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Pulvar, UNEF : l’homme blanc forcément coupable, dans les médias de grand chemin

26 juillet 2021

Temps de lecture : 5 minutes
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Pulvar, UNEF : l’homme blanc forcément coupable, dans les médias de grand chemin

Temps de lecture : 5 minutes

Red­if­fu­sion esti­vale. Pre­mière dif­fu­sion le 30 mars 2021

Les élections régionales (si elles ne sont pas reportées) approchent et l’élection présidentielle se profile. Certains politiciens font une course effrénée à l’électorat « racisé » (lire d’origine extra-européenne). Les médias de grand chemin leur servent de porte-voix et leur permettent d’avoir une audience la plus large possible. Notre revue de presse montre que la bêtise le dispute parfois à l’aveuglement.

Emmanuel Macron, le sanglot de l’homme blanc ?

Avant même d’être élu, en févri­er 2017, Emmanuel Macron, can­di­dat à la prési­dence de la république, déclarait lors d’un meet­ing à Lyon : « il n’y a pas de cul­ture française ». Cela ame­nait Yves Jego à soulign­er dans les pages du Figaro que « cette déc­la­ra­tion n’est pas anec­do­tique, elle est même le signe inquié­tant d’une vision destruc­trice de ce qui fait depuis tou­jours la spé­ci­ficité de notre pays ».

On n’avait pas tout vu. Sous des airs de gen­dre par­fait, l’ancien ban­quier d’affaire sem­ble un « woke ». Le woke (« éveil­lé ») a un besoin con­stant de faire acte de con­tri­tion, car il a eu le tort d’être né blanc. Lors d’une con­férence de presse en mai 2018, il iro­ni­sait sur la capac­ité de « deux mâles blancs » à pren­dre à bras le corps les prob­lèmes de la ban­lieue, comme le soulig­nait Ouest-France.

En décem­bre 2020, le prési­dent de la république évo­quait dans les colonnes de L’Express le « priv­ilège blanc », cette théorie selon laque­lle les blancs béné­fi­cient de priv­ilèges indus dans la société du seul fait de leur couleur.

Rien d’étonnant dans ces con­di­tions qu’il nomme l’historien Ben­jamin Sto­ra à la tête d’une mis­sion sur « la mémoire de la coloni­sa­tion et de la guerre d’Algérie », comme nous l’apprenait Le Monde en juil­let 2020. Ben­jamin Sto­ra fait-il l’unanimité ? Le 25 mars au micro de Bercoff dans tous ses états, l’historien Bernard Lugan esti­mait que Ben­jamin Sto­ra « écrit l’histoire de l’Algérie vue par le FLN. C’est un his­to­rien engagé. Sto­ra a fait l’histoire offi­cielle du FLN ».

La LICRA, pas assez islamophile

Dif­fi­cile d’être « antiraciste » ces temps-ci, ceux qui le souhait­ent sont sou­vent dépassés par leur gauche. Ain­si le Pro­grès nous apprend le 23 mars que «  le syn­di­cat Sol­idaires étu­di­ants Lyon et le col­lec­tif fémin­iste de Sci­ences-Po Pam­ple­mousse ont demandé que la Licra soit exclue de la semaine dédiée à la lutte con­tre le racisme et l’antisémitisme ». La rai­son : « les nom­breuses ambiguïtés » de la Licra, « notam­ment vis-à-vis de son rap­port à l’islamophobie, ain­si qu’à la laïc­ité ». La ligue con­tre le racisme (par­fois mal inten­tion­née et sou­vent mal inspirée) ne serait donc pas assez antiraciste pour cer­tains ? Com­prenne qui pourra…A moins que les réti­cences con­tre l’islamisme soient un point de blocage ?

