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Paul Amar

11 juin 2020

Temps de lecture : 13 minutes
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Paul Amar

Temps de lecture : 13 minutes

L’arbitre du ring

Paul Amar est né le 11 janvier 1950 à Constantine (Algérie) de Charles (agent de la SNCF) et Julie Ghenassia. La famille sera rapatriée en 1961 et s’installera dans la région lyonnaise.

Formation universitaire

Il est diplômé du Cen­tre de for­ma­tion des jour­nal­istes (CFJ), pro­mo­tion 1971.

Parcours professionnel

Paul Amar débute sa car­rière en 1971 à France Inter en tant que reporter au ser­vice poli­tique étrangère. Deux ans plus tard, il en devient cor­re­spon­dant à Phnom-Penh (1973–1974) puis à Wash­ing­ton (1975–1977).

En 1979, il rejoint le ser­vice poli­tique d’Antenne 2 et présente le jour­nal de la nuit l’année suivante.

En 1981, il est pro­mu chef-adjoint du ser­vice poli­tique de la chaîne, puis chef de ser­vice (1983–1989). Il devient égale­ment chroniqueur poli­tique, et ani­me « Les Dossiers de l’écran » à par­tir de 1989, en plus du jour­nal du soir et du mag­a­zine heb­do­madaire de la rédaction.

De 1990 à 1992, il est à la tête du « 19/20 » de France 3 avant de revenir sur France 2 comme présen­ta­teur et rédac­teur en chef du 20 heures.

Le 1er juin 1994, en pleine campagne pour les élections européennes, Paul Amar anime un débat opposant Jean-Marie Le Pen et Bernard Tapie. Au début de l’émission, il brandit deux paires de gants de boxe qu’il propose aux contradicteurs. Face à la polémique que ce geste suscite, le président de France Télévisions, Jean-Pierre Elkabbach, le contraint à la démission.Le 1er juin 1994, en pleine cam­pagne pour les élec­tions européennes, Paul Amar ani­me un débat opposant Jean-Marie Le Pen et Bernard Tapie. Au début de l’émission, il bran­dit deux paires de gants de boxe qu’il pro­pose aux con­tra­dicteurs. Face à la polémique que ce geste sus­cite, le prési­dent de France Télévi­sions, Jean-Pierre Elk­a­b­bach, le con­traint à la démission.

Paul Amar passe alors sur Paris Pre­mière, chaîne de télévi­sion câblée créée huit ans aupar­a­vant, pour y présen­ter le jour­nal de 20 heures (1994). Il reçoit le 7 d’or du meilleur présen­ta­teur de jour­nal télévisé.

L’année suiv­ante, il présente une émis­sion de débat sur TF1 (« Le Monde de Léa ») puis repasse sur France 2 où il ani­me « D’un monde à l’autre » (1997–1999), une émis­sion dont l’enjeu prin­ci­pal est « d’essayer de com­pren­dre une société qui évolue ».

En 1999, tou­jours sur France 2, il crée un « mag­a­zine de décryptage de l’actualité » en rem­place­ment de « Polémique », qu’il inti­t­ule « Dimanche midi, Amar » (DMA).

Par­al­lèle­ment à son activ­ité sur France 2, il présente sur Paris Pre­mière, de 1999 à 2004, une émis­sion heb­do­madaire au cours de laque­lle il inter­roge une per­son­nal­ité pen­dant 52 min­utes (« Rec­to-Ver­so »). Il reçoit un deux­ième 7 d’or, celui de la meilleure émis­sion du câble et satellite.

En 2001, Paul Amar rejoint France 5 pour y présen­ter « On aura tout lu ! » puis « Les 109 » (2003–2004). En 2004, il crée un nou­veau mag­a­zine qu’il inti­t­ule du même nom que celui qu’il ani­mait sur France 2 quelques années aupar­a­vant : « D’un monde à l’autre ». De 2007 à 2012 enfin, il présente « Revu et cor­rigé », un mag­a­zine d’actualité pro­gram­mé à la place d’« Arrêt sur Images » de Daniel Schnei­der­mann. A not­er que, depuis qu’il est sur France 5, Paul Amar pro­duit désor­mais ses pro­pres émissions.

