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Tribune libre : Mediapart, ballade entre Al Qaïda et la CIA

1 octobre 2020

Temps de lecture : 6 minutes
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Tribune libre : Mediapart, ballade entre Al Qaïda et la CIA

Temps de lecture : 6 minutes

Depuis la mi-septembre 2020, Mediapart diffuse une enquête à charge visant à déstabiliser une ONG française, partenaire du ministère de la Défense, SOS Chrétiens d’Orient. Cette association soutient depuis sept ans les chrétiens persécutés par les islamistes au Moyen-Orient, et a permis à des Français de reprendre pied dans une région d’où les erreurs politiques majeures de ses gouvernants l’avaient totalement évincée. Nous publions en tribune libre un article d’un de nos lecteurs sur les différents sens possibles de cette campagne de déstabilisation. Les intertitres sont de notre rédaction ainsi que les rappels de nos anciens articles.

Edwy Plenel, une carrière

Le fon­da­teur et directeur de la pub­li­ca­tion de Medi­a­part est le fils d’Alain Plenel, haut fonc­tion­naire de l’Éducation Nationale révo­qué en 1965 pour avoir encour­agé le séparatisme en Mar­tinique et réha­bil­ité ensuite. Edwy Plenel a pour­suivi des études à l’université d’Alger, après l’indépendance de 1962 et les crimes com­mis con­tre les pieds-noirs par le FLN à Oran le 5 juil­let de cette année.

Le jeune Edwy ter­mine, dans le jus de la pro­pa­gande du FLN, d’y forg­er une haine antifrançaise qu’il ne tarde pas à déploy­er dans ses engage­ments poli­tiques. Trot­skiste de la pre­mière heure, il accom­pa­gne en effet son engage­ment au sein de la Ligue Com­mu­niste Révo­lu­tion­naire (LCR), où il sévit sous le pseu­do­nyme de Joseph Kras­ny, par l’apprentissage de ce qu’il affirmera plus tard être du jour­nal­isme au sein des organes de pro­pa­gande de ce mou­ve­ment : l’hebdomadaire Rouge et Bar­ri­cades, une pub­li­ca­tion des Jeuness­es com­mu­nistes révo­lu­tion­naires (JCR) dont il est salarié.

Il rejoint plus tard le jour­nal Le Monde où l’appui de cer­tains réseaux trot­skistes, qui ont pris en par­tie le pou­voir dans les médias à l’occasion de l’élection de Mit­ter­rand en 81 et dont il reste proche, lui per­met de se hiss­er pro­gres­sive­ment à la tête de cette rédac­tion. L’ouvrage de Pierre Péan, La Face cachée du Monde, a révélé que, pen­dant les années où Plenel a dirigé Le Monde, la qua­si-total­ité des jour­nal­istes recrutés par ce jour­nal de pre­mier plan était issue de l’extrême-gauche trot­skiste. Plenel prou­ve au cours de ces années sa fidél­ité à l’extrémisme trot­skiste en « bal­ançant » son ancien cama­rade de com­bat idéologique Lionel Jospin, accusé par les trot­skistes d’avoir cessé de ren­dre compte à sa hiérar­chie poli­tique clan­des­tine et « trahi la cause », après une opéra­tion d’entrisme pour­tant réussie au sein du par­ti social­iste, puis du gouvernement.

La CIA et le trotskysme

Le ren­seigne­ment améri­cain a accom­pli un effort tout par­ti­c­uli­er, jusqu’aux années 80 et notam­ment sous l’impulsion de l’ancien syn­di­cal­iste améri­cain Irwing Brown devenu agent de la CIA, pour recruter des agents dans les milieux trot­skistes français, afin de lut­ter con­tre l’influence du PCF. Après la chute du mur de Berlin, les fidél­ités acquis­es et les réseaux con­sti­tués ont con­tin­ué à œuvr­er, mais cette fois au seul prof­it des intérêts améri­cains. Plenel a‑t-il lui-même été un agent de la CIA ? Le prési­dent Mit­ter­rand en était suff­isam­ment con­va­in­cu pour en avoir fait la con­fi­dence à Roland Dumas, et force est de con­stater que dans l’affaire dite du Rain­bow War­rior, où deux agents des ser­vices de ren­seigne­ment français avaient été cap­turés après un sab­o­tage réal­isé dans le port d’Auckland, Edwy Plenel avait mul­ti­plié les révéla­tions, dans le jour­nal Le Monde, désta­bil­isant durable­ment la branche opéra­tion des ser­vices de ren­seigne­ment extérieurs français.

