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Tribune des généraux dans Valeurs actuelles : lanceurs d’alerte ou sonneurs de tocsin ?

9 mai 2021

Temps de lecture : 9 minutes
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Tribune des généraux dans Valeurs actuelles : lanceurs d’alerte ou sonneurs de tocsin ?

Temps de lecture : 9 minutes

Nous avons déjà consacré un premier article à l’affaire. Le moins que l’on puisse dire sur la tribune : parue dans Valeurs actuelles le 21 avril 2021 signée par des militaires appelant nos dirigeants à un sursaut, est qu’elle n’a pas laissé indifférent. Menaces de la ministre des armées, action judiciaire de la France Insoumise (qui a fait un flop) et de SOS racisme et condamnations morales sans appel de personnalités de gauche et de LREM se sont succédé à un rythme soutenu. Mais même si des sanctions risquent de pleuvoir, qu’en est-il du fond, c’est-à-dire du délitement de notre société qu’ont dénoncé les militaires initialement sur le site Place d’armes ?

La lec­ture des médias pen­dant une quin­zaine de jours est à ce titre tout à fait élo­quente. Nous con­seil­lons à quiconque voudrait nier la réal­ité de la déliques­cence de la société française de lire notre revue de presse jusqu’au bout, avant de remet­tre une paire de lunettes aux ver­res tein­tés en rose…

L’actualité du délitement de la France

De la paru­tion de la tri­bune de plusieurs mil­i­taires dans Valeurs actuelles le 21 avril jusqu’au au 6 mai, l’actualité a été égrenée par un cer­tain nom­bre d’évènements révéla­teurs du délite­ment de la société française, un délite­ment qu’ont voulu dénon­cer un courageux quar­teron de mil­i­taires, comme nous le soulignions dans un arti­cle du 29 avril.

Le prési­dent Macron ouvre la série en affir­mant à un média améri­cain qu’il fal­lait « d’une cer­taine manière décon­stru­ire notre pro­pre his­toire », relate Le Figaro le 22 avril. Les Français com­men­cent à être habitués aux exer­ci­ces de con­tri­tion et de fla­gel­la­tion qu’affectionne le chef de l’État quand il est à l’étranger. Nous savions déjà que notre prési­dent si proche de l’idéologie de la société ouverte de George Soros con­sid­érait qu’ « il n’y a pas de cul­ture française ».

Le 23 avril 2021, un Tunisien s’est intro­duit dans le com­mis­sari­at de police de Ram­bouil­let et a assené plusieurs coups de couteau à une fonc­tion­naire désar­mée au cri de « Allah Akbar ». Le jour­nal Mar­i­anne a don­né de nom­breux détails sur le car­ac­tère islamiste de cet acte, qui a fait grand bruit en Tunisie, un peu moins en France, comme si l’on s’habituait à l’inacceptable.

Une drôle de distraction pour rompre le jeûne

L’émoi qui s’en est suivi n’a pas arrêté le bruit de fond des émeutes urbaines noc­turnes dans les ban­lieues de l’immigration. Peu importe que pen­dant le cou­vre-feu, on demande aux hon­nêtes citoyens de ren­tr­er chez eux avant 19h sous peine d’amende. Le 29 avril, Le Parisien nous informe que dans le départe­ment qui vient de con­naitre un nou­v­el atten­tat islamiste, « pas une nuit dans les Yve­lines sans que les policiers ne soient pris pour cible. Jets de pro­jec­tiles, embus­cades, mortiers, com­mis­sari­ats attaqués… Chaque soir apporte son lot de vio­lences urbaines. (…) C’est encore pire depuis le début du ramadan : on a l’impression d’être la dis­trac­tion d’après-dîner, pour­suit le polici­er »

À Valence, « de vio­lents affron­te­ments se sont déroulés dans le quarti­er Font­bar­lettes à Valence » dans la nuit du 30 avril au 1er mai, selon Actu17. Après la nuit agitée parsemée de coups de feu, le maire de Valence déclare : « il y a un état d’urgence absolue dans nos quartiers ».