Depuis mars 2015, il est directeur de l’in­for­ma­tion sur la chaîne d’in­fo i24news israéli­enne, en charge des rédac­tions française, anglaise et arabe. Le jour­nal­iste avait pour­tant refusé la pre­mière offre for­mulée par Drahi, avant que ce dernier ne revi­enne à la charge en lui pro­posant une mis­sion de trois mois, à l’issue de laque­lle il finit par accepter. Avec une équipe réduite, qui s’explique par la volon­té de com­pres­sion des coûts pro­pre à la ges­tion de l’homme d’affaires fran­co-israélien, le jour­nal­iste vétéran fait béné­fici­er les jeunes reporters de son expéri­ence tout en jouis­sant d’une lib­erté édi­to­ri­ale con­séquente. Mais, à mesure que le groupe Altice croît, Drahi souhaite créer une exten­sion de la chaîne i24 aux États-Unis, afin d’atteindre un pub­lic plus large. Paul Amar et Franck Mel­loul sont chargés de débauch­er des reporters anglo­phones pour la future rédac­tion. Toute­fois, des dif­férends per­son­nels et stratégiques ne tar­dent pas à éclater entre les deux hommes, alors même que Mel­loul reproche à Amar de ne pas par­ler l’anglais. Il finit par quit­ter la chaîne début 2017, au moment même où la décli­nai­son améri­caine de la chaîne prend ses quartiers dans ses bureaux de New York et Wash­ing­ton. Son suc­cesseur à la direc­tion de l’information est un anglo­phone, ancien d’ABC News et d’Al Jazeera, Robert Wheelock.

Parcours militant

Paul Amar a col­laboré à la revue juive Pas­sages. Avec Daniel Mes­guich, il organ­ise par ailleurs des voy­ages en Israël pour le compte de cette revue.

Le 21 mai 1989, Paul Amar ani­mait un col­loque con­tre « les faus­saires Rassinier, Christo­phersen, Butz, Fau­ris­son, Roques », organ­isé par les loges du B’nai B’rith de l’Est. Par­mi les ora­teurs fig­u­rait notam­ment Me Marc Levy, vice-prési­dent de la LICRA.

Le 1er juil­let 1992, il ani­mait à nou­veau des débats lors d’un col­loque organ­isé par la LICRA à l’occasion des 20 ans de la loi de 1972 con­tre le racisme, sur le thème : « Les jour­nal­istes et la lutte con­tre le racisme et l’antisémitisme ».

Le 9 févri­er 2009, il ani­me les ren­con­tres d’un autre col­loque de la LICRA sur le thème : « Foot­ball pro­fes­sion­nel, racisme et engage­ment citoyen »

Le 16 juin 2003, Paul Amar fai­sait l’animation du « forum fran­co-israélien des villes jumelées et de la coopéra­tion décen­tral­isée » qui se tenait au palais du Lux­em­bourg, à Paris.

Le 7 novem­bre 2007, il ani­mait un débat organ­isée par « la défenseure des droits », Dominique Versi­ni, sur « L’enfant au cœur des nou­velles parental­ités : statut des tiers, statut du beau-parent ? »

Le 7 mars 2001, il ani­mait la soirée organ­isée par la cham­bre du Com­merce et de l’Industrie de Mar­seille et l’association « Mar­seille Provence 2013 » sur le thème : « Tous mécènes en 2013 ! »

Le 11 juin 2011, il ani­mait un col­loque organ­isé par Cor­si­ca Dias­po­ra sous l’égide de l’UNESCO. Thème : « la diver­sité cul­turelle pour le dia­logue et pour le développement »

Paul Amar sou­tient finan­cière­ment « La Chance aux con­cours », une asso­ci­a­tion créée en 2007 « à l’initiative d’un groupe de jour­nal­istes fraîche­ment diplômés du Cen­tre de for­ma­tion des jour­nal­istes (CFJ) » dont le but est d’œuvrer pour la diver­sité dans les médias.

Paul Amar est mem­bre du con­seil stratégique du think tank « Open de la Presse » dont le but est de « réu­nir en un lieu don­né des jour­nal­istes de la presse écrite et audio­vi­suelle, d’éminentes per­son­nal­ités de divers pays méditer­ranéen, médi­a­teurs de l’Internet, acteurs de la con­struc­tion européenne, uni­ver­si­taires, chercheurs et mem­bres de la société civile, de la vie économique, sociale, poli­tique et cul­turelle ».

Il est en out­re déjà inter­venu devant l’association « Femmes de demain » de Chris­tine Bruneau et a par­ticipé, en 1991, à un court-métrage d’Amnesty inter­na­tion­al inti­t­ulé « Con­tre l’oubli », avec Emmanuelle Béart et Guy Bedos. Réal­isé par Patrick Chéreau, le film com­pile une série de témoignages con­sacrés aux pris­on­niers politiques.

Il est habitué à s’exprimer sur divers sujets dans le cadre de con­férences organ­isées par le cam­pus fran­coph­o­ne du Col­lège Académique de Netanya : « Racisme, anti­sémitisme, ter­ror­isme… la France sous ten­sions » (2015), « L’engagement de la famille Roth­schild : une morale fondée sur la respon­s­abil­ité » (2019).

