Jofa contre les chofas
Né le 25 septembre 1992 à Laxou, fils et petit-fils d’ingénieurs, il est le rejeton d’une famille engagée à gauche dans un département, la Meuse, traditionnellement ancré à droite. D’où son esprit de contradiction et un tempérament combattif (dont témoigne la mention « Information Warfare » sur son profil Twitter) qu’il emploie à lutter contre l’hydre de « l’extrême-droite ». Son père, Olivier Guckert, est conseiller municipal PS et premier secrétaire fédéral du Parti socialiste en Meuse (« si ma famille était plutôt de droite ou centre droit, personnellement, j’ai toujours eu le cœur qui penchait à gauche… ») ; sa mère Simone Jofa-Guckert, dirige le centre de formation d’apprentis de Bar-le-Duc. Il a un frère cadet répondant au nom de Youri, guitariste et vocaliste du groupe de punk rock Gunless. Fin mai 2022, il demande par l’intermédiaire de son avocat le retrait de son portrait sur l’Ojim, en effet il avait « constaté avec effarement » que son portrait « apparaissait dès la troisième position » sur les moteurs de recherche.
Il emprunte le nom de sa mère Jofa, ici et là sur le web, le patronyme Jofa étant une variante orthographique de Jaffe (dérivé de l’hébreu יפה, « beau »), un patronyme très commun parmi les juifs originaires de l’ancien Empire russe.
Scolarité
Il est pensionnaire du lycée Henri Vogt de Commercy où il obtient son baccalauréat en sciences économiques et sociales en 2010. Lors de ses années lycéennes, il s’adonne volontiers à la musique au sein de son groupe de hard rock Buck, où il officie en tant que batteur tandis que son frère est à la guitare.
Il s’oriente vers les métiers du cinéma et de l’audiovisuel, puis bifurque en direction des arts du spectacle, sans plus de succès. Doué pour le dessin et passionné de bande dessinée, c’est pourtant dans le journalisme qu’il trouve son bonheur, « un domaine où on ne [lui] reprochera pas d’être bavard et curieux ».
Il s’engage donc dans une licence d’information communication à la faculté de lettres de Nancy en 2013, puis par un master de Journalisme et de médias numériques qu’il valide à l’Université de Lorraine de Metz en 2018.
Ce master a été créé par Arnaud Mercier, l’ancien directeur de thèse de Farid Ikken, le terroriste qui avait attaqué trois policiers à coups de marteau sur le parvis de Notre-Dame en 2017. À l’époque, ce dernier avait présenté l’agresseur comme un homme « doux comme un agneau […] à mille lieues de tous les idéaux islamistes de détestation de l’Occident ».
Les attentats de 2015 exercent une influence décisive sur la sensibilité de Guckert et le confortent dans sa volonté de s’orienter vers le journalisme. Au cours de ses études, il rédige des articles pour le compte de Webullition et l’Observatoire du Webjournalisme, réseau de recherche porté par le Centre de recherche sur les médiations (CREM) de l’Université de Lorraine à Metz.
Il est engagé comme bénévole au sein de la radio universitaire de sa faculté Radio Campus Lorraine en septembre 2015 (il est un des chroniqueurs-animateurs de l’émission Alterground dédiée au rock), avant d’en être nommé rédacteur en chef quelques mois plus tard. Il y couvre notamment les mouvements sociaux, armé de son appareil photo, et la politique régionale de manière générale.
Parcours professionnel
Il effectue des nombreux stages au sein de la presse et de la télévision régionale et locale, principalement au sein de Lyon Capitale, Le Télégramme, France Bleu Lorraine Nord, France 3 Lorraine. Autant d’organismes largement déficitaires et subventionnés par l’État. Suite à ces nombreux stages, il décroche un CDD à L’Est Républicain, un des plus larges tirages de la presse locale hexagonale.
Devenu journaliste indépendant, comme il le proclame fièrement sur ses réseaux, il contribue aussi bien aux vaisseaux-amiraux de la presse de gauche et libérale libertaire (Mediapart depuis septembre 2020, Slate depuis novembre 2019), qu’à des publications plus confidentielles (L’Arrière-Cour depuis mars 2020, Bellingcat depuis novembre 2020, où il traduit depuis l’anglais vers le français). Il gratifie également le site Conspiracy Watch de ses analyses où il décortique les fake news et dissèques les personnalités politiques lorgnant vers le complotisme et le populisme (le premier étant manifestement pour le journaliste l’instrument du second) telles Jean Lassalle ou Jean-Marie Bigard. Enfin, il est contributeur de Syrie Factuel, un « collectif citoyen francophone contre la désinformation sur la Syrie » hébergé sur Medium.
Reste à savoir si son travail est si indépendant qu’il le prétend, surtout lorsque l’OJIM met au jour une connexion avec l’Open Society de George Soros. Il revendique surtout l’exploitation de sources ouvertes (de l’anglais « open source ») pour ses reportages, particulièrement les systèmes de géolocalisation, pour mener à bien ses enquêtes, souvent à charge. Mais cela ne remplace pas une présence concrète sur le terrain, d’où les nombreuses incohérences et raccourcis relevés par les membres de l’association lors de son enquête sur SOS Chrétiens d’Orient.
Élie Guckert est très attentif à ce qui se trame dans sa ville de cœur de Nancy. Ainsi, il se fait le relais objectif des antifas et des diverses associations d’extrême-gauche lorsqu’il enjