Européiste… contre l’identité européenne
« Je dirais que l’Europe n’est pas une identité commune, ça je n’y crois pas. C’est un modèle, qui peut être exporté, qui peut devenir le modèle du monde, ça peut devenir une ONU qui a réussi et qui s’étend au reste du monde. »
Jean Quatremer est « le » spécialiste de l’Union Européenne dans les médias. Porte-voix d’un fédéralisme européen basé sur la disparition des nations, définissant l’identité européenne comme « dangereuse », il est également le premier à avoir évoqué les frasques sexuelles de Dominique Strauss-Kahn. Né en novembre 1957 à Nancy, il travaille depuis plus de trois décennies au quotidien Libération. Au fil des années son discours se radicalise contre toute position conservatrice assimilée au fascisme et en faveur de l’establishment libéral libertaire.
Formation
Il a étudié le droit (spécialisation en droit international privé, droit du commerce international et droit européen) et a été chargé de travaux dirigés à la faculté de droit à Paris X‑Nanterre et de Paris II-Assas. Il a également travaillé dans un cabinet d’avocats au Conseil d’État et à la Cour de cassation.
Parcours professionnel
Depuis 1984 : journaliste au quotidien Libération. Il est nommé en 1987 à la rubrique immigration et suit notamment SOS-RACISME. Entre septembre 1990 et 1992, il est responsable du défunt cahier « Europe » — un supplément hebdomadaire de huit pages consacré à la construction communautaire — avant de devenir correspondant auprès de l’Union Européenne.
Il est si connu qu’à Athènes, un individu se fait passer pour lui auprès des journalistes français, en expliquant que son vrai nom est Jean-Paul Lurier ; cet aigrefin est cependant à l’origine, ironie du sort, d’une véritable vocation journalistique, celle de Sylvie Lasserre.
Il a réalisé de nombreux reportages pour la télévision (France 2, France 5, Arte, Canal+ Belgique) sur des sujets européen ou de société. Parmi ses films: « Faiseurs d’euros » (2009), « L’Union et la force » (2009), « Euro, quand les marchés attaquent » (2010), les trois coréalisés avec Jean-Michel Meurice.
Radio : Intervenant régulier sur RMC-Info notamment dans l’émission les « Grandes Gueules »
Lauréat de plusieurs prix :
Son blog « Coulisses de Bruxelles », créé en décembre 2005, a obtenu en 2006 le prix « Louise Weiss » du journalisme européen.
13 février 2009 : Prix d’Éthique journalistique et de l’Orientation européenne « Konstantinos Kalligas » décerné par la presse grecque.
27 mars 2010 : Prix « Richelieu » décerné par l’Union de Défense de la langue française.
30 juin 2010 : Prix « Initiative européenne », décerné par la Maison de l’Europe et le Club de la presse européenne.
Il est fait chevalier des de l’ordre des Arts et des Lettres au début de l’année 2013, mais refuse cette décoration, au motif qu’un journaliste ne saurait être redevable à l’égard d’un État.
En mai 2014, il tient, sur RMC, une chronique sur les élections européennes de 2014 dans l’émission Bourdin Direct.
Parcours militant
En mars 2013 il fait une reductio ad Hitlerum contre Mélenchon, l’accusant d’antisémitisme : « Le second à se signaler par sa vigilance anti fasciste fut Jean Quatremer, qui reconnut sans hésitation dans la prose de Mélenchon des « relents d’antisémitisme », avant de se livrer à cette « analyse » d’une grande finesse politique : « Comme toujours les crises sont révélatrices. Celle de l’euro montre qu’entre le PG et le FN, il n’y a plus grand-chose », explique Acrimed.
Le 15 mars 2017 il annonce avoir fait un don au mouvement En Marche : « Pour la première fois de ma vie, je viens de faire un don à un parti politique, en l’occurrence En Marche. ». Sur son Facebook, il explique « La présidence de Hollande aura marqué ma rupture définitive avec le PS pour lequel j’ai toujours voté depuis 1977, à trois exceptions près (Modem et Vert aux européennes, abstention aux régionales) ».
Cependant son attachement à la personne de Macron est plus ancien – en janvier 2015 il l’explique par sa volonté de sauver l’UE en lui redonnant du sens : « Déjà, il faut que les responsables politiques s’attaquent à la reconstruction d’un récit européen comme tente de le faire Emmanuel Macron afin du redonner du sens à ce que l’on fait. L’Europe est devenu ce truc technique, hors sol, sans direction, le doux monstre de Bruxelles ».
Ce qu’il gagne
Les grilles de salaire des journalistes des quotidiens parisiens sont cadrées. Un grand reporter ou reporter hautement qualifié gagne 3 060,94 € bruts mensuels, plus 612.19 € de prime d’ancienneté pour 20 ans et plus, plus un 13e mois en décembre. Sans compter les primes de déplacement, ménages et autres droits d’auteur…
Publications
- Ces hommes qui ont fait l’euro, querelles et ambitions européennes, Plon, 1999, en collaboration avec Thomas Klau, journaliste au Financial Times Deutschland.
- Les Maîtres de l’Europe, Grasset, 2005, en collaboration avec Yves Clarisse, journaliste à l’agence de presse Reuters.
- Information sur l’Europe en France : crise de l’offre, crise de la demande ? avec Sylvie Goulard et Pierre Lequiller, Horizons stratégiques 2007/4 (n°6).
- Notre Europe, sous la direction de Michel Rocard, Nicole Gnesotto ; avec Nicolas Baverez, Joachim Bitterlich, Jean-Louis Bruguière, Paris, R. Laffont, 2008
- Du Larzac à Bruxelles, entretiens avec José Bové, Paris, Le Cherche midi, 2011.
- Sexe, mensonges et médias, collection “Tribune Libre”, Plon, 2012.
- Debout l’Europe ! Manifeste pour une révolution post-nationale en Europe, manifeste de Daniel Cohn-Bendit et Guy Verhofstadt suivi d’un entretien des auteurs avec Jean Quatremer, Acte Sud et André Versaille éditeur, 2012 (livre paru simultanément en Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne, Italie, Benelux et prochainement, Pologne et Grèce).
- 80 propositions qui ne coûtent pas 80 milliards, sous la direction de Patrick Weill, Paris, Grasset, 2012
- Debout l’Europe ! Manifeste pour une révolution postnationale en Europe, manifeste de Daniel Cohn-Bendit et Guy Verhofstadt suivi d’un entretien des auteurs avec Jean Quatremer, Acte Sud et André Versaille éditeur, octobre 2012 (livre paru simultanément en Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne, Italie, Benelux et prochainement, Pologne et Grèce).
- Debout l’Europe ! Manifeste pour une révolution postnationale en Europe, manifeste de Daniel Cohn-Bendit et Guy Verhofstadt suivi d’un entretien des auteurs avec Jean Quatremer, Acte Sud et André Versaille éditeur, octobre 2012 (livre paru simultanément en Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne, Italie, Benelux et prochainement, Pologne et Grèce).
- Grèce, année zéro, avec Pierre Bourgeois, 2014
- Les salauds de l’Europe, guide à l’usage des eurosceptiques, Calmann-Levy, mars 2017
- ll faut achever l’euro : tout ce que vous avez voulu savoir sur l’euro (sans oser le demander), Calmann-Levy, janvier 2019
Collaborations
Février 2013 : Invité lors des 5èmes entretiens européens d’Enghien à un débat sur le thème « La stagnation économique : jusqu’à quand ? »
Février 2013 : Invité lors du débat organisé par le Club Convictions sur le thème « Quelle Europe politique voulons-nous ? »
Octobre 2012 : Participe à la clôture de l’Université des Maisons de l’Europe à Lyon avec Daniel COHN-BENDIT.
Mars 2012 : Intervenant lors du colloque « Union Européenne le Fédéralisme ou rien » sur le thème « L’Union européenne est-elle entrain d’exploser ? » organisé par le « Groupe Spinelli », un club fondé en 2010 au Parlement européen qui milite activement pour une Europe fédérale.
Mars 2012 : Intervenant lors des « Rencontres de Rennes » organisées par Libération sur le thème « Les politiques ont-ils perdu le sens moral ? » avec Ruwen Ogien, philosophe, et Myriam Revault d’Allonnes, philosophe, professeur à l’EHESS et « Europe, mensonges et citoyens » avec Christophe Deloire, journaliste, directeur du Centre de Formation des Journalistes (CFJ), et Christophe Dubois, journaliste.
Novembre 2009 : Invité au dîner-débat « Faut-il parler anglais pour être européen ?» organisé par la Diversité linguistique et langue française (DLF-Bruxelles Europe).
Février 2009 : Invité lors du dîner-débat « La Présidence tchèque est-elle passive ? » organisé par le Groupe des Belles Feuilles.
Novembre 2008 : Modérateur lors de l’Université d’automne du Mouvement Européen au débat « Quelle relève pour servir la cause européenne ? »
Février 2008 : Invité lors de la conférence « Comment se construit l’Europe au Quotidien ? Immersion dans les coulisses de Bruxelles », organisée par l’Institut Français de Sofia.
Novembre 2007 : Modérateur lors du débat « La libération de la croissance : le rôle de la concurrence », organisé par le Mouvement Européen lors de la conférence publique « La France et l’Union européenne face à la politique de concurrence ».
Février 2007 : Animateur de la conférence « La France et l’Europe à la veille de l’élection présidentielle : réconciliation ou divorce irrémédiable ? », organisée par la Confrontations Europe, la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) et le European Policy Centre (EPC).
Octobre 2006 : Invité sur les dixièmes rencontres européennes de Luxembourg sur le thème « Europe Unité et/ou Diversité Réunir ce qui est épars ».
Octobre 2006 : Invité à la conférence « L’Europe, une puissance douce » organisé par l’Université populaire européenne de Grenoble.
Septembre 2005 : Invité à la conférence « L’Europe menacée — l’Europe puissance mondiale », organisé par le Comité économique et social européen.
Membre du jury du « prix du livre européen » créé en 2007, du jury du « prix Louise Weiss du journalisme européen » et élu président de la section française de l’Association des journalistes européens depuis septembre 2008.
Membre du Comité de parrainage « Les Européens du Grand Lille ».
Membres du Comité d’Orientation de la revue Études Européennes.
