La mondialisation a un visage…
« Rien qui dépasse. La mèche proprement plaquée, une cravate sur une chemise bien mise, à fines rayures, ça va de soi, des chaussures bien cirées. Nicolas Beytout, 47 ans, directeur de la rédaction des Échos depuis 1996, a la tenue de l’emploi. Le bureau qui sied à son titre, sobre comme un livre de comptes. La maison est sérieuse, et Nicolas Beytout aussi, qui la tient bien. Bien droite », « Nicolas Beytout, le manitou », Libération, 15/09/2003
Groupe de Bilderberg, Le Siècle, Medef, Commission Trilatérale, ami intime de Nicolas Sarkozy, petit-fils de l’ancienne propriétaire des Échos, Nicolas Beytout est LE porte-voix de la pensée unique mondialiste dans les médias. Il est né en juin 1956 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et père de 4 enfants, dont Philippine, avocat pénaliste.
Petit fils (par alliance, mais sans lien direct de parenté, étant en fait le petit-fils de Pierre Beytout) de Jacqueline Beytout (née Egger en février 1918 à Marseille), qui avait racheté à la famille de Servan-Schreiber Les Échos de l’exportation en 1963. Elle épouse en secondes noces un riche marchand d’arachide danois à Dakar, Vigggo Qvisigaard Petersen, dont elle hérita, à 46 ans, lorsqu’il mourut. Elle devait se remarier en troisièmes noces, en 1957, avec Pierre Beytout, alors patron des laboratoires Roussel. Directrice de la publication de 1966 à 1989, elle fait du journal le plus important quotidien économique français, finissant par vendre ses parts pour 885 millions de francs au groupe de presse anglais Pearson en 1988 (s’attirant alors les foudres d’Édouard Balladur, ministre de l’Économie et des finances). Pearson détient notamment le Financial Times et possède 50 % de The Economist, contrôle les éditions Penguin, est le premier groupe mondial dans l’éducation, à une participation importante dans RTL Group, produit des émissions ou séries comme Alerte à Malibu, La roue de la Fortune ou Le Juste prix.
Formation
Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et titulaire d’une maîtrise de droit.
Parcours professionnel
Journaliste à L’Économie (1978–1980) et à la Correspondance économique (groupe Bérard-Quélin, fondateur du club très fermé Le Siècle), Nicolas Beytout a été journaliste puis rédacteur en chef de la Lettre des Échos (1981–1983).
Par la suite, il a gravi tous les échelons dans le premier groupe de presse économique français (qui contrôle ou a édité City, Le Panorama du médecin, Enjeux, Les Dynasteurs, La Revue du praticien, L’Exportation, etc.), étant notamment chef du service économique, rédacteur en chef (nommé par sa grand-mère Jacqueline Beytout), puis directeur de la rédaction des Échos à partir de 1997. Président du comité éditorial du groupe les Échos à partir de 2000, il a également été secrétaire général (1987–1989) puis vice-président (1989–1993) de l’Association des journalistes économiques.
En 2004, il rejoint Le Figaro comme directeur de la rédaction, mais suite à des tensions, il entre au groupe LVMH comme directeur du pôle médias et reprend la direction des Échos que Bernard Arnault vient de racheter.
Chroniqueur à RTL (1999–2002), il a collaboré à Europe 1, TF1 (avec « Les Rendez-vous de l’entreprise »), LCI (avec « l’Invité de l’Economie ») et I‑Télé (« Les points sur les i », « 17 heures politique ») et France Inter (« L’édito de Nicolas Beytout »). Il intervient désormais sur Europe 1.
Depuis l’été 2012, Nicolas Beytout travaille à lancer un site Internet payant couplé à un quotidien papier généraliste qui s’appellera L’Opinion, « un journal qui fera de l’information et de l’analyse » et dont la ligne éditoriale sera « libérale, probusiness et proeuropéenne ». Une quinzaine d’investisseurs soutiennent le projet, dont Nicolas Beytout lui-même qui en sera le premier, majoritaire selon les statuts sur les questions éditoriales. Le numéro un de L’Opinion paraît le 15 mai 2013.
Quelques mois après son lancement, le premier nouveau quotidien papier depuis InfoMatin (1994–1996), ne se vend qu’à 3.000 exemplaires par jour, tout en revendiquant un nombre d’abonnés estimé à 13.500.
En novembre 2018 il atteint 1,5 millions de visites uniques pour le site, mais la diffusion papier n’est pas certifiée par l’OJD et les comptes ne sont pas déposés au greffe – sauf en 2015.
Par ailleurs le journal, bien que libéral, se plaint de ne recevoir que 198.586 € d’aides publiques en 2014 alors qu’il aurait droit à 1,5 millions d’euros – il ne reçoit pas en effet l’aide aux journaux à faibles ressources publicitaires, car il recourt de façon importante à la vente aux tiers (hôtels, compagnies aériennes, clubs sportifs…) et l’aide au portage à domicile, réservée aux journaux qui ont plus de trois ans.
Beytout fait l’acquisition en 2019, via la société éditrice de l’Opinion, Bey Médias, dont il est président, de L’Agefi, un groupe de presse spécialisé dans l’information à destination des professionnels de la finance. Cette publication centenaire, fondée par un des derniers représentants de l’école libérale française, Yves Guyot, admiré de Schumpeter, était depuis 2000 dans la besace de la filiale d’Artemis, la holding de François-Henri Pinault. Cette acquisition s’inscrit dans une volonté de construire un groupe d’une taille significative, qui double au passage son chiffre d’affaires (25 millions d’euros) en comptabilisant une centaine de journalistes.
Fin août 2014, Médiapart révèle que le quotidien est financé pour un quart par Bernard Arnault (à la tête du groupe LVMH), qui a 22,8% du capital, par la Dow Jones & Cie maison mère du Wall Street Journal (7,6%) propriété de Rupert Murdoch – qui y a investi 2 millions d’euros en 2015, et la dynastie Bettencourt (17%), qui a investi pour bénéficier d’une réduction d’impôts – finalement accordée en 2017. La famille Bettencourt aurait investi 4,5 millions d’euros au capital et prêté 3 autres millions. Par ailleurs une Société des amis de l’Opinion créée en 2015 a levé 1,6 millions d’euros.
L’année 2019 est émaillée de révélations concernant les accointances du journal avec les milieux d’affaires, accointances de nature à mettre en doute l’objectivité des prises de position qui y sont formulées, ce que les médias d’extrême-gauche vont s’empresser de mettre en lumière. C’est tout d’abord Emmanuelle Ducros, une journaliste de L’Opinion, qui est accusée par Check News d’être rémunérée pour des « ménages » par des groupes de l’industrie agro-alimentaire alors même qu’elle défend l’usage de glyphosate sur les réseaux sociaux. Beytout prend la mouche et prend à parti Libération dans une lettre ouverte où il fulmine contre les méthodes inquisitrices des journalistes et le partenariat entre Facebook et Libération, sans pour autant répondre sur le fond du dossier, voire en confondant délibérément « défraiement » et « rémunération », ce que Joffrin ne manque pas de lui faire remarquer dans sa réplique.
Cette polémique précède de peu les révélations concernant les « ménages » de Beytout lui-même lancées par Arrêts sur Images. On y apprend que le patron de presse aurait perçu, entre autres, 1.000 € pour animer un débat sur les stations de ski, ou encore 6.000 € pour une conférence aux entreprises des Alpes de Haute-Provence. Mediapart fouille à son tour et trouve que l’intéressé, non content de ses ménages, se prêterait au jeu des spots publicitaires pour le compte d’un groupe de placements immobiliers, Valority. Afin de couper court à ces attaques sur sa déontologie, Beytout répond que toutes ces rémunérations sont reversées au journal et qu’il incite les membres de la rédaction à faire de même.
Parcours militant
Pour L’Obs (02/10/2012), il est un journaliste de droite : « Une petite suggestion pour commencer : et si on organisait un duel quotidien d’éditorialistes sur France Info, vers 8h50 ? Un de droite, un de gauche, et que le moins bien-pensant gagne. Imaginons un peu le casting : Sylvie Pierre-Brossolette du Point contre le social-démocrate Laurent Joffrin, Jean-Sébastien Ferjou d’Atlantico contre son homologue gauchiste Pierre Haski… Et pendant ce temps-là, France Inter offrirait aussi une chronique dans sa tranche matinale à Nicolas Beytout ».
