Mardi 17 novembre 2020, le « 8h30 Franceinfo » de Marc Fauvelle accueillait Marie-Paule Kieny, vaccinologue et présidente du comité scientifique vaccin covid-19 France. Un haut moment de propagande au cours duquel l’auditeur a pu apprendre bien des choses….
Vaccin mon beau souci
Marie-Paul Kieny n’est pas une invitée lambda dans l’émission de Marc Fauvelle : elle a été nommée par le gouvernement à la tête du comité chargé d’évaluer les avancées sur le vaccin contre le covid-19.
L’auditeur apprend beaucoup de choses, toutes plus ahurissantes les unes que les autres, assénées comme des banalités :
- Les taux (annoncés par les entreprises) de réussite des vaccins sont « une bonne surprise parce qu’on a beaucoup discuté pour savoir quel devait être le taux d’efficacité minimum d’un vaccin pour qu’il soit mis en place, l’OMS avait suggéré 50 % … et on a excédé ces 50 %, là c’est un résultat très intéressant ».
- Durée de la protection ? Marc Fauvelle s’interroge en se référant au patron français du laboratoire américain Moderna, dont il ne précise pas combien ce laboratoire est lié à Bill Gates : « il parle d’une immunité de 6 mois, voir 12 mois, avez-vous des données ? ». Réponse : « Je ne sais pas, nous n’avons jamais vu ces données dans le comité, je pense que se positionner sur une durée longue est un peu optimiste mais nous en apprendrons plus au fur et à mesure de l’utilisation de ces vaccins. Il faudra attendre pour connaître l’efficacité dans la durée ».
Donc, des vaccins s’apprêtent à être mis sur le marché mais ils pourraient vacciner pour une courte durée, ce qui n’est pas exactement ce que l’on attend d’un vaccin. Qui plus est, seul un essai grandeur nature sur les populations donnera une idée réelle de son efficacité. Sur Franceinfo, cela s’exprime en toute tranquillité.
Marc Fauvelle veut en savoir plus. Madame Kieny précise que « ce sont les autorités de réglementation qui donnent les autorisations d’utiliser les vaccins (…) ils auront sûrement accès à des données que nous n’avons pas vues (…) on ne saura pas tout, au fur et à mesure de l’utilisation on pourra confirmer l’efficacité dans la durée ».
Lequel sera le plus efficace, « faudra-t-il attendre les publications scientifiques ? » Réponse : « La différence très nette tient au mode de conservation ». Avantage à Moderna, dit-elle.
« On aura plusieurs vaccins (…) Ce sont des vaccins fabriqués sur une plateforme très novatrice puisqu’on n’utilise pas du virus tué ou des protéines purifiés, c’est le matériel génétique, les gènes mêmes du virus qui sont administrés directement avec une seringue, et une fois qu’on a administré ces gènes, ce sont eux qui se permettent de fabriquer la protéine d’enveloppe du virus dans la personne vaccinée (…) on est très contents de savoir que cela fonctionne »
Résumons : des vaccins de nouvelle génération, génétiques, ayant la capacité d’agir sur les gènes des patients sont en passe d’être administrés à la population mondiale, à l’occasion de cette pandémie. Ce sont des vaccins dont nous ne connaissons pas la durée de l’immunité qu’ils apporteront, ni leur réelle efficacité, sinon ce qui est affirmé par les laboratoires fabricants, mais nous savons que c’est justement leur utilisation à grande échelle qui permettra de les connaître.
On verra à l’usage
Rien de complotiste, c’est sur Franceinfo et c’est à la responsable du comité nommé par le gouvernement que la radio s’adresse. Pour dire simplement ce que les « complotistes » disent chaque jour : que des vaccins génétiques aux propriétés inconnues des États concernés vont être administrés en masse à des populations civiles. Concernant l’efficacité des différents vaccins, selon les personnes, les âges, Madame Kieny le dit : « De toute façon, cela on ne le sait pas, il faudra le voir à l’usage (…) À l’usage, les meilleurs resteront avec nous sur la durée ». Autrement dit, ceux qui auront eu de mauvais résultats seront éliminés. De mauvais résultats sur des êtres humains, s’entend.