Il l’a dit
« Moi je me rappelle d’un article, un truc absolument extraordinaire sur une affaire de tournante en banlieue parisienne. Tous les noms avaient été changés ce que l’on fait régulièrement parce qu’on ne sait pas encore les identités. C’étaient tous des Alain, des Frédéric, des Marcel, des Maurice, sauf qu’en réalité c’était des Mohamed, des Ahmed, etc. La presse bien-pensante, les bobos parisiens, se disent : quand même, si on les caractérise. (…) On cache, mais nous-mêmes [la presse française] en permanence, c’est un élément [l’origine ethnique] qu’on ne donne pas…», Le club 28′, Arte, 15 janvier 2016
« Jean-Luc Mélenchon est un eurodéputé, très bien payé, et pour moi c’est un emploi fictif puisqu’il n’y va jamais (…) Sur 751 eurodéputés il est 731ème (…) Je l’ai critiqué et lui, sur son blog, il me traite de feignasse », « Jean-Luc Mélenchon a un emploi fictif », Jean Quatremer », rmc.fr, 15/03/2012
« Je l’ai aussi tweeté, ce qui m’a immédiatement apporté un tombereau d’insultes et même des menaces physiques de la part de la secte mélenchoniste qui croit m’impressionner », « Cœurs brisés : Jean-Luc n’aime ni Christophe, ni Jean », Coulisses de Bruxelles, 10/03/2012
« Jeudi dernier, je devais aller dans « Salut les terriens » de Thierry Ardisson. Et à midi, coup de téléphone de Ardisson, disant : “Bah non, Mélenchon s’oppose à ta venue.” Il me lit le SMS (de Mélenchon) : “Tu as invité Quatremer et Christophe Barbier, ce sont mes deux pires ennemis. Ils sont pourris jusqu’à la moelle. S’ils sont là, je ne viens pas” », « Les Grandes Gueules », RMC, 15/03/2012
« Vingt-trois hommes, vingt-trois hommes blancs, vingt-trois hommes blancs en costume-cravate sombre posant pour la photo. Cet aréopage de mâles satisfaits est le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), l’organe qui décide de la politique monétaire de la zone euro », « La BCE, si blanche, si mâle… », libération.fr, 15/10/2012
« En réalité, tous les économistes sérieux s’accordent sur un point : l’éclatement de l’euro serait une véritable apocalypse dont les pays européens auraient le plus grand mal à se remettre », « “C’est “hôtel California”: une fois entré dans l’euro, on ne peut plus en repartir” », Coulisses de Bruxelles, 03/10/2011
« Le référendum n’a effectivement guère de sens, les Grecs ayant le choix entre la peste et le choléra. S’ils refusent le plan européen, cela ne peut signifier que la faillite. En outre, la zone euro cessera de venir en aide financière au pays qui devra, malgré tout, rétablir l’équilibre de ses finances publiques. Sans l’aide européenne, et sans accès au marché, l’effort sera infiniment plus brutal que celui que fournit la Grèce actuellement », « Un référendum sur une question aussi complexe n’a guère de sens », libération.fr, 02/11/2011
« Ce monolinguisme anglophone m’a mis en rage, car il s’agit d’une violation de tous les accords. L’Union compte 23 langues officielles, la Commission, 3 langues de travail (anglais, français, allemand) et la salle de presse, 2 langues d’usage (anglais et français). Surtout, je considère qu’il s’agit d’une question de légitimité démocratique », « I want you to speak english or get out », Coulisses de Bruxelles, 31/05/2012
« Je peux donc vous confirmer que, selon des sources concordantes, Goldman Sachs et le fonds spéculatif dirigé par John Paulson seraient les deux principaux acteurs des attaques contre la Grèce et l’euro. Je vous ai déjà détaillé dans mon post du 6 février le mécanisme de la spéculation et je n’y reviendrais donc pas. Le plus choquant, dans cette affaire, est sans aucun doute le rôle joué par Goldman Sachs qui, à la fois, conseille le gouvernement grec, et prend, en secret, des positions contre la Grèce et l’euro », « Goldman Sachs contre, tout contre, la Grèce », Coulisses de Bruxelles, 17/02/2010
« Lorsque j’entends des politiques, notamment des socialistes qui expliquent : “oui, c’est un séducteur”, moi, ça me scandalise. Quelqu’un qui se serait comporté comme cela en Suède, en Finlande ou aux Etats-Unis, n’aurait même pas commencé une carrière politique, mais en France, sur ces affaires-là, il y a une véritable omerta au nom de la vie privée. Or là, on n’est plus dans la vie privée, c’est pas les rapports entre M. et Mme Strauss-Kahn qui ne regardent qu’eux. Là, on est à l’extérieur de la vie privée, un comportement qui relève à mon avis de l’intérêt public parce qu’il n’est pas indifférent que l’on vote pour quelqu’un qui a des problèmes de compulsions sexuelles ou pas. Moi, ça me paraît faire partie de la sphère publique. Alors évidemment quand je dis ça, l’ensemble de mes confrères et une bonne partie de la classe politique disent “ah ça y est, c’est la rigueur protestante qui débarque en France”. Non, ça s’appelle l’égalité homme-femme et le respect qu’on doit avoir envers les femmes. Je sais, c’est douloureux, il faut changer de logiciel, on n’est plus dans les années 50, il faut s’y habituer. On a depuis le début de cette affaire, qui doit encore être prouvée (…), il y a peut-être Dominique Strauss-Kahn qui est accusé injustement mais il y aussi peut-être une vraie victime, une jeune femme de 32 ans, qui vit dans le Bronx, qui gagne un salaire de misère… », « Jean Quatremer balance sur DSK », ndf.fr, 18/05/2011
« Évidemment, en tant que fédéraliste européen convaincu que je suis, quoique critique, les mots “identité européenne” me plaisent, car qui dit fédération européenne, dit identité européenne, car quand vous avez une identité européenne, vous avez un sentiment d’appartenance à un ensemble qui serait plus grand. Ceci était le point de départ de ma réflexion. Et le point d’arrivée, est que les mots « identité européenne », me faisaient profondément horreur : j’avais un malaise vis-à-vis de ce concept même d’identité européenne. Parler d’identité européenne, c’est vouloir bâtir quelque chose qui, soit se superposerait aux identités nationales telles qu’elles existent aujourd’hui, soit qui s’y substituerait. Or, l’identité nationale, en Europe et dans le monde d’aujourd’hui, c’est la nation, et donc l’état nation puisque dans nos états européens, la nation s’incarne dans l’état. Ce qui laisserait donc supposer qu’on aurait la volonté de bâtir un état européen qui serait le réceptacle naturel d’une nation européenne, que l’on pourrait identifier par un certain nombre de caractères communs, dont ce fameux sentiment d’appartenance. Et c’est là que cela ne va pas, car en réalité, les pères fondateurs de l’Europe n’avaient qu’un but : se débarrasser de l’état nation. Pour reprendre les mots de Toni Negri, un philosophe italien avec lequel je ne suis pourtant pas très proche, « le but finalement de l’Europe était de tuer cette “merde” d’état nation », je le cite textuellement. Je suis profondément persuadé que la volonté des pères fondateurs de l’Europe n’était pas de refaire en plus grand l’état nation qui avait échoué en plus petit », Actes des dixièmes Rencontres européennes de Luxembourg sur le thème « Europe Unité et/ou Diversité Réunir ce qui est épars ».