Ce qu’il gagne
Selon Libération, Nicolas Beytout aurait gagné 1 million d’euros minimum par an en tant que PDG du quotidien Les Échos.
Publications
Non renseigné
Collaborations
Mars 2017 : Conférencier lors du Congrès DLR, représentant les entreprises du bâtiment et de travaux publics, sur le thème : « Les composantes économiques, technologiques, philosophiques, politiques obligent-elles les dirigeants à penser autrement, à se préparer à de nouvelles avancées ? »
Juillet 2016 : Intervenant lors des Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence sur le thème : « L’UE est morte, vive l’UE ».
Juin 2011 : Animateur des débats lors de la journée organisée par l’Association française des entreprises privées (président Maurice Levy) sur le thème « La compétitivité des entreprises en France ».
Mars 2010 : Participant au « Dîner Moët Hennessy — les Échos en l’honneur des Young Leaders » organisé par la French-American Foundation (rapport annuel 2011 de la French-American Foundation).
Mars 2009 : Conférencier lors des « Rencontres de Rennes » ayant pour thème « Sortir de la crise ».
Novembre 2007 : Anime le débat « La libération de la croissance : le rôle de la concurrence » lors de la conférence « La France et l’Union Européenne face à la politique de concurrence », organisée par le Mouvement Européen-France, Sciences Po et le CERI.
Mars 2007 : Contributeur à l’ouvrage « Combattre l’obscurantisme ; avec Robert Redeker ». Ce livre, dirigé par Patrick Gaubert (président de la LICRA), « revient sur la genèse et la signification de cette affaire, notamment au travers d’un entretien exclusif avec Robert Redeker, et livre de nombreux témoignages de soutien apportés par des intellectuels, des politiques, des journalistes au professeur de philosophie ».
2003 : Participant au colloque franco-allemand d’Evian réunissant 30 patrons de chaque côté du Rhin.
Mars 2002 : Animateur de débats lors des « 16èmes Assises internationales du mécénat d’entreprise »
1996 : Nommé au Comité national de l’euro, présidé par Jean Arthuis, il « mènera des réflexions et conduira la concertation et la coordination des initiatives relatives à la préparation de tous les acteurs concernés pour le passage à la monnaie unique ».
Invité du Centre du luxe et de la création.
Il l’a dit
« Ce n’est pas parce que l’on pense que l’entreprise privée a souvent plus d’efficacité que l’entreprise publique que l’on doit systématiquement battre en brèche le service public. » « Nicolas Beytout, le manitou », Libération, 15/09/2003.
« L’indépendance éditoriale, ce n’est pas l’autonomie absolue par rapport à un propriétaire. Si vous voulez, moi, je pense que les journalistes français font parfois un contresens à imaginer que l’indépendance, c’est l’autonomie absolue. Pendant très longtemps, on a vécu en France avec l’idée qu’un journal avait une mission, ce qu’il a probablement, mais… avait une mission, qu’il n’avait pas besoin de gagner de l’argent et que, au fond, son propriétaire n’avait qu’une chose à faire (…) se taire et payer », France Culture, 06/10/2007, cité par Acrimed.
« Si j’étais de gauche, j’adorerais l’ouverture. Je me réjouirais de ces manœuvres qui éloignent les éléphants, fragilisent les gazelles et laissent une chance aux perdreaux de l’année », Libération, 20/07/2007.
« Je sais. On le dit. Je suis froid. Mais je ne fais pas exprès », Ibid.
« En quelques années seulement, les États-Unis ont spectaculairement réduit leur dépendance en matière d’énergie. Même chose pour l’économie : environ 600 000 emplois ont été créés dans ce pays et on va rapidement atteindre le million. Les prix de cette énergie se sont effondrés, les factures des industriels et des particuliers avec. Le gaz coûte désormais 5 fois moins cher là-bas, alors qu’en France, GDF Suez et le gouvernement jouent au ping-pong sur les hausses de tarifs. (…) Tous les économistes s’accordent à dire que le grand bond en avant dans cette technologie a boosté la croissance américaine, une perspective que la France, évidemment, ne devrait pas négliger », « L’édito de Nicolas Beytout », France Inter, 17/09/2012.
