Europe 1, FL24, LCI, etc. donnent des précisions sur l’identité de l’auteur de l’attentat islamiste, revendiqué comme tel par son auteur, aucun média de grand chemin ne cherche à relancer le débat sur la présence sur le sol français d’individus de nationalité étrangère, dangereux pour la société. Quand certains titres et émissions abordent le contexte de cet attentat, c’est essentiellement pour souligner que l’islamisme ne cesse de progresser en France.
Constat de répétition
La réaction du journaliste de CNews aux arguments de Guillaume Bigot lors de la « matinale Week end » sur la sur représentation des étrangers parmi les terroristes et du détournement des dispositifs migratoires est à ce titre représentative : « j’ai l’impression qu’on répète inlassablement les mêmes constats depuis des années », comme s’il devenait vain de répéter encore et encore ce à quoi on ne doit pas s’habituer.
Une nouvelle fois, le pire arrive sur la radio publique affiliée à l’État français France Info lors de l’interview de F. X . Bellamy. Les deux journalistes interviewant le leader des Républicains rivalisent d’arguments pour minorer la gravité de la situation : un jeune déjà interpellé avec une arme par destination, en situation irrégulière sur le territoire, qui en vient à « poinçonner » deux personnes.
Questions sans réponses
Il y aurait pourtant beaucoup à dire sur cette affaire et sur ce qu’elle nous apprend sur la société française :
- Les services sociaux français qui « prennent sous leur aile », selon les termes de la Dépêche, un jeune migrant économique venu du Pakistan. Ne s’agit-il pas plutôt d’une pseudo aide humanitaire internationale dévoyée ?
— Le coût pour les finances publiques de ce dévoiement de l’Aide Sociale à l’Enfance qui prend, selon un article du Figaro du 22 septembre, une ampleur considérable :
« Les nouveaux entrants seront, pour la seule année 2020, environ 40 000 (…). À raison de 50 000 euros de prise en charge annuelle par enfant en moyenne, (…), le seuil des 2,5 à 3 milliards d’euros par an de charge financière se profile, pour ces seuls mineurs ». Cela n’a pas été rappelé à l’occasion de l’attentat du 25 septembre.
— Le refus du juge « d’obliger Ali H à passer un examen osseux pour vérifier sa prétendue minorité », souligné par Résistance Républicaine, a probablement contribué à ce que cet islamiste reste en France.
— Le sentiment d’impunité et l’impossibilité juridique d’expulser lesdits « mineurs » délinquants, mis en avant dans un article du site Polémia. Un phénomène qui prend une ampleur considérable.
— Les expulsions de délinquants étrangers connaissent de nombreuses entraves, comme le souligne le 16 septembre 2020 le site d’information breton Breizh info.
À côté de cela, aucun média de grand chemin ne souligne que la volonté politique de prendre à bras le corps ce problème semble bien faible de la part d’un gouvernement qui fait de l’immigration sa priorité.
C’est dans ce qui est appelé la réinfosphère que l’on peut trouver des éléments pour susciter le débat et chercher la racine des problèmes, l’immigration massive et incontrôlée, des lois laxistes, etc. Au lendemain de l’attentat, les imprécations du premier ministre relayées notamment par France Info, semblent assez dérisoires :
« Les ennemis de la République ne gagneront pas ».
Au-delà de la lutte contre l’islamisme, maintes fois annoncée, mais visiblement peu efficace, on attend toujours une campagne d’opinion orchestrée par les médias pour expulser les délinquants étrangers, réguliers ou clandestins…Il faudra sans nul doute s’armer…de patience !
En conclusion, désabusé, Pierre Sautarel, du site Fdesouche, envisage sur son compte Twitter la suite probable de cette affaire :
« Puis nous apprendrons qu’il y a des doutes sur son âge, que cette attaque pose la question de la prise en charge des migrants ex-mineurs isolés une fois les 18 ans atteints… Tout se conclura par un plan à XXX millions d’euros en faveur de leur insertion #CharlieHebdo ».