« Ce concept même d’identité européen me parait extrêmement dangereux, parce qu’on risque de renouer avec toutes les dérives de l’état nation qu’on a connu dans le passé », ibid.
« Je dirais que l’Europe n’est pas une identité commune, ça je n’y crois pas. C’est un modèle, qui peut être exporté, qui peut devenir le modèle du monde, ça peut devenir une ONU qui a réussi et qui s’étend au reste du monde. L’Europe pour moi est davantage une volonté, une volonté politique, qui ne peut donc pas être ramenée à une question d’identité, et c’est pour cela que je trouve que l’aventure européenne est une chose extraordinaire, qui fait rêver, car elle n’a pas de précédent historique. Ne cherchons pas à ramener l’histoire de l’Europe à ce que nous avons fait dans le passé. L’identité européenne, si elle existe un jour, ne sera pas l’équivalent de nos identités nationales », ibid.
« Non. Je n’en connais aucun [journaliste eurosceptique]. Ou s’ils le sont, ils repartent très vite. Ce poste exige un investissement total et ne supporte pas le cynisme. Si vous méprisez l’Union, tout devient un non-sujet ou vous mentez pour travestir la réalité », « Jean Quatremer : “Je suis encore comme un gamin devant un jouet” », Médias, Printemps 2010.
« Etre europhile ne veut pas dire que l’on se voile la face, bien au contraire. (…) L’euroscepticisme constitue, selon moi, un biais idéologique qui empêche de faire son travail. L’eurosceptique ne va pas travailler dans la machine, ne s’implique pas », ibid.
« J’avais suivi Dominique Strauss-Kahn lorsqu’il était ministre des Finances, entre 1997 et 2001. Un personnage extrêmement brillant, mais dont je connaissais très bien, comme l’ensemble des journalistes, le comportement limite à l’égard des femmes. J’avais plusieurs témoignages de jeunes femmes qui n’avaient guère apprécié, et je reste gentil, son comportement à leur égard. Mais on ne parle pas de cela en France. Lorsqu’il a été pressenti pour le poste de directeur du FMI, en juillet 2007, je l’ai écrit dans un portrait sur mon blog. Je signalais que son seul problème était de se montrer trop pressant à l’égard des femmes (…) Si la presse internationale a largement repris mon post, en France, hors du Net, le silence a été quasi général… », ibid.
« La presse française a derrière elle une longue histoire de soumission à l’égard du pouvoir », « Sexe, mensonges et médias”. L’affaire DSK à charge contre la presse française », lesquotidiennnes.com, 27/03/2012
« Je suis très étonné des questions qu’on me pose depuis ce référendum. “Est-il bien normal qu’on envoie à Bruxelles un journaliste aussi europhile que vous ?” C’est comme si on posait la question : est-il normal que l’on envoie un journaliste pas anti-américain à Washington ? Pourquoi pas aussi demander que l’on envoie un journaliste antisémite à Jérusalem ? C’est du grand n’importe quoi ! » France Culture, 7 mai 2014.
« Cette formation : elle est à la fois complotiste, xénophobe, défenseur de l’église orthodoxe, antisémite, homophobe, europhobe, pro-russe, anti-turc et on en oublie sûrement dans la liste », au sujet des Grecs Indépendants (ANEL), Libération, 27/01/2015.
« Le journaliste européen, c’est l’un des derniers rubricards de la presse française. Du temps de sa splendeur, la presse comptait, outre des généralistes, toute une série des spécialistes qui suivaient des domaines très divers (justice, police, diplomatie, défense, etc.). Avec l’appauvrissement de la presse, nous les avons perdus : il ne reste quasiment que des généralistes et des reporters. Le correspondant à Bruxelles a réussi à survivre grâce à la complexité des affaires européennes et à la nécessité d’avoir une personne au plus près des institutions communautaires pour avoir les contacts nécessaires », Le Grand Continent, 28/01/2015.
« L’important est de dire d’où l’on parle : je ne crois pas à l’objectivité ou à la neutralité journalistique, mais à l’honnêteté, ce qui n’est pas la même chose… Je me méfie des gens qui se prétendent objectifs comme Emmanuel Todd […] alors qu’il exprime surtout un profond euroscepticisme », ibid.