« C’est vrai : le problème est connu, et les solutions aussi. Mais ce qui est nouveau, c’est que ce handicap récurrent de l’économie française a été aggravé par les deux vagues de hausses des impôts et des taxes décidées par le gouvernement Ayrault. Au lieu de réduire le coût du travail, on a alourdi le poids des prélèvements qui pèsent sur les entreprises jusqu’à faire reculer leurs marges à un niveau que l’Insee juge historiquement faible », « L’édito de Nicolas Beytout », France Inter, 05/11/2012.
« Car c’est bien la personnalité de Mario Monti et le train de réformes structurelles profondes qu’il avait engagé qui ont contribué à éloigner la crise financière et les attaques contre l’Euro. (…)Il faut dire qu’il est très impopulaire en Italie. Et pour cause : hausse des impôts, suppression de plusieurs dizaines de départements et de régions, réduction de la dépense publique, ouverture à la concurrence de certaines professions protégées, il a lancé de véritables réformes de structure », « L’édito de Nicolas Beytout », France Inter, 10/12/2012.
A propos du documentaire-fiction « 2017, chronique d’une faillite annoncée » : « Je me suis dit que ce serait bien d’essayer de refaire ce type de programme pour faire prendre conscience aux Français du poids de la dette et du risque qu’il y a à pousser, en permanence et devant nous, cette énorme boule de neige », france5.fr
« Cent fois j’ai ouvert cette bible [Propriétés de France Le Figaro]. Cent fois je l’ai feuilletée, commençant parfois par le Sud-Ouest (mon pays), parfois par l’Ile-de-France (ma région). Cent fois j’ai rêvé, et pesté de ne pas en apercevoir plus sur toutes ces merveilles qui s’étalaient là, sur papier glacé. Cent fois admiré la France des propriétés, si belle dans sa diversité. Chaque région sa couleur de pierres, les jaunes si chaudes, blanches si nettes, les rouges si fortes. À chaque endroit sa forme de toit, ses matériaux nobles ou rustiques, ses ouvertures arrondies ou d’équerre. Une si grande variété est une vraie richesse. » proprietesdefrance.com
« Alors, voter pour quoi ? Pour que la France cesse de craindre la mondialisation. Pour qu’elle aborde avec un regard neuf la modernisation et la réforme. Pour qu’elle admette l’innovation, l’adaptation aux règles quasi universelles et aux exigences nouvelles. Pour qu’elle comprenne qu’il est temps d’affronter les réalités et d’abandonner quelques-unes de nos exclusivités — nos chimères — sans que cela signifie pour autant abdiquer tout particularisme », « Une nouvelle page » Le Figaro
« Rien ne nous a été épargné. L’attitude qu’ont adoptée les pouvoirs publics depuis notre naissance [n’est pas] naturelle. Harcèlement fiscal, acharnement procédurier, si l’on doit juger l’existence d’un titre au niveau de tracasseries et de coups bas dont il est victime, alors, oui: L’Opinion existe! Cette duplicité des pouvoirs publics à notre égard est à peine croyable. Elle culmine dans l’obstination avec laquelle le gouvernement nous tient à l’écart des aides à la presse, seul quotidien national à en être /systématiquement et artificiellement exclu », BFM Business, 10/07/2017.
« Le gouvernement parlera d’imposer aux candidats à l’entrée en fac des « prérequis ». Ainsi pourra-t-on orienter les impétrants, filtrer les inscriptions, exiger des qualifications, déterminer des profils, limiter le nomadisme universitaire. En un mot comme en cent, faire sans l’avouer de la sélection à l’entrée en faculté […] déjà les syndicats étudiants se dressent et menacent : ils ne représentent qu’une toute petite minorité de jeunes mais peuvent mettre du monde dans les cortèges, y compris ceux qui rêvent de diplômes qu’ils n’auront pas, de trajectoires universitaires qu’ils ne feront qu’effleurer. Ils défendent la liberté de s’inscrire dans la filière de leur choix. Ils veulent un droit à l’échec, ils ont un droit au gâchis », L’Opinion , 17/07/2017.
« Chaque fois qu’on ne pourra pas vérifier quelque chose pour le rendre vraisemblable, ce sera supposé d’abord être une FakeNews […] Il faudra que l’information soit vraisemblable pour que ce ne soit pas une Fake News. Pardon, mais c’est une définition que je trouve absolument incroyable », LCI, 30/05/2018.
« Mes grands-parents étaient propriétaires du journal Les Échos, et il m’a toujours paru naturel de penser à cette profession. Après mon bac scientifique, j’ai fait du droit public, avec l’idée de garder ouverte la gamme de choix la plus large possible : carrière dans le journalisme ou dans la fonction publique. Finalement, je suis resté sur mon idée première, et j’ai intégré Sciences Po dans le but précis de me former au métier de journaliste », Emile, by Sciences Po Alumni, 04/10/2018.
« En tant que journaliste qui aime profondément son métier, j’avais forcément envie qu’un de mes enfants le fasse sien, mais en tant que père, je me disais que ce n’était pas l’option la plus facile. D’autant que le journalisme est un domaine – ce n’est pas le seul – où le nom est une partie du capital professionnel », ibid.
« Les liens entre le journalisme et la justice ont très profondément évolué depuis une quinzaine d’années. Cela fait partie du grand mouvement de moralisation de la vie publique, qui n’a pas touché que la France […] le principe de la présomption d’innocence n’existe plus ou quasiment plus. Cela n’est pas dû simplement aux magistrats, mais aussi aux réseaux sociaux et à ce que sont devenus les médias », ibid.
« L’élection de François Fillon étant quasiment acquise quelques semaines plus tôt, le retournement incroyable qui s’est produit a donné une valeur dramatique à la situation, et a créé tout ce qu’il fallait pour que ça devienne tout à la fois une vraie affaire journalistique, politique et judiciaire. Mais ce qui est certain, c’est que des affaires comme celles de François Fillon se déclenchent parce que certains, magistrats ou autres, le veulent ou y ont intérêt. […] Personne ne peut donc dire aujourd’hui que c’est arrivé par hasard », au sujet de l’affaire Fillon, ibid.
« Je trouve frappant de voir à quel point les hommes politiques, aujourd’hui, n’ont plus le droit au respect. Dans la rue, ils sont interpellés de façon plus sèche et plus brutale que n’importe qui d’autre », ibid.
« Sur l’affaire Cahuzac, j’ai écrit deux éditos, l’un au moment de sa condamnation en première instance, l’autre pour sa condamnation en appel. À chaque fois, j’ai souligné le fait qu’il fallait précisément ne pas punir plus gravement cet homme au nom d’une exemplarité illusoire, et uniquement parce que tout le monde pensait qu’il était un horrible personnage », ibid.
« Je me suis servi du papier pour installer le titre. Ma conviction est qu’Internet, c’est l’audience, tandis que le papier, c’est l’influence. Quand on a lancé le quotidien, cela a permis à L’Opinion d’apparaître rapidement dans les revues de presse, de voir la marque relayée par les grands médias, ce qui nous a placés assez vite au-dessus de notre condition. Cela nous a servi d’accélérateur de notoriété, et c’est encore le cas », ibid.
« Je voyais la presse décliner, et je me disais que si je faisais comme les autres, j’allais décliner aussi […]. J’ai […] construit un journal qui était fondé sur la création de valeur ajoutée. Pour ajouter de la valeur, et prétendre la vendre, il faut proposer aux lecteurs un contenu qu’ils ne peuvent pas trouver ailleurs, ce qui nécessite d’avoir des journalistes très expérimentés. Sur les 30 journalistes recrutés à L’Opinion, seulement trois sortaient tout juste de l’école – Sciences Po en l’occurrence », ibid.