Le 1er mai, c’est défilé. Mais les black blocs veil­lent grâce à la qua­si-impunité dont ils jouis­sent, une aber­ra­tion dénon­cée par les mil­i­taires sig­nataires de l’appel paru le 21 avril sur le site de Valeurs actuelles. La man­i­fes­ta­tion parisi­enne a été émail­lée non seule­ment par des attaques con­tre des policiers mais aus­si con­tre des man­i­fes­tants paci­fiques. Le leader de la CGT a verte­ment cri­tiqué le préfet de police de Paris pour sa ges­tion de « l’ordre ». Ce n’empêche pas la pré­fec­ture de con­tre-atta­quer, nous apprend Valeurs actuelles. La meilleure défense est l’attaque…

Squats et « sans papiers »

Faire respecter la pro­priété privée est l’une des fonc­tions essen­tielles de l’Etat. On ne compte pour­tant plus les loge­ments occupés illé­gale­ment. Ce laiss­er-faire a par­fois de lour­des conséquences. 

À Toulouse, « séquestrée (par des migrants NDLR) dans un squat, une ado de 15 ans aurait été vio­lée et agressée sex­uelle­ment ». Ses agresseurs seraient des « sans papiers » selon Ouest-France, qui refuse d’employer le mot « migrant », sans doute trop con­noté pos­i­tive­ment en France. 

Alors que des pro­prié­taires sont spoliés de l’usage de leur bien et sont en butte à une « jus­tice » absurde, les autorités sont par­fois fort clé­mentes avec les délinquants.

Dans l’Isère, c’est la pré­fec­ture qui se dis­tingue par sa célérité aimable vis-à-vis des …squat­ters. Le 4 mai, Le Figaro nous informe qu’« un préfet qui invite des squat­ters à trou­ver un autre squat ». L’article nous a apprend que cette « invi­ta­tion » vise à per­me­t­tre la « libéra­tion » du loge­ment occupé illégalement…

À Lyon, Pierre Sautarel met le 4 mai sur Twit­ter côte à côte deux infor­ma­tions révéla­tri­ces de « l’archipel français », où des citoyens vivent des réal­ités com­plète­ment dif­férentes qui s’ignorent. Alors que la police inter­vient à la Guil­lotière après une rixe au couteau et une agres­sion sex­uelle, « une fresque murale, une piste cyclable et une pié­ton­ni­sa­tion (sont réal­isés NDLR) pour lut­ter con­tre l’insécurité »…

De nom­breuses églis­es brû­lent en France dans la plus grande indif­férence. Ain­si, le 3 mai, c’est dans l’église Saint Pierre Saint Paul dans le quarti­er de Wazemmes à Lille qu’un incendie s’est déclaré et a pris une ampleur con­sid­érable, nous apprend France 3 Hauts de France. C’est une nou­velle fois la piste « acci­den­telle » qui est priv­ilégiée. 

De Paris à Avignon

À Paris, la délin­quance gan­grène cer­tains quartiers. Sput­niknews nous informe le 4 juin que « des parisiens sont con­traints de tir­er des tirs de morti­er d’artifice sur des tox­i­co­manes », car ils sont excédés par les nui­sances causées par des cen­taines de drogués au crack et autres sub­stances illicites. Les « mineurs » étrangers délin­quants investis­sent désor­mais d’autres quartiers que le nord de la cap­i­tale, comme le Tro­cadéro, peut on lire dans Le Monde. 

Le 6 mai, le site Breizh info présente un rap­port de l’Institut Mon­taigne qui met en avant une mon­tée en puis­sance des reven­di­ca­tions liées à l’islam dans le monde du tra­vail, ce qui ne peut man­quer de provo­quer de nom­breux con­flits dans un pays attaché à la laïc­ité et à la dis­cré­tion en matière de religion.

La veille, lors d’une opéra­tion de lutte con­tre les stupé­fi­ants, un polici­er est froide­ment abat­tu à Avi­gnon. À la suite de cet acte odieux, le secré­taire général du syn­di­cat des com­mis­saires de la police nationale appelle au micro de BFMTV le gou­verne­ment à « pro­téger la police ». Par qui ? serait-on ten­té de deman­der ? Par les mil­i­taires, comme l’éventualité a été évo­quée dans la tri­bune parue dans Valeurs actuelles ?