Publications

  • Freud à l’Élysée ou les prési­den­tiables dans le divan, Édi­tions Le pré aux clercs, 1988
  • Scènes de la vie de province, Édi­tions Flam­mar­i­on, 1992. Prix du meilleur livre poli­tique de l’association social­iste Espage 89.
  • Œil de verre, Édi­tions Flam­mar­i­on, coll. « Fic­tion Française », 1994
  • Blessures, édi­tions Tal­landi­er,‎ 2014, 287 p.

Ce qu’il gagne

Non ren­seigné.

Sa nébuleuse

  • La Ligue inter­na­tionale con­tre le racisme et l’an­tisémitisme (LICRA)
  • Les Loges du B’naï B’rith

Il l’a dit

« Il y avait trop de diver­gences avec Frank Mel­loul, le patron de la chaîne, sur le mode de man­age­ment, les choix stratégiques… Le ver­sant fran­coph­o­ne de la chaîne dis­parais­sait, on mavait promis des moyens que je nai pas eus. Javais déjà présen­té trois fois ma démis­sion en dix-huit mois ! », Le Monde, 17 août 2018.

« Non, je n’étais pas la « voix dIsraël ». Quand Patrick Drahi a créé I24, il la tout de suite posi­tion­née comme une chaîne inter­na­tionale dinfor­ma­tions. Il a ain­si créé trois chaînes en langues française, anglais et arabe. Ce nest pas rien, imag­inez la créa­tion dune chaîne en langue hébraïque dans un pays arabe ! Cela nexiste pas. De mon côté, jai été très clair avec Patrick Drahi quand je suis arrivé. Je me suis inscrit dans une logique jour­nal­is­tique en pro­posant une grille de lec­ture du con­flit israé­lo-pales­tinien basée sur les faits, rien que les faits. Donc non, je ne suis pas la voix dIsraël. Netanyahu nest dailleurs jamais venu dans Paris-Jaf­fa. », Times of Israël, 19 jan­vi­er 2018.

« Après les atten­tats qui ont frap­pé la France, nous avons pu don­ner une autre lec­ture. Expli­quer aus­si. Avec lexpéri­ence des gens ici, com­ment expli­quer les événe­ments aux enfants, com­ment vivre avec un niveau de sécu­rité plus élevé » cité par Elsa Bem­baron dans Patrick Drahi : l’ogre des net­works, Éd de l’Archipel, 2017.

« Je ressens en effet, depuis plusieurs années, un trou­ble pro­fond, qui est à l’origine de ce livre, un trou­ble provo­qué par la résur­gence de l’antisémitisme, aujourd’hui assas­sin, par les mots ou par les armes. (…) Le trou­ble que j’évoque remonte en fait aux années 80, avec l’apparition du FN, les pro­pos de Le Pen et les attaques du jour­nal d’extrême droite Minute. Il s’est accen­tué aujourd’hui avec les délires de Dieudon­né qui influe mal­heureuse­ment sur une par­tie de la jeunesse. Je n’ai jamais mis en avant mes «orig­ines» dans ma vie sociale et pro­fes­sion­nelle. J’ai, au con­traire, défendu des valeurs qui me sont chères: celles répub­li­caines et human­istes. Et voilà que je suis désigné, et d’autres avec moi, par cette hydre à deux têtes. Désigné et stig­ma­tisé. Com­ment ne pas être choqué ? », « Inter­view : Paul Amar », Hay­om, n°54 hiv­er 2014.

« Mer­ci de revenir au thème de ce livre [Blessures] qui porte sur l’antisémitisme. Oui, je souhaite porter cette parole répub­li­caine un peu partout en France et dia­loguer avec les jeunes, notam­ment. J’ai com­mencé à le faire et je mesure l’étendue des dégâts. Le socle démoc­ra­tique, cen­sé incar­n­er la cohé­sion du pays, est fis­suré et men­acé. Il y a donc un tra­vail péd­a­gogique à faire. Il passe par l’École de la République à qui je dois tout, mais aus­si, j’ose le terme, à la Télévi­sion de la République », Idem

« Il y a vingt et un ans, lors de mes pre­miers pas dans ce très beau méti­er… j’abor­dais les années 70 avec l’en­t­hou­si­asme d’un jeune jour­nal­iste prêt à cou­vrir les guer­res en Asie du sud-est, l’af­faire du Water­gate, de la con­quête pour le pou­voir en France, les rela­tions dif­fi­ciles entre le par­ti com­mu­niste et le par­ti social­iste, entre Gis­card et Chirac. Il n’é­tait jamais ques­tion de racisme, en tout cas pas dans le cas de mon méti­er. J’abor­dais les années 80 avec l’in­térêt que pou­vait porter un jour­nal­iste moins jeune à l’ar­rivée de la gauche au pou­voir. Allait-elle réus­sir ? Com­ment allaient se com­porter les com­mu­nistes ? Que deve­nait Gis­card, etc. ? Du racisme, il n’en était tou­jours pas ques­tion, jusqu’au moment où un cer­tain Jean-Marie Le Pen est apparu ou plutôt réap­paru ». Col­loque de la LICRA, 1er juil­let 1992 pour fêter les 20 ans de la loi de 1972 con­tre le racisme sur le thème : « Les jour­nal­istes et la lutte con­tre le racisme et l’antisémitisme »

