Vendredi 23 avril 2021, une fonctionnaire de la police nationale a été sauvagement assassinée par un islamiste tunisien dans le commissariat de Rambouillet. Cet attentat vient à la suite de nombreux autres et sa couverture par certains médias fait partie des motifs de consternation. La banalisation de ce type d’acte barbare ne semble pas si éloignée.
Un attentat après de nombreux autres
L’attentat commis le vendredi 23 avril dans le commissariat de police de Rambouillet, dans les Yvelines, intervient après de nombreux autres. Au lendemain de cet acte ignoble, le journal Le Figaro souligne que « les forces de l’ordre (sont) les cibles constantes des islamistes » et énumère les victimes de la police nationale et de la gendarmerie.
Le quotidien aurait tout aussi bien pu rappeler, comme l’a fait Damien Rieu sur Twitter, que la victime, Stéphanie M., une secrétaire administrative de 49 ans, est plus largement la 263e personne morte en France sous les coups des islamistes depuis 2012. Mais au-delà du nombre de victimes du terrorisme islamiste, c’est une impression de déjà-vu et de déjà-entendu qui nous envahit, comme si l’on connaissait à l’avance l’enchainement des réactions, puis bien vite, l’oubli dans lequel ce nouvel attentat va tomber, jusqu’au prochain.
La première victime : le terroriste
Le 16 octobre 2020, après la décapitation de Samuel Paty par un jeune Tchétchène, le New York Times, la succursale de la pensée « woke » (éveillée), titrait : « un policier tire et tue un homme après une attaque mortelle au couteau dans la rue ». Le titre de l’article a depuis été modifié et la décence a été retrouvée en faisant passer en premier la victime, Samuel Paty, et en second le bourreau, le jeune Tchétchène.
L’Agence France Presse est par contre restée sur la priorité initiale donnée au bourreau par le New York Times. Peu après l’annonce de la mort du terroriste à Rambouillet, c’est celui-ci qui est présenté comme la première victime, des éléments de langage repris notamment par Le Courrier Picard, Médiapart, etc. : « Rambouillet : un homme abattu après avoir tué au couteau une fonctionnaire de police ».
Cela amène Régis de Castelnau à commenter sur Twitter :
Médiapart dirigé par l’agent américain (et fraudeur fiscal) Plenel imite soigneusement l’intitulé du New York Times après l’assassinat de Samuel Paty. Bavure policière donc.
Bon, il faut reconnaître à Moustache une certaine constance dans l’infect. #Rambouillet pic.twitter.com/M0EIUIha9J— Régis de Castelnau (@R_DeCastelnau) April 23, 2021
Majid Oukacha, renchérit, également sur Twitter :
Je les trouve outranciers ces titres d’articles qui citent la mort de l’assassin (via le nom soft “un homme”) avant même de parler de la mort de la victime policière. Comme si c’était la mort la plus notable à souligner, et au mépris du véritable ordre chronologique des faits. pic.twitter.com/xpk2dAMs2W
— Majid Oukacha (@MajidOukacha) April 23, 2021
Un attentat « endogène » ?
Parmi les poncifs habituels, on trouve celui du terrorisme « endogène », bien de chez nous. Plusieurs médias et des responsables du ministère de l’intérieur ne cessent de répéter que la menace terroriste vient désormais essentiellement de notre pays, parmi nos concitoyens. « Une menace terroriste plus « endogène» que projetée », titrait Le Monde en novembre 2020. Après l’assassinat de Samuel Paty, le coordinateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme affirmait sur Europe 1 que « la menace est essentiellement endogène, venant d’individus présents en France ».
« En l’état actuel de l’enquête, ce dernier semble avoir le profil de ces terroristes « endogènes » qui frappent la France depuis des années », pouvait-on lire dans Le Figaro le 24 avril, après le meurtre de la fonctionnaire de police à Rambouillet.
Les mots ont un sens. Endogène veut dire « qui prend naissance de l’intérieur » ou « est dû à une cause interne ». On ne peut s’empêcher de penser que ce mot est employé à dessein afin d’éviter d’établir un lien entre terrorisme islamiste et immigration. Sur les plateaux de télévision, c’est rapidement la course à « pas d’huile sur le feu » et « pas d’amalgame ».
« Ce n’est pas l’immigration le problème, ce sont les réseaux islamistes qui manipulent ces gens », affirme le président du sénat Gérard Larcher au micro de Public Sénat. Peu importe que l’auteur de l’attentat au hachoir près des anciens locaux de Charlie en septembre soit arrivé récemment du Pakistan, peu importe que l’auteur de la décapitation de Samuel Paty soit originaire de Tchétchénie. Peu importe que l’auteur présumé de l’attentat à Rambouillet soit un Tunisien arrivé clandestinement en France. Etc. etc. ; Endogène, on vous dit.