Fauvelle veut des précisions sur le vaccin et demande s’il s‘agit bien de « matériel génétiquement modifié que l’on met dans nos organismes ». Réponse : « Évidemment, tout ce qui est nouveau peut faire peur mais il faut savoir aussi que les scientifiques humains et la population humaine est très ingénieuse, et surtout au moment des crises (…) on prend un gène, comme si vous aviez votre propre gène qui permet de vous donner les yeux bleus ou les yeux bruns, vous le manipulez un peu et vous l’utilisez comme un vaccin. Ce gène est très fragile, il fallait le stabiliser. Deux sociétés travaillent dessus, Moderna et Pfizer ».
« La communication des entreprises est essentiellement dirigée vers les actionnaires. On est dans une situation où la finalité particulière des industries cotées en bourse est de générer des revenus pour les actionnaires (…) c’est plus facile de faire un communiqué de presse qu’une publication scientifique qui va être évaluée par les pairs. Mais les deux sociétés se sont engagées à rédiger et à soumettre le plus rapidement possible ces résultats à une revue à comité de lecture afin qu’ils puissent être évalués par le monde entier »
La question est avant tout celle des bénéfices des actionnaires, c’est pourquoi il faut que les vaccins arrivent vite et soient testés grandeur nature. Normalement, les résultats des entreprises privées devraient être d’abord soumis à évaluation par la communauté scientifique. Ce n’est ici pas le cas : les vaccins sont mis en œuvre, ils seront évalués après…
Un vaccin et un peu plus
- Or, selon l’OMS un vaccin ne suffira pas. Madame Kieny : « C’est un outil précieux mais ce ne sera pas l’alpha et l’omega. Il faudra du temps pour immuniser une part importante de la population, encore plus dans les pays en voie de développement. Pour arriver à interrompre la propagation, il faudrait vacciner 100 % de la population, avec un vaccin 100 % efficace et qui dure toute la vie (…) On va pas éradiquer ce covid, les chances qu’on y arrive sont quasiment nulles. Sera-t-il endémique ? Epidémique ? (…) Ce virus, il mute toute le temps, pour le moment il n’y a pas d’indication que ces mutations ont un impact sur le vaccin. Mais cela ne veut pas dire que cela n’arrivera pas. »
- Les Français sont méfiants ? « quand on voit la corrélation entre le refus de la vaccination et la défiance contre le gouvernement et contre le système en général, on voit que la parallèle est évidente (…) On peut être transparents, expliquer les bénéfices mais aussi les risques, aucun acte médical n’est sans risques. Il faudra être clair et transparent sur ces vaccins. Le fait qu’ils peuvent aider à protéger la personne vaccinée mais aussi ses proches, et être transparent sur les inconvénients (…) J’espère que ça va se passer bien en France, les gens sont fatigués des confinements, des peurs… »
« On sait déjà que la maladie n’immunise pas contre une deuxième infection (…) ». Ceux qui ont été malades devront donc aussi être vaccinés.
Complotisme gouvernemental ?
Franceinfo dénonce souvent les théories du complot et voit des complotistes partout. Par contre, en ce mardi 17 novembre 2020, la radio ne semble pas s’être aperçue combien elle reprenait et diffusait, en forme de propagande gouvernementale officielle, ce qu’elle prétend combattre habituellement.
Face à un virus qui se propage de façon impossible à contenir, des tombereaux de dollars sont donnés à des laboratoires privés. Ces derniers fabriquent des vaccins supposément efficaces mais dont l’efficacité sera connue une fois des vaccinations grandeur nature réalisées, car ces laboratoires ne font pas vérifier leurs résultats, contrairement à l’usage, par la communauté scientifique, même s’ils ont signé des clauses contractuelles promettant de le faire… après. Ces vaccins ne suffiront pas à lutter contre le virus, n’immuniseront sans doute pas (?) sur la longue durée, sont produits par des entreprises dont l’une, au moins, est pointée du doigt du fait de ses actionnaires. Ces derniers sont destinés à être les bénéficiaires de l’opération et c’est normal. On oublie quelque chose ? Ah oui… ces vaccins pourraient peut-être modifier génétiquement l’être humain, créant des HGM comme il y a des OGM.
Mardi 17 novembre 2020, sur Franceinfo, la réalité ressemblait au complot à s’y méprendre. On aurait dit la suite de Hold-up. En moins intéressant.