« Aujourd’hui, ceux qui débutent doivent avoir conscience que le métier a totalement changé, qu’il aura peut-être même disparu sous sa forme actuelle dans quelques dizaines d’années », ibid.
« Les Gilets jaunes sont définitivement incapables de s’organiser. La moindre initiative des uns est sabotée par les autres […] La seule stratégie possible pour le gouvernement est donc claire : discuter au plus près des territoires avec la myriade de porteurs de colères et de revendications ; c’est l’objet du « débat national ». Et réprimer plus sévèrement ceux qui ont fait le choix de la violence », L’Opinion, 06/01/2019.
« Plus la violence est là, plus la légitimité du mouvement recule. Aux quelques centaines de jusqu’au-boutistes occupants des ronds-points, leurs camarades devraient faire entendre raison : leur obstination se retourne déjà contre la cause même qu’ils défendaient. Les dégâts infligés à l’économie par ces nombreux week-ends à l’arrêt sont immenses, le chômage partiel est devenu une réalité et, déjà fragilisée, la croissance peut lourdement trébucher. […] Il reste à tous les sympathisants des Gilets jaunes quelques jours pour prendre conscience des risques que les plus durs font courir à l’ensemble du pays. Quelques jours seulement pour espérer démarrer 2019 sur une note différente de ce qu’aura été l’année finissante […] ça suffit », L’Opinion, 25/12/2018.
« Si les Gilets jaunes n’ont pas obtenu tout ce qu’ils réclamaient – mais comment était-il possible de satisfaire des revendications aussi hétéroclites—, ils doivent reconnaître que le président de la République leur a concédé beaucoup. Et que leur lutte, provoquée à l’origine par la hausse de la taxe carburants, a débouché sur un changement d’une ampleur inédite. Ayant obtenu beaucoup, les Gilets jaunes doivent maintenant comprendre qu’ils ne gagneront rien de plus à maintenir les blocages. Au contraire : ils risquent de tout perdre. Car la France a déjà énormément souffert de ce mouvement, en particulier samedi après samedi », L’Opinion, 11/12/2018.
« Personne n’aurait aujourd’hui l’idée de s’insurger contre le retour tonitruant de l’Etat dans la vie de tous et de tout. Puisque le pays est en guerre, il faut bien que la « puissance publique » justifie son nom. Et puisque, dans cette bataille, l’unité de commandement est indispensable, alors oui, l’Etat doit commander. Mais, à défaut de s’insurger, peut-être pourrait-on noter avec quelle jubilation la France est retombée dans une de ses spécialités : l’économie administrée. A peine le virus était-il apparu sur notre sol que la sarabande normative et réglementaire était entonnée : le prix du flacon de gel était derechef encadré. Depuis, c’est un festival : on ferme ici, on ouvre là, on menace ici (la distribution de dividendes), on rassure là (le retour des nationalisations de circonstance). », L’Opinion, 30/03/2020
Sa nébuleuse
Le Siècle : membre de ce club fondé en 1944, réunissant, depuis plus de 60 ans, la quasi-totalité du pouvoir politique, économique, financier ou médiatique français. Soit environ 600 personnes qui concentrent entre leurs mains l’essentiel du pouvoir. Tout gouvernement, qu’il soit de droite ou de gauche, a du tiers à la moitié de ses membres qui y appartient. (Emmanuel Ratier, Au cœur du pouvoir). D’autres journalistes participent à ces dîners mensuels comme Laurent Joffrin, David Pujadas, Michel Field, Patrick de Carolis, Arlette Chabot, Alain-Gérard Slama, Claude Imbert, Franz-Olivier Giesbert, Pierre Assouline ou Emmanuel Chain.
Groupe de Bilderberg : Invité trois fois par ce club mondialiste. « J’ai fait trois Bilderberg. Mais on ne demande pas à participer : on est invité par le comité de direction. Nous sommes installés par ordre alphabétique, il n’y a absolument aucun protocole ni décorum. Des sessions thématiques sont annoncées à l’avance avec deux ou trois orateurs qui font un exposé avant d’ouvrir le débat avec la salle. La confidentialité est un gage très grand de sincérité qui permet aux participants de dire vraiment ce qu’ils pensent (investigation.blog.lemonde.fr)». Le Groupe de Bilderberg a été fondé en 1954 à l’Hôtel Bilderberg à Osterbeek à l’invitation du Prince Bernhard des Pays-Bas, co-fondateur du Groupe avec David Rockefeller. Le Groupe de Bilderberg est sans doute l’un des plus puissants réseaux d’influence mondiale. Il rassemble des personnalités de tous les pays, leaders de la politique, de l’économie, de la finance, des médias, des responsables de l’armée ou des services secrets, ainsi que quelques scientifiques et universitaires.
Commission Trilatérale : Membre de cette organisation privée fondée en 1973 à l’initiative des principaux dirigeants du groupe Bilderberg et du Council on Foreign Relations, parmi lesquels David Rockefeller, Henry Kissinger et Zbigniew Brzezinski. Regroupant 300 à 400 personnalités parmi les plus influentes – hommes d’affaires, hommes politiques, décideurs, « intellectuels » – de l’Europe occidentale, de l’Amérique du Nord et de l’Asie Pacifique (États dont la plupart sont également membres de l’OCDE), son but est de promouvoir et construire une coopération politique et économique entre ces trois zones clés du monde, pôles de la Triade. À l’instar du groupe Bilderberg, il s’agit d’un groupe partisan de la doctrine mondialiste, auquel certains attribuent, au moins en partie, l’orchestration de la mondialisation économique (source : Wikipédia).
MEDEF : Membre du comité Éthique du MEDEF. Nicolas Beytout a été l’animateur de plusieurs réunions : « Quand les médias plombent, quand les médias permettent », « La solidarité ou mourir : vers l’âge adulte du capitalisme », « Le capitalisme à but non lucratif : du capitalisme créatif de Bill Gates au nouveau capitalisme de Mohamed Yunus ».
Syndicat de la Presse Quotidienne Nationale (SPQN) : Membre de ce conseil représentant les éditeurs de la presse quotidienne nationale: Le Monde, Le Figaro, Libération, Les Échos, La Tribune, L’Humanité, La Croix, Aujourd’hui en France, France Soir, L’Equipe, Le Journal du Dimanche, L’International Herald Tribune, Paris Turf.
Nicolas Sarkozy : Il fait partie des invités au Fouquet’s le 6 mai 2007 au soir, pour fêter la victoire de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle. En 2011, la Société des journalistes s’est opposée à ce qu’il devienne éditorialiste des Échos, estimant que cette décision «viole les deux textes fondateurs qui protègent l’indépendance des rédactions du groupe». Selon elle, «il n’est pas possible que Nicolas Beytout, dont l’engagement au côté de Nicolas Sarkozy est public, porte, dans et hors des publications, l’image des Échos».
Fondation de France : membre du Conseil d’Administration. La Fondation de France « offre à toute personne physique ou morale la possibilité d’agir en faveur d’une cause qui lui tient à cœur, en créant sa propre fondation. La Fondation de France respecte le désir du fondateur, que celui-ci souhaite aider les personnes les plus vulnérables, soutenir la recherche, ou encore protéger l’environnement ».
Ils ont dit
« À un deuxième niveau, Nicolas Sarkozy soigne les “seigneurs” des médias, rédacteurs en chef et éditorialistes : tel Jean-Pierre Elkabbach, qui l’a consulté avant de recruter le journaliste chargé de le suivre, et qui l’a laissé parler vingt minutes de plus en 2005, lors d’une interview, ce qui a provoqué une protestation de Chirac. Ou encore Jean-Marie Colombani, auteur d’éditoriaux flatteurs à son égard. Mais aussi Franz-Olivier Giesbert (Le Point), Karl Zéro (ex-Canal Plus), Christophe Barbier (L’Express), Jérôme Bellay (Europe1), Nicolas Beytout (Le Figaro) », « Philippe Cohen : “Si Sarkozy n’existait pas, les médias l’auraient inventé” », La Revue-médias, n°11.