Audrey Pulvar et les blancs qui doivent se taire

L’engagement poli­tique d’Audrey Pul­var était con­nu bien avant qu’elle ne quitte son ancien méti­er de jour­nal­iste. Mais elle n’est pas à un revire­ment près quand elle sent le vent tourn­er. Ain­si en 2017, sur Twit­ter, réagis­sant sans doute à l’annonce d’une réu­nion inter­dite aux blancs, elle écrivait « l’afro-féminisme exclusif des blancs : j’imagine qu’un salon à l’accès inter­dit aux noir.e.s, ça vous irait aus­si ? » Mais nous sommes désor­mais en 2021. Le mou­ve­ment Black Lives mat­ters est passé par là. Il faut flat­ter le ressen­ti­ment des minorités qui devi­en­nent un élec­torat de plus en plus important.

Voir notre por­trait d’Audrey Pul­var https://www.ojim.fr/portraits/audrey-pulvar/

Le 27 mars, au micro de BFMTV, Audrey Pul­var déclarait sans ciller que le type de  réu­nions « non-mixtes » entre per­son­nes touchées par le racisme ne la « choque pas pro­fondé­ment », et qu’il devait être pos­si­ble de deman­der aux per­son­nes blanch­es qui souhaitaient y assis­ter « de se taire ».

Pas de quoi cho­quer les sou­tiens de l’ex jour­nal­iste, puisque selon de nom­breux médias comme Europe 1, c’est à droite que les pro­pos d’Audrey Pul­var « font polémique ».

Cela amène Johan Mar­gulies à réa­gir sur Twitter

Universaliste mais pas trop

Mais même chez les uni­ver­sal­istes, ceux qui prô­nent un répub­li­can­isme laïc s’affranchissant de la couleur de peau, dif­fi­cile de ne pas céder à l’exclusion et à la diabolisation.

Quelques intel­lectuels ont signé dans L’Obs une tri­bune pour dénon­cer les théories racial­istes des décolo­ni­aux. Jusqu’ici tout va bien. Mohamed Louizi, un ancien Frères musul­mans, con­sacre une par­tie de son temps à dénon­cer l’islamisme qui gan­grène la société française. Il a été invité à co-sign­er cette tri­bune. Mais l’un des sig­nataires a scruté son compte twit­ter. Mohamed Louizi a eu l’audace de souhaiter un « bon courage » à Damien Rieu qui s’engage en poli­tique, dans les rangs du Rassem­ble­ment nation­al, à l’occasion des prochaines élec­tions régionales. Le scru­ta­teur et sig­nataire de la tri­bune a fait savoir à Mohamed Louizi que ce mes­sage  « risque de met­tre en dif­fi­culté les cinq sig­nataires ». Accom­modant, Mohamed Louizi a accep­té de retir­er sa sig­na­ture de la tribune.

On com­mence à com­pren­dre que l’on a affaire à une police poli­tique qui non seule­ment trie les indi­vidus en fonc­tion de la couleur de leur peau, car le blanc est for­cé­ment un oppresseur, mais égale­ment en fonc­tion de leur apti­tude à respecter un cor­don san­i­taire autour d’un par­ti qui a réu­ni 11 mil­lions de vote au deux­ième tour de l’élection prési­den­tielle en 2017.

La gauche Ter­ra Nova, qui pos­tule que la gauche a défini­tive­ment per­du les ouvri­ers et qu’elle doit con­quérir les minorités, fait-elle un pari gagnant ?

Pas pour Bernard Lugan qui s’exprimait à pro­pos de la con­tro­verse entre la LICRA, pas assez islam­ophile et l’UNEF à Sci­ences Po Lyon au micro de Sud radio le 25 mars 2021 :

« Aujourd’hui le drame exis­ten­tiel pour la gauche (…), je vois que l’universalisme de gauche qui a provo­qué tout ce courant révo­lu­tion­naire, (…) est en train de dis­paraitre. Ils vont s’entredévorer sur les ruines des droits de l’homme, du libéral­isme, de ce qu’on appelle la république et de toutes ces philoso­phies uni­ver­sal­istes que par orgueil philosophique nous avons ten­té d’imposer au monde ».

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