« Le but de la construction européenne est de rapprocher les États, et à travers les États, les peuples. Or on ne rapprochera pas les peuples dans une langue autre que la leur. Si les peuples sentent que leur langue, et donc leur identité, est niée par l’organisation supranationale qui prétend les représenter, jamais ils ne s’identifieront à cette organisation », ibid.
« Je crois profondément que le rôle du journaliste est de dire l’indicible ou ce qu’on juge indicible même s’il doit déplaire », ibid.
« Il y a une vraie bulle européenne à Bruxelles qui dévore rapidement la plupart des nouveaux arrivants. On vit ici dans un monde à part, entre Européens. Cette bulle a ses codes, sa culture, son arrogance, sa langue (le globish), ses journaux (le Financial Times et Politico). […] On a atteint un tel niveau de technicité que même les politiques qui arrivent ici se laissent engloutir par l’administration. […]Très rapidement, les ambitions politiques de départ sont anesthésiées par les sachants de l’eurocratie », ibid.
« Je défends l’idée européenne et pourtant ici, on me considère comme un antieuropéen parce que je critique certaines des politiques qui sont décidées. L’Europe s’est transformée en religion », ibid .
« C’est la fin de l’Etat nation en tant que niveau politiquement pertinent. Cependant, ça reste le niveau indépassable de l’organisation démocratique pour l’instant […] Le sentiment premier d’appartenance est étatique. Je me sens Français avant d’être européen », ibid.
« Le FN est un parti fasciste qui n’est pas républicain […]à Libération, nous n’allons jamais interviewer de responsables du Front National parce qu’on considère que ce sont des menteurs », Arte, 28 minutes mars 2015
« Cette volonté d’éradiquer, au sens propres (sic), des journalistes qui seraient l’incarnation du libéralisme honnie, on la retrouve aussi sur des sites spécialisés dans la “critique” des médias comme Acrimed ou Arrêt sur Images qui se sont fait une spécialité de clouer au pilori ceux qui ont le malheur de ne pas être « antilibéraux » ou anti-européens », Libération, 22/7/2015
« J’agace, car je dis ce qui est et non ce qui devrait être. J’agace quand j’ose rappeler que la dette grecque n’est pas tombée du ciel, que tous les Grecs en ont profité et que ce n’est pas l’euro qui a mis le pays à genoux, mais sa classe politique très démocratiquement élue. Alors on se rabat sur mes tweets : en annonçant la faillite de la Grèce pour le 30 juin, je manifesterais une « joie mauvaise » (Lordon) », ibid.
« Grâce au net, ceux qui estiment avoir quelque chose à dire peuvent écrire des articles, faits à l’appui, trouver leurs lecteurs et ainsi ouvrir un débat qui pourrait être intéressant. Mais, outre qu’il est plus simple de cracher des insultes et de proférer des menaces, le débat n’est pas le but recherché. Au contraire, il s’agit de l’interdire, de décourager l’expression d’opinions divergentes, de mettre en place, par la violence des mots, une police de la pensée. Quelques dizaines de tweets anonymes et c’est le peuple qui s’exprime… », ibid.
« Pendant très longtemps, il y avait une sorte de pacte de non-agression entre les extrémistes et la police belge. Mais depuis les attentats de Paris, le pacte a volé en éclats. La police belge fait enfin son travail. Aujourd’hui, ces intégristes ont décidé de frapper la Belgique, qui était une maison sûre pour eux. Pendant très très longtemps, la Belgique a laissé faire des imams radicaux. Un groupe qui s’appelait “Sharia for Belgium” par exemple, prônait l’instauration de la sharia dans le pays et recrutait des combattants pour la Syrie. Ils ont laissé faire ce groupe pendant de longues années avant de réaliser le danger qu’ils représentent », Europe 1, 22 mars 2016.
« La Belgique s’effondre sous les yeux incrédules de sa population. Les attentats du 22 mars ont fait éclater la bulle de déni dans laquelle le pays se complaisait depuis longtemps. La déliquescence de l’Etat, miné par les luttes incessantes entre la majorité néerlandophone et la minorité francophone, est apparue au grand jour lorsque les Belges et le monde entier ont découvert, à la suite des tueries du 13 Novembre à Paris, qu’il avait laissé se développer, au cœur de sa capitale, mais aussi à Anvers ou à Vilvoorde, en Flandre, des nids de radicalisme islamiste, soit pour acheter une illusoire paix communautaire, soit par clientélisme et calcul politiques », Libération, 28 avril 2016.
« Le couvre-feu imposé à Bruxelles durant presque une semaine, fin novembre, par des autorités publiques totalement paniquées, a mis en évidence la déraison d’Etat belge, aucune explication rationnelle n’ayant été fournie à ce jour à ce lockdown sans précédent qui a coûté 0,1 % de son PIB au royaume », ibid.
« Aucune reprise en main, aucun sursaut d’unité nationale à l’image de la «marche blanche» qui avait suivi l’arrestation de Dutroux en 1996. La sidération semble avoir emporté ce qui restait de l’État, celui-ci multipliant les décisions sans queue ni tête au point de mettre en péril l’économie de la capitale et du pays. Ainsi, un mois plus tard, sans que l’on sache exactement pourquoi, l’aéroport de Bruxelles, poumon du pays, n’est que partiellement opérationnel. Bruxelles-National n’est à nouveau desservi par train que depuis lundi, bien que la gare n’ait pas été touchée, sans que personne n’en fournisse la raison. De même, le métro est resté très perturbé par «mesure de sécurité», ce qui a poussé les gens à s’agglutiner pour entrer ou à s’entasser dans les tramways et les bus, qui sont pourtant autant de cibles potentielles. », ibid.
« L’état de délabrement avancé d’une capitale [Bruxelles] détestée tant par la Flandre, qui lui reproche de ne pas parler le flamand, que par la Wallonie, centrée sur ses provinces, est alors apparu comme un symbole des maux belges. Une capitale qui est aussi celle de l’Union, à son grand désespoir », ibid.
« Le Brexit montre à quel point le référendum est à la démocratie ce que les œufs de lump sont au caviar », Libération, 06/7/2016.
« La Belgique, en tant qu’entité culturelle et politique, ne fonctionne plus. La Wallonie et la Flandre sont deux démocraties qui s’ignorent complètement, avec pour seul point de rencontre un gouvernement fédéral qui a tendance à s’amenuiser. Nous sommes entrés de plain-pied dans l’ère de la post-Belgique », Le Soir/Le Vif, 1/9/2016.
« Quand tu vas à Molenbeek, tu as un choc culturel et physique. On me rétorque qu’en France, nous avons les banlieues. C’est vrai, mais ici, c’est au centre de la capitale. A deux cents mètres de la Grand-Place, tu es en Arabie saoudite. Il y a un truc qui ne va pas », ibid.
« Au-delà de la personnalité même de Donald Trump, dont l’idéologie n’est pas très éloignée de celle de l’extrême droite européenne, c’est la première fois de son histoire qu’elle va être confrontée à un chef de l’État américain farouchement isolationniste, tant sur le plan commercial que militaire, et hostile à la construction communautaire », Libération, 11/11/2016.
« Incroyable ! Un mouvement de beaufs d’extrême-droite comme je le dis depuis le début […] Je précise: un mouvement de beaufs, poujadiste, factieux et rouge brun. La totale quoi » Captures d’écran de son compte Twitter reproduites dans Libération, 11/01/2019. Sur les gilets jaunes.
« La crise de gilets jaunes est perçue comme une crise d’enfants gâtés, car malgré ce qu’affirment certains, la France n’a connu ni l’austérité, ni la rigueur. La France est un pays de cocagne, où les soins et l’école sont gratuits. Après redistribution, nous avons le plus petit l’écart de revenu dans l’OCDE (de 1 à 4), ce qui nous place derrière le Danemark. Tout le monde sait à Bruxelles que la France est le pays le plus égalitaire de la planète […] Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problème en France, mais vu de Bruxelles, le vrai problème français, c’est le chômage massif et structurel. Or, sur le rond-point, il n’y a pas une revendication qui concerne les chômeurs ! On a une dette qui est 100 % du PIB, nous sommes les seuls à ne pas respecter la limite déficitaire des 3 %, nous sommes le pays où le taux de chômage est le plus important, et malgré tout on râle… », La Dépêche du Midi, 30/03/2019.
« C’est dingue quand on y songe: plonger le monde dans la plus grave récession depuis la seconde guerre mondiale pour une pandémie qui a tué pour l’instant moins de 100.000 personnes (sans parler de leur âge avancé) dans un monde de 7 milliards d’habitants », Twitter, 09/04/2020.
« Cela fait vingt ans que les institutions multiplient les obstacles afin que les journalistes ne puissent en aucun cas croiser un responsable politique en dehors des salles de presse. La pandémie a permis de pousser à son paroxysme cette dérive : les bâtiments européens leur sont désormais interdits (seul le Parlement fait exception), les conférences de presse virtuelles permettent un contrôle de la parole médiatique et les journalistes perdent petit à petit le contact avec des sources non agréées faute de pouvoir les identifier et les rencontrer discrètement. Le pouvoir peut dès lors se contenter de communiquer, un exercice qui est à la liberté de la presse ce qu’un patch de nicotine est au havane. Donner des leçons de démocratie et d’Etat de droit à l’Europe de l’Est va devenir de plus en plus difficile », Libération, 16/12/2020.
« En effet, dans les démocraties illibérales, «la démocratie se réduit à l’expression du fait majoritaire : le peuple c’est la majorité. A l’inverse des démocraties libérales, elles excluent la protection des minorités qu’il faut réduire, car elles nuisent à l’homogénéité du peuple souverain, et suppriment les contrepouvoirs qui pourraient s’opposer à la volonté du peuple souverain c’est-à-dire à la majorité», explique Sylvain Kahn, historien et géographe, prof à Sciences-Po. «A la différence du fascisme des années 30, le processus électoral est maintenu, il y a des élections, il y a une opposition, il n’y a pas de censure, mais on assèche petit à petit l’écosystème du pluralisme», poursuit-il. Cet «autoritarisme majoritaire», un terme que préfère Thierry Chopin, conseiller spécial à l’Institut Jacques-Delors, détourne les instruments de l’Etat de droit à des fins illibérales ». Libération, 14 avril 2022
Sa nébuleuse
En 2007 Georges Soros initie un nouveau cercle de réflexion, l’European Council on Foreign Relations (ECFR) dont l’objet est de militer pour une politique étrangère européenne plus intégrée et plus affirmée vis-à-vis des États-Unis. Parmi les membres fondateurs, on trouve Dominique Strauss-Kahn, Alain Minc, Christine Ockrent, Joschka Fischer, Giuliano Amato etc. Le bureau de Paris sera dirigé par le journaliste allemand Thomas Klau, éditorialiste du Financial Times Deutschland, et proche du correspondant de Libération à Bruxelles Jean Quatremer (La lettre A n°1338, 5/10/2007). Jean Quatremer rendit compte du lancement de ce cercle de réflexion, et décrivit ainsi son organisation : « dirigé de Londres par Mark Leonard, un ancien du Centre for European Reform (CER), un think tank qui a servi de boîte à idées à Tony Blair et au parti travailliste, aura, dans un premier temps, des bureaux à Paris (dirigé par le journaliste allemand Thomas Klau, un ami avec lequel j’ai écrit mon premier livre : « ces hommes qui ont fait l’euro » paru chez Plon en 1999), Berlin (dirigé par la remarquable Ulrike Guérot, ancienne du German Marshall Fund), Madrid, Sofia et Varsovie ». Il décrivait aussi le financement de cette institution : « Soros est à l’initiative, mais il ne fournit qu’un petit tiers du budget de l’ECFR. Cela étant, ce think tank pourra s’appuyer sur l’Open Institute, l’une des fondations créée par Soros afin de promouvoir la démocratie notamment en Europe de l’est ».
Il fait aussi partie des contributeurs extérieurs de l’institut Jacques Delors, ainsi que de l’IRIS (Institut des recherches internationales et stratégiques).
Ils ont dit
« Après son départ, la rédaction ne désignera pas d’autre journaliste chargé de cette rubrique avant la nomination de Jean Quatremer en septembre 1987 : les articles seront écrits par de multiples journalistes désignés par le chef du service société et généralement moins hostiles à SOS que ne l’était Eric Favereau », SOS-Racisme, histoire d’une mobilisation “apolitique” Contribution à une analyse des transformations des représentations politiques après 1981, thèse de science politique soutenue à l’université de Nanterre en décembre 1998 sous la direction du professeur Bernard Lacroix», Philippe Juhem.
« Quelques semaines plus tard, lors du congrès de SOS précédant de peu les élections, Jean Quatremer manifestera également une prise de distance critique avec l’engagement de SOS en faveur de François Mitterrand, même s’il se montrera nettement moins désapprobateur que Pierre Mangetout ou Alain Léauthier », ibid.
« Mais plus grave que quelques articles ponctuellement défavorables, Jean Quatremer, journaliste chargé du secteur immigration depuis la fin de 1987 et jusqu’alors plutôt favorable à l’association, commence à se montrer plus réservé à partir de 1989 », Ibid.
« L’article de Jean Quatremer qui suit le congrès est accompagné d’une brève intitulée « la tentation de la censure » signalant que « Libération a été déclaré lundi non grata au congrès de SOS-Racisme par un service d’ordre zélé. (…) Le journaliste de Libération [il s’agit de Jean Quatremer] qui est allé s’enquérir auprès du service d’ordre des conditions de l’incident, s’est même fait traiter de “provocateur ” et de “ fouteur de merde ” par les membres du service d’ordre. (…) Finalement en milieu d’après midi, Malek Boutih, vice-président de SOS, présentait ses “excuses” pour l’incident en expliquant que “les journalistes étaient libres d’écrire” », Ibid
« Alors que Jean Quatremer subit la mauvaise humeur des animateurs de SOS pour avoir parlé d’un abandon de la revendication du droit de vote des immigrés aux élections locales et d’un alignement de l’association sur les positions de Michel Rocard », Ibid.
« SOS-Racisme a bien fait les choses. Rien ne manque pour que cette grande messe se déroule dans le respect des meilleures traditions : ni les mandats, ni les délégués enthousiastes, ni les bans […] scandés de longues minutes, ni, enfin, les votes unanimes à main levée. Sans oublier les inévitables messages de soutien, dont celui, désormais rituel, et accueilli par une salve exaltée, de François Mitterrand, qui s’adressant aux congressistes, a salué leur “générosité et leur soif de justice” et leur a rendu hommage par ces mots : “vous avez su donner un nouveau visage à la fraternité ”», « Le dimanche en campagne de SOS-Racisme », Libération, 4/04/1988.
Quant à la question centrale de l’identité, Robbi Goebbels, l’eurodéputé luxembourgeois, et Jean Quatremer, le correspondant du journal français Libération à Bruxelles sont d’accords : il n’y a pas une identité européenne mais des valeurs morales, politiques, économiques ou sociales qui sont partagées par les européens et leurs mandants. L’Europe a été le creuset de l’état nation. Il ne faut pas chercher à transposer ce modèle à l’échelle de l’Union. (…) Jean Quatremer retient trois groupes de références communes : la quête de la Paix, l’attachement aux choix collectifs (en particulier pour le rôle de l’état) et des références communes en matière d’institutions (démocratie) », Actes des dixièmes Rencontres européennes de Luxembourg sur le thème « Europe Unité et/ou Diversité Réunir ce qui est épars ».
Dans Le Monde Diplomatique de juin 2011, Hubert Vedrine, ancien Ministre des Affaires étrangères, qualifie Jean Quatremer d’« Ayatollah du fédéralisme ».
« Ce que M. Quatremer ne supporte pas, c’est de voir son monde rêvé d’une Union européenne autoritaire, sans identité, construite contre les peuples, niant la richesse et la diversité des pays européens, s’écrouler devant lui », Debout la France (Damien Lempereur) 28/1/2015
« En qualifiant les Grecs indépendants de “parti d’opportunistes, sans idéologie précise, un parti de réaction de la classe moyenne supérieure”, Jean Quatremer incarne parfaitement cette oligarchie méprisante qui n’a pas encore compris que le réveil des peuples européens est en marche. Et que s’il s’agit d’une très mauvaise nouvelle pour l’Union Européenne, c’est au contraire un formidable espoir pour la véritable Europe, celle des nations libres et des coopérations utiles », ibid.