« Les Échos est un quotidien plus élitiste que les autres et pour lequel je prévois un grand avenir. C’est vraiment un quotidien d’élite dirigeante. Maintenant, je pense que Nicolas Beytout saura faire du Figaro le quotidien que la bourgeoisie française n’a pas. Le Figaro de Robert Hersant était davantage le quotidien des notables que celui de la classe dirigeante de ce pays », « Entretien avec Luciano Boso : Conquérir les élites de demain » La Revue-médias, n°5.
« Comment faire campagne pour le oui à la Constitution européenne sans s’engager ouvertement dans les colonnes de son journal ? La direction du Figaro a trouvé une solution pour le moins surprenante, présentée la semaine dernière en comité de prévision du mardi par le directeur de la rédaction, Nicolas Beytout. L’idée donc : rédiger une pétition en faveur du oui et inviter la rédaction à recueillir des signatures de personnalités, puis publier ladite pétition avec la liste de ses signataires si possible nombreux dans le quotidien, la semaine prochaine. (…) De son côté, Nicolas Beytout affirmait hier que “jamais il n’a été question (…) que les journalistes signent eux-mêmes”, ni “de rabattre des signatures” » « Embrouille sur l’Europe au “Figaro” », Libération, 04/05/2005.
« Mes relations avec Nicolas Beytout sont parfaitement exécrables. J’ai découvert la face cachée de Nicolas Beytout : perversité, arrogance, mépris, mauvaise foi », Erik Izraelewicz, ancien directeur de la rédaction des Échos, Rue89.com, 12 février 2008.
« La nouvelle fait grincer des dents aux Échos : le patron de DI Group (filiale médias du groupe de luxe LVMH, propriétaire du quotidien les Échos) va animer une émission hebdomadaire sur i‑Télé à partir du 13 septembre. “Mélange des genres”, dénonce le SNJ, qui se montrera particulièrement vigilant “à tout dérapage qui pourrait porter atteinte à l’image et à l’indépendance des rédactions du groupe” », « Nicolas Beytout sur i‑Télé : il y a comme un hic », Libération, 12/09/2008.
« Le quotidien économique Les Échos, racheté fin 2007 par le groupe de luxe LVMH, a adopté une longue charte éthique destinée à garantir l’indépendance de la rédaction, notamment vis-à-vis des actionnaires. (…) La charte rappelle que le président du groupe Les Échos, Nicolas Beytout, “ne fait pas partie des rédactions” et qu’il a le droit de s’exprimer dans les médias “en tant que PDG” ou “simplement sous son nom” », « Le journal “Les Échos” adopte une charte éthique, Libération, 21/06/2010.
« Mais les journalistes ne veulent pas voir leur rédaction associée aux idées, légèrement orientées à droite, de Beytout. D’où leur colère, hier, à le voir intronisé éditorialiste pour les différents titres du groupe (outre le quotidien, on compte Investir, Enjeux ou encore Radio Classique). “C’est aberrant, tempête un journaliste, ça veut dire que pendant la campagne, Nicolas Beytout sera le porte-parole des Échos sans être rattaché à la direction.” D’autres voient même celui qui faisait partie des invités VIP du Fouquet’s comme “le porte-parole de Sarkozy”» « Nicolas Beytout, faux départ des “Échos” », Libération, 30/09/2011.
« Nicolas Beytout propose une analyse de l’actualité, ses prises de positions ne sont pas idéologiques », Philippe Val dans « Radios garanties avec conservateurs », Libération, 07/10/2012.
« L’Opinion revendique une diffusion de 35.000 exemplaires par jour, y compris les exemplaires distribués gratuitement via des partenariats. « Nous nous donnons deux ans pour atteindre l’objectif de rentabilité “, ajoute Nicolas Beytout. L’équilibre pourrait se situer autour de 30.000 exemplaires payants, mais le titre n’exclut pas d’augmenter son prix et d’explorer également d’autres sources de revenus. Dans l’immédiat, l’apport de 2 millions d’euros devrait permettre de nouveaux développements et peut-être de nouvelles embauches alors que certains, en interne, émettent des doutes sur la capacité de l’équipe (une quarantaine de salariés au total dont environ 25 journalistes) à absorber de nouvelles charges de travail », Les Échos, 25/08/2014.
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