La France bienveillante pour les clandestins
Peu après l’attentat, on apprenait que son auteur présumé était un Tunisien qui a vécu clandestinement en France pendant 10 ans, avant d’être régularisé en 2019. La France est bonne mère : elle remercie ceux qui ont fraudé l’URSSAF et le fisc pendant 10 ans en les gratifiant d’un titre de séjour après quelques années de présence dans notre beau pays. Jean-Yves Le Gallou donne sur Twitter quelques pistes pour orienter l’enquête des journalistes :
#Castex #Darmanin des faits :
1‑Quand le terroriste de #Rambouillet est-il entré en France?
2‑qui l’a régularisé s’il était clandestin?
3‑de quoi a‑t-il vécu de 2009 à 2019?
4‑A-t-il reçu des aides sociales et qui lui a versées?
5‑Qui l’a employé clandestinement?#OnVeutDesNoms https://t.co/ttOdHBOpi4— Jean-Yves Le Gallou (@jylgallou) April 23, 2021
Cherchez bien dans les médias un début de réponse à ces questions, vous ne les trouverez pas.
L’Observatoire de l’immigration apporte sur Twitter quelques éléments de réponse à la question : « pourquoi le terroriste, présumé clandestin puis régularisé selon les informations des médias, aurait ensuite été régularisé ? ». Circulaire Valls permettant la régularisation des clandestins au bout de 5 ans de présence en France, accueil inconditionnel des clandestins, notre pays apparait comme un vrai eldorado pour les étrangers en situation irrégulière de toutes provenances. Et comme le souligne notamment un récent article de Breizh Info, l’immigration clandestine en provenance du Maghreb par la mer méditerranée ne fait qu’augmenter.
Des attiseurs de ressentiment bien « endogènes »
En dépit du secret de l’instruction diligentée pour l’occasion par le parquet national antiterroriste, le nom de l’auteur présumé de l’attentat a fuité. 20 Minutes a fait avec l’AFP une recherche sur le compte Facebook de Jamel G. Il en ressort que celui-ci est au fil des années devenu de plus en plus rigoriste :
« Après l’assassinat du professeur Samuel Paty par un islamiste en octobre 2020, il change sa photo de profil et rejoint une campagne intitulée « Respectez Mohamed prophète de Dieu ».
Mehdi Aifa a pour sa part poussé plus avant les investigations :
https://twitter.com/Mehdi_Aifa_AJR/status/1385677400411938818
Jean-Luc Mélenchon est très pudique sur Twitter pour présenter ses condoléances à la famille de la victime : pas de mention de la profession de la victime, pas d’allusion au caractère islamiste de l’attentat. Tout en retenue…
Chaque lendemain d’attaque comme celle de #Rambouillet c’est le même Twitter
Les pudeurs de vierge effarouchée de la #FI et les pollutions haineuses du #RN
Il n’y a rien à attendre de ces deux partis pour un pays républicain pic.twitter.com/Wnvk4aoTWQ— Chantal morel 🇲🇫 🇺🇦 🇪🇺 (@dc_morel) April 24, 2021
Pendant ce temps, aucun frein ne semble exister à l’autoradicalisation sur le net.
Jean Messiha souligne sur Twitter que
La police a découvert que la dernière chose consultée sur son portable par le #terroriste #islamique de #rambouillet est une vidéo appelant au #djihad sur @youtube.
Pendant ce temps toutes les équipes de YouTube sont mobilisées pour… suspendre le compte de @SudRadio.— Jean MESSIHA (@JeanMessiha) April 23, 2021
Il est vrai que présenter la vaccination sous un jour essentiellement favorable est une grande préoccupation des géants du net…
Dupont-Moretti : le cogneur en chef du gouvernement
Après cet attentat, quelques responsables politiques ont dénoncé la faillite du gouvernement dans sa politique sécuritaire. Parmi ceux-ci, Florian Philippot souligne :
Encore une victime du laxisme migratoire et de l’islamisme qui en découle à #Rambouillet : je pense très fort à la policière tuée, à sa famille et ses collègues.
Rage de voir la France subir, désarmée, sans réagir, depuis des années ! https://t.co/E0SouCiyD8— Florian Philippot (@f_philippot) April 23, 2021
Mais le ministre de la justice ne supporte pas que le laxisme de sa politique pénale soit pointée du doigt. Tout commentaire à ce sujet est de la récupération. Il réagit sur Twitter au quart de tour à une déclaration de Marine Le Pen :
Toujours des mensonges et des phrases tronquées.
Quel cynisme, quelle indignité, quelle ignominie, que de tenter d’exploiter cette tragédie à votre profit deux heures seulement après ce crime.
Les circonstances appellent aussi à de la décence.https://t.co/By8MQeEJa9— Eric Dupond-Moretti (@E_DupondM) April 23, 2021
Cela amène Michelle Spitz à commenter :
La décence cher Monsieur est de lutter contre l’ensauvagement de la France que vous niez et de ne pas appliquer les lois !!! Peut-être que deux enfants auraient retrouvé leur maman ce soir
— Michelle SPITZ (@Michelle34250) April 23, 2021
Fermez le ban.