« Je veux bien être, comme jour­nal­iste, le spec­ta­teur des années qui passent pour en ren­dre compte de la manière la plus fidèle qui soit, la plus hon­nête qui soit, mais lorsqu’il s’ag­it de réha­biliter les années passées, années de haine, d’in­tolérance et de racisme, je choi­sis d’être un “spec­ta­teur engagé” pour repren­dre le mot de Ray­mond Aron ». Ibid.

« Je suis le seul présen­ta­teur à ne pas avoir invité une seule fois Le Pen sur mon plateau en deux ans et demi ». VSD — 25 juin 1992

S’adressant à Robert Ménard : « Ne défend­ez pas une lib­erté d’expression qui n’est pas men­acée en France (…) J’ai l’impression qu’il y a un mal-être en vous, que vous n’êtes jamais apaisé. » France 5, « Revu et cor­rigé » — 24 avril 2011

Relations houleuses avec Jean-Pierre Elkabbach

« Non, j’ai été licen­cié après un entre­tien ten­du avec Jean-Pierre Elk­a­b­bach. Nous étions le 4 juil­let 1994 au matin. Il me demande alors de soutenir ouverte­ment le Pre­mier Min­istre de l’époque, Édouard Bal­ladur. Je lui réponds que j’entends rester neu­tre à l’égard de tous les can­di­dats à la prési­den­tielle. Et là, j’ai droit à un toni­tru­ant :“je te vire”», « Inter­view : Paul Amar », Hay­om, n°54 hiv­er 2014.

« Jean-Pierre Elk­a­b­bach voulait me vir­er parce que je n’étais pas d’accord avec lui, qui était aux ordres du pou­voir. Il trou­vait que j’avais trop de place dans cette rédac­tion. Il n’est pas le seul, mais il est l’un des jour­nal­istes poli­tiques à avoir le plus sou­vent invité Jean-Marie Le Pen dans les années 80. Et notre dif­férend sur le traite­ment de l’extrême droite est révéla­teur »
, Idem.

Ils l’ont dit

Jean-Pierre Elk­a­b­bach : « Je n’ai rien à faire de tes scrupules… de juif !», « Inter­view : Paul Amar », Hay­om, n°54 hiv­er 2014.

Daniel Schnei­der­mann : « Je voudrais prévenir tout de suite les con­frères des rubriques télé des jour­naux qui pour­raient avoir l’idée de m’appeler pour me deman­der ce que je pense de Paul Amar : vous pou­vez économiser du for­fait, je ne pense rien de Paul Amar. Je me sou­viens seule­ment d’une chose. Il y a quelques années, France 5 a con­fié à Paul Amar une émis­sion qui s’appelait « On aura tout lu ». Son but était de faire la même chose qu’« Arrêt sur images », de la cri­tique de medias, mais sur la presse écrite. C’était présen­té dans une sorte de restau­rant, avec des ver­res de men­the ou de grena­dine devant les invités, con­vivial, et tout et tout. L’émission s’est arrêtée après un an (peut-être deux, mes sou­venirs me trahissent). Pourquoi ? Parce que Paul Amar n’avait pas com­pris la dif­férence entre par­ler des médias, et par­ler de l’actualité (par­don d’y revenir encore, mais je fais de la péd­a­gogie). (…) Au bout d’un an (ou deux ?), quand France 5 a donc décidé de ne pas repro­gram­mer l’émission, per­son­ne ne s’en est donc aperçu. Une grena­dine de plus ou de moins dans la tournée de la télé, qui s’en aperçoit ? Et Paul est repar­ti faire ce qu’il fait très bien. Deman­der à Sheila ce qu’elle pense de la rumeur selon laque­lle elle est un homme… (…) On voit donc que Paul Amar sem­ble le cap­i­taine tout désigné pour tenir le cap de l’éducation aux médias. Mais pas de procès d’intention. » (source)

Robert Ménard : « On peut chang­er le peu­ple, aus­si, Paul Amar, si vous voulez » France 5, « Revu et cor­rigé » — 18 sep­tem­bre 2011

Pho­to : © Revu et Cor­rigé, France 5

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