Les temps sont durs pour les documentaristes indépendants. Les salles Art et essai sont fermées par intermittence depuis le début de la pandémie du coronavirus. La diffusion des documentaires sur le net ne permet pas toujours d’atteindre une viabilité économique. Le passionnant dernier travail d’investigation réalisé par Yves Azeroual sur l’islamo-gauchisme sous forme de documentaire n’en a que plus de mérites.
Le documentaire politiquement incorrect, un phénomène nouveau et intéressant
Depuis quelques années, en dehors des circuits de distribution traditionnels (salles de cinémas, médias de grand chemin), des journalistes et des documentaristes tracent leur chemin avec ténacité. Leur objectif est, parfois avec des moyens limités, souvent avec conviction et talent, d’apporter un éclairage sur des aspects méconnus de notre société. C’est souvent un véritable travail de lanceur d’alerte qu’il réalisent.
Parmi ceux-ci, on peut citer la canadienne Lauren Southern dont le documentaire intitulé « Borderless » sur l’invasion migratoire du continent européen est en tout point édifiant. Son dernier opus avant de donner une autre orientation à sa vie professionnelle est « Farmlands », une œuvre qui met en lumière la marginalisation et l’ostracisation de nombreux fermiers blancs en Afrique du sud.
En 2019, nous présentions le documentaire d’Éric Dick, « Et les cloches se sont tues », une enquête sur l’immigration au cœur de la Vendée, une illustration de la politique de peuplement de la France profonde menée par le gouvernement.
En septembre de cette année, nous interviewions le réalisateur du documentaire « Djihad judiciaire », consacré au harcèlement juridique dont sont victimes ceux qui dénoncent l’islamisme qui se propage dans la société.
« Islamo-gauchisme, la trahison du rêve européen »
Sorti en 2019, le documentaire « Islamo-gauchisme, la trahison du rêve européen » a eu une assez faible audience lors de sa sortie en salle et lors de projections-débats. Malheureusement, serait-on tenté de dire, car c’est une plongée passionnante aux racines d’un phénomène trop peu connu : l’alliance entre une frange de la gauche et des islamistes.
La mise en ligne gratuite du documentaire devrait permettre à un large public d’en savoir plus à ce sujet.
D’une durée d’une heure trente minutes, l’enquête menée par Yves Azeroual va aux origines de l’islamo-gauchisme et cherche des explications à une alliance qui aurait pu apparaitre contre nature.
L’importance du tournant pris par une certaine gauche lors Forum Social Européen au début des années 2000 est soulignée. Le FSE organisé en 2003 a propulsé sur le devant de la scène un certain Tarik Ramadan, dont le discours social apparait rétrospectivement comme un baiser de la mort à une certaine gauche qui ne cesse de s’étioler pour avoir tout sacrifié en recherchant un électorat de substitution, les musulmans, aux ouvriers partis ailleurs..
Plenel en fer de lance
Le militant Edwy Plenel a pris toute sa part dans cet aggiornamento d’une partie de la gauche. L’ancien directeur de Charlie Hebdo, Philippe Val, « rhabille pour l’hiver » à cette occasion le cofondateur et président de Mediapart. Le rôle de laboratoire de la Seine-Saint-Denis, où les idées décoloniales infusent et bénéficient d’une grande bienveillance, notamment de la part de personnalités de gauche, est mis en exergue.
Les interviews de nombreuses personnalités, souvent à gauche, illustrent le mécanisme qui a conduit à cette alliance entre la carpe et le lapin. Une alliance dont on peut suivre les nombreux rebondissements notamment sur le compte Twitter de « On vous voit ».
Voir également le portrait de Taha Bouhafs.