Mediapart et les « Frères »

Plus récem­ment, c’est en com­pagnon de route du mou­ve­ment islamiste des Frères musul­mans, que Medi­a­part s’est dis­tin­gué, sous l’impulsion de son directeur de la pub­li­ca­tion. Au-delà des liens qui unis­saient Edwy Plenel à l’islamiste Tariq Ramadan, aujourd’hui visé par de mul­ti­ples incul­pa­tions pour viol, et qui ont amené le jour­nal Medi­a­part à rédi­ger un arti­cle niant l’existence du moin­dre dou­ble-dis­cours chez ce petit-fils du fon­da­teur des Frères musul­mans, plusieurs pris­es de posi­tions de ce média révè­lent sa con­ver­gence avec l’environnement proche d’Al Qaï­da, financé en Syrie par les sou­tiens habituels des mou­ve­ments frèristes : la Turquie et le Qatar. Il s’agit tout d’abord de l’accusation portée par Edwy Plenel con­tre le jour­nal Char­lie Heb­do, après l’attentat accom­pli en févri­er 2015 par les frères Kouachi et revendiqué au nom d’Al Qaï­da, qui n’a pas empêché le directeur de la pub­li­ca­tion de Medi­a­part d’accuser la rédac­tion du jour­nal satirique visé par Al Qaï­da d’avoir « déclaré la guerre aux musul­mans ». Dans le même esprit, les pub­li­ca­tions récentes de Medi­a­part à l’encontre de SOS Chré­tiens d’Orient reprochent à l’ONG de ne pas être restée neu­tre dans la fin de la guerre civile syri­enne qui a opposé les forces gou­verne­men­tales et des mil­ices chré­ti­ennes à des rebelles islamistes phago­cytés par l’Etat islamique, Al Qaï­da et de nom­breux groupes islamiste armés, mal­gré l’effort de cam­ou­flage accom­pli par le truche­ment de change­ments de noms continuels.Les accu­sa­tions portées par Medi­a­part con­tre l’ONG SOS Chré­tiens d’Orient, sous leur apparence far­felue, révè­lent par ailleurs un reproche en trame de fond : ne pas avoir respec­té la ligne du Quai d’Orsay au moment où le min­istère des affaires étrangères français avait atteint ses pires erre­ments sur la ques­tion syri­enne et où Lau­rent Fabius con­sid­érait qu’il était pos­si­ble d’admettre que le Front Al Nos­ra (c’est-à-dire Al Qaï­da) fai­sait « du bon boulot ».

Les Young Leaders à l’œuvre, Soros en renfort

Plenel et son organe d’influence Medi­a­part sont-ils plus proches des sou­tiens d’Al Qaï­da ou des agents d’influence de la CIA ? Le cycle de mon­di­al­i­sa­tion ini­tié dans les années 80 a vu les struc­tures d’influence de la CIA, qu’il s’agisse de la French-Amer­i­can Fon­da­tion et de son pro­gramme des Young Lead­ers, un temps dirigé par un ancien coor­don­na­teur nation­al du ren­seigne­ment améri­cain, de la com­mis­sion Tri­latérale, et de toute la galax­ie de Think Tanks grav­i­tant autour de ces piliers, se pri­va­tis­er et gag­n­er en autonomie vis-à-vis du cœur de l’administration améri­caine, générant ce qu’Emmanuel Macron nom­mait récem­ment « l’État profond ».

Au sein de cette galax­ie, quelques mon­stres hybrides se dis­tinguent, comme le spécu­la­teur et bankster de la finance George Soros, dont l’Open Soci­ety, décidée à détru­ire tout cadre nation­al pou­vant faire obsta­cle au mon­di­al­isme, a large­ment financé des struc­tures d’influence liées au Frères Musul­mans, telles que le Comité Con­tre l’Islamophophie en France (CCIF). George Soros incar­ne cette syn­thèse entre le mon­di­al­isme, pro­mu par une par­tie des struc­tures d’influence de la CIA, et l’islamisme des Frères musul­mans qui, dans le con­flit Syrien, a pris fait et cause pour Al Qaï­da. Il n’est pas sur­prenant de con­stater que Medi­a­part pub­lie désor­mais des arti­cles indi­recte­ment financés par George Soros, notam­ment la série d’articles visant à désta­bilis­er l’ONG SOS-Chré­tiens d’Orient, dont Medi­a­part annonce qu’ils ont été financés par une struc­ture de lob­by­ing sévis­sant à l’échelle de l’Union Européenne, nom­mée « Journalismfund.eu » et large­ment financée par l’Open Soci­ety de George Soros.

Face à de pré­ten­dus jour­nal­istes qui font ouverte­ment la pro­mo­tion de l’extraterritorialité du droit améri­cain en espérant qu’elle frappe tous ceux qui défend­ent les intérêts français à l’étranger, il serait temps que le lég­is­la­teur français redéfinisse le cadre légal qui per­met de pour­suiv­re ceux qui tra­vail­lent con­tre les intérêts français « en intel­li­gence avec une puis­sance étrangère », en admet­tant notam­ment que cette puis­sance étrangère peut pren­dre la forme d’un « État pro­fond » dont les acteurs prin­ci­paux sont devenus des per­son­nes privées.

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