« Un fossé semble parfois séparer les articles du correspondant de Libération à Bruxelles, qui se placent nettement du point de vue des créanciers de la Grèce, et d’autres articles plus critiques à l’égard des institutions européennes, comme ceux de Maria Malagardis, qui écrit régulièrement dans le quotidien en tant qu’envoyée spéciale à Athènes. », Acrimed, 21/5/2015
« Les articles de Jean Quatremer se placent d’emblée du point de vue de Bruxelles, et citent presque exclusivement les responsables européens comme s’ils étaient des observateurs neutres de la situation », ibid.
« Voici donc le point de vue du correspondant à Bruxelles de Libération : la légitimité démocratique du gouvernement grec se heurte à la légitimité des institutions européennes. Or celle-ci est supérieure à celle des gouvernements nationaux, les États l’ont accepté en signant les traités européens », ibid.
«Pourquoi confier à Jean Quatremer la réalisation d’un documentaire sur la crise grecque ? On gage que les producteurs d’Arte ont été séduits par l’acuité de son expertise sur la Grèce, qui laisse apparaître certaines de ses qualités : son européisme convaincu, sa répulsion pour les extrêmes-qui-se-touchent, ou encore sa grande connaissance du pays, où il passe régulièrement ses vacances », Acrimed 28/1/2015
« Chaque tweet de Jean Quatremer témoigne de son excellence journalistique. On relèvera plus sérieusement que, selon Frère Jean des Sommités, si on le prend au mot, chaque journaliste fait preuve d’excellence journalistique, et donc que tous les journalistes sont au-dessus de toute critique. Le commun des citoyens peut poser des questions et partager des réflexions : c’est tout ! Car son savoir n’égalera jamais, selon l’un des meilleurs d’entre eux, celui des journalistes, tous excellents et à tous égards », ibid.
« Ne lui en déplaise, Frère Jean est avant tout un symptôme. Ce n’est pas sa personne qui est en cause, mais ce qu’il écrit et ce qu’il personnifie : un journalisme dont il n’est que l’une des incarnations et la fonction que ce journalisme remplit. Dominants dominés par leur propre domination, les nouveaux chiens de garde – car c’est d’eux qu’il s’agit – sont aveugles à la violence sourde qu’ils exercent quand, à plusieurs voix mais à sens unique, ils mènent dans les principaux médias des croisades qui renvoient à l’enfer du « populisme », du « complotisme », de « l’antisémitisme », du « totalitarisme » (tout à la fois ou séparément), mais aussi des passions basses et des haines recuites, les citoyens réfractaires à ces chefs d’œuvre de pédagogie. Jean Quatremer n’est que l’un d’entre eux. Cette violence sourde n’est que l’auxiliaire de dominations économiques, sociales et politiques. », ibid.
« @quatremer veut un cordon sanitaire contre le FN et pleurniche quand on lui demande de ne pas le franchir », Marine Le Pen, 12/03/2015, après son altercation avec le journaliste au Parlement européen.
« Lors d’une interview au Petit Journal de Canal+, Jean Quatremer a affirmé sans retenue que Bruxelles n’est pas une ville comme les Français la conçoivent : Bruxelles, ce sont des petites maisons, chacun vit dans son coin et personne ne se mélange. […] Et là où Jean Quatremer est complètement à côté de la réalité, c’est quand il affirme que c’est un problème proprement bruxellois… Les banlieues parisiennes ou marseillaises sont manifestement un exemple de réussite d’intégration de population d’origine étrangère » Contrepoints, 05/04/2016
« Jean Quatremer est certes un cas à part, à classer parmi la frange des journalistes particulièrement mal disposés à l’égard des gilets jaunes, et qui ne manquent pas une occasion de vociférer leur mépris (avec par exemple, Brice Couturier). Mais les exemples de « fausses nouvelles » citées par Jean Quatremer sont néanmoins significatifs d’un travers fréquent dans l’élite journalistique. Ceux-là même qui sont prompts à dénoncer les abus qu’ils associent à l’usage des réseaux sociaux par la masse des profanes (non-journalistes) en arrivent à oublier qu’ils sont eux-mêmes les victimes de biais de confirmation ; privilégiant les informations qui confirment leurs idées préconçues (voire leur mépris de classe), qu’importe leur véracité et au mépris de toute déontologie », Acrimed, 17/01/2019.
« Jean Quatremer ne porte pas de masque, et il en est très fier. Il arrive en retard à notre rendez-vous bruxellois — pardon, il discutait avec un fonctionnaire européen croisé à l’entrée du parc — et hausse les épaules : de toute façon, les cafés sont fermés, on restera dehors, et puis il est “assez grand pour décider” lui-même des risques qu’il prend. “Je suis un vrai libertaire,” sourit-il en se plantant dans la lumière de l’heure dorée belge, ses longues mèches grisonnantes au vent (la faute aux coiffeurs fermés en temps de pandémie, râle-t-il) », Arrêt sur Images, 09/12/2020.
« La propagande de guerre rend fou, la ferveur idéologique aussi… y compris les journalistes chevronnés comme Jean Quatremer. Ce dernier est un ferme défenseur des institutions européennes hostiles à la Hongrie, à tout prix, y compris à celui de la vérité. », ojim.fr, 30 avril 2022
Crédit photo : page Facebook officielle de Jean Quatremer (DR)