Entre les attentats islamistes de Samuel Paty et de Nice, et la crise sanitaire, la rentrée scolaire qui s’est déroulée le 2 novembre 2020 était particulière. Particulière par le contexte, mais finalement assez classique dans la manière d’être abordée par les médias de grand chemin. Chez Aujourd’hui en France / Le Parisien, détenu par Bernard Arnault, on se félicitait de la discipline des Français ayant la “sagesse” de respecter les consignes gouvernementales. Et chez Libération de Patrick Drahi, l’heure était à toujours plus de laïcité pour lutter contre l’islamisme. Respect des ordres gouvernementaux et laïcité, voilà le programme.
Reconfinement, “le commencement de la sagesse”
Dans l’édito de l’édition du 2 novembre d’Aujourd’hui en France, Jean-Michel Salvator se félicite de voir un niveau d’acceptation du reconfinement, “très élevé”, une véritable “bonne nouvelle”, car selon lui, “nous connaissons tous un proche qui a contracté le virus”.
Il va jusqu’à citer François Mauriac qui disait que “la peur est le commencement de la sagesse”. Cela ne fonctionne bien évidemment que pour la peur du coronavirus, si vous avez peur des dérives gouvernementales ou de l’islamisme, ce n’est pas sage du tout. Mais qu’importe, les Français plussoient à l’hystérie sanitaire, c’est le plus important pour Le Parisien !
Face à l’islamisme, laïcité, laïcité et laïcité
Du côté de Libération, dans l’édition du 2 novembre, on parlait covid mais aussi abondamment de laïcité à l’école. “Comment, pour les professeurs, parler de laïcité à l’école ?” Comment faire, lorsque ces derniers font face à des “cas difficiles” ? Vaste question à laquelle le Redisco (religions, discriminations et racisme en milieu scolaire) est là pour aider à trouver des solutions. Mais avant les solutions, l’organisme se contente d’observer et recenser les cas problématiques où la religion s’est heurtée à l’enseignement.
“Parmi les cas recensés par Redisco, l’islam est la religion la plus représentée” mais peu importe, seule la laïcité intégrale pour toutes les religions peut nous sauver. De toute façon, si l’islam est actuellement surreprésenté, c’est à cause d’un simple facteur conjoncturel, il y a un “faible nombre d’établissements privés musulmans : les enfants de familles très pratiquantes fréquentent donc l’école publique, là où juifs ou catholiques vont dans le privé. En revanche, d’une religion à l’autre, les demandes ou les contestations relèvent globalement des mêmes motifs”. Oui oui, pour Libération, sans les écoles privées, on serait débordé de problèmes créés par les catholiques scolarisés à l’école publique. Un seul remède miracle, la laïcité pour tous dès le plus jeune âge.
La gestion qui est faite des deux grandes menaces actuelles de la France devrait interroger plus d’un, mais avec les grands médias soutenus par le grand patronat, on continue comme avant, on écoute Monsieur Le Président et surtout, on se lave bien les mains, Covid politique oblige.