À la lec­ture de ces quelques événe­ments choi­sis par­mi de nom­breux autres, on se dit que la tri­bune des mil­i­taires parue dans Valeurs actuelles décrit un délite­ment qui se déroule sous nos yeux, dans une indif­férence que les sig­nataires ont judi­cieuse­ment essayé de rompre. L’occasion nous est don­née de présen­ter d’autres « vigies » qui font, par­fois depuis de nom­breuses années, un tra­vail d’information essen­tiel, en marge des médias de grand chemin.

Les vigies du délitement de la France : des observatoires à foison

L’un des précurseurs en matière d’observation du délite­ment de la société française est le site Fdes­ouche. En se lim­i­tant à sélec­tion­ner des arti­cles parus dans dif­férents médias, il offre un panora­ma édi­fi­ant de l’actualité.

Le site Police et réal­ités recense quo­ti­di­en­nement de nom­breux actes de délin­quance sou­vent passés sous silence par les grands médias nationaux. C’est plus large­ment l’actualité des forces de l’ordre qui est présen­tée sur le site.

L’Observatoire nation­al de la délin­quance est un organ­isme offi­ciel dépen­dant du min­istère de l’intérieur. Il a recen­sé 8 719 policiers et gen­darmes blessés en 2020, soit plus de 23 par jour. 11 mem­bres des forces de l’ordre sont morts en ser­vice l’année dernière. Si cela ne ressem­ble pas à une guerre, quel nom faut-il lui donner ?

L’ampleur et les dif­férents aspects de l’immigration sont présen­tés sur le site de l’Observatoire de l’immigration, un nou­veau venu de qual­ité sur le net. On peut y con­stater que la ges­tion de l’immigration en France est loin d’être sat­is­faisante, si l’on veut rester dans les euphémismes… et que tant le « stock » que les flux sont considérables

Joachim Velio­cas cou­vre depuis plusieurs années l’actualité de l’islamisme en France et à l’étranger sur le site de L’Observatoire de l’islamisation, qui ces derniers temps était plus act­if sur Twit­ter que sur le site dédié.

L’Observatoire du pat­ri­moine religieux recense les inces­sants actes de vol et de van­dal­isme dont sont l’objet les édi­fices religieux. La liste disponible est édifiante.

Plus large­ment, le pat­ri­moine nation­al subit de nom­breuses dégra­da­tions volon­taires, qui sem­blent de plus en plus nom­breuses. Quelques courageux citoyens ne se sont pas con­tentés de les recenser. Réu­nis en col­lec­tifs locaux, ils organ­isent des ron­des de sur­veil­lance et des actions de mise en état.

L’entreprise de réécri­t­ure de l’histoire si chère au prési­dent de la République ren­con­tre un écho favor­able par­mi les indigénistes et autres décolo­ni­aux qui béné­fi­cient, à l’instar de Rokhaya Dial­lo, de nom­breuses tri­bunes dans les médias. L’Observatoire du décolo­nial­isme est un col­lec­tif réu­nis­sant prin­ci­pale­ment des uni­ver­si­taires qui ont entre­pris de lut­ter con­tre le décolonialisme.

L’Observatoire de la décon­struc­tion est un pro­jet du syn­di­cat étu­di­ant UNI. Sa voca­tion est d’organiser une veille, une analyse et une riposte face à l’offensive des mil­i­tants et idéo­logues de la déconstruction.

Les ini­tia­tives mil­i­tantes, qua­si exclu­sive­ment bénév­oles (à l’exception de l’Observatoire nation­al de la délin­quance) ne man­quent donc pas pour pren­dre la mesure du délite­ment de la société française. Les out­ils de diag­nos­tic exis­tent bel et bien, reste à adopter un plan d’action. C’est cette urgence qu’ont souligné les mil­i­taires sig­nataires de la tri­bune parue dans Valeurs actuelles.

Les sanc­tions annon­cées par le gou­verne­ment sont-elles la seule suite que celui-ci va don­ner aux son­neurs de tocsin ?

« En France, on laisse en repos ceux qui met­tent le feu et on per­sé­cute ceux qui son­nent le toc­sin », aurait dit Nico­las de Cham­fort. C’était en 1781, mais reste d’une actu­al­ité brulante.

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