L’onde de choc de l’affaire Duhamel s’élargit, après Élisabeth Guigou, proche des Pisier/Duhamel, qui a dû renoncer à sa mission sur l’inceste (!), c’est Frédéric Mion, intime de Richard Descoings et d’Olivier Duhamel qui jette l’éponge.
La théorie des dominos
À l’époque de la guerre du Vietnam, Henri Kissinger défendait la théorie des dominos : si le Vietnam devenait communiste, tous les pays de la région tomberaient comme des dominos et deviendraient communistes. La prédiction s’est révélée fausse, le Vietnam étant plus nationaliste et antichinois que communiste et les autres pays ayant tenu bon. La théorie s’applique beaucoup mieux à l’affaire Duhamel où les proches de l’ogre tombent, comme des dominos.
Frédéric Mion savait
C’est un secret de polichinelle, Duhamel avait imposé Mion à Sciences Po, écartant habilement les autres candidats. Mion l’avait présenté à la rentrée 2020 comme son maître et son ami lors de la leçon inaugurale. Mais Frédéric avait été prévenu dès 2018 des activités passées de son maître dès 2018 par Aurélie Filippetti, il s’était alors contenté d’être rassuré en s’adressant à l’associé de Duhamel l’avocat de Jean Veil qui avait démenti, sans contacter directement l’intéressé. Il pouvait difficilement faire part de sa « stupeur » quand l’affaire a éclaté. Pire, selon Marianne il a téléphoné par deux fois à Aurélie Filippetti pour lui demander de ne pas ébruiter leur conversation de 2018, afin de se couvrir.
Sa position devenait intenable, dans un communiqué destiné aux enseignants et aux étudiants où il remet sa démission il reconnaît des « erreurs de jugement, dans le traitement des allégations dont j’avais eu communication en 2018, ainsi que des incohérences dans la manière dont je me suis exprimé sur le déroulement de cette affaire après qu’elle a éclaté. Je mesure le trouble qui en résulte et j’en assume l’entière responsabilité.»
Voir notre revue de presse sur l’affaire ici.
À qui le tour ?
Deux proches de Duhamel se retrouvent aux premières loges et en position difficile, l’avocat Jean Veil et le haut fonctionnaire Marc Guillaume. Jean Veil a admis qu’il savait (et a donc menti à Frédéric Mion venu le consulter) et se retranche derrière le secret professionnel. Or, Olivier Duhamel n’était pas son client mais son associé. Le statut de fils de Simone Veil, icône martyre quasi sanctifiée, protège pour le moment l’avocat qui risque surtout de perdre quelques clients pour son cabinet.
Marc Guillaume était l’alter ego de Duhamel, à Sciences Po, au Siècle, à la revue Pouvoirs, il a démissionné de ces trois institutions et s’est déclaré « trahi » par son ami. Marc Guillaume, c’est une carrière plus que prestigieuse, secrétaire général du Conseil constitutionnel de 2007 à 2015, secrétaire général du gouvernement de 2015 à 2020, préfet d’Ile-de-France depuis la nomination du gouvernement de Jean Castex.
La prochaine marche ? Le Conseil d’État et sa vice-présidence ? Le Conseil d’Etat est le conseil juridique du gouvernement et une quasi Cour de cassation pour la justice administrative, une institution discrète et puissante. L’occupant actuel Bruno Lasserre sera atteint début 2022 par la limite d’âge. Un poste rêvé de fin de carrière pour Marc Guillaume qui s’y voyait prédestiné. Certains diront : 2022 c’est encore loin et l’affaire comme tant d’autres sera oubliée. Mais les candidats rivaux ne manquent pas, les crocs en jambe entre amis non plus et nous faisons le pari que Marc Guillaume ne sera sans doute pas le vice-président de cette institution. Les dominos du petit monde libéral libertaire tombent un à un. À qui le tour ?
Voir le hors-série exceptionnel de Présent sur la gauche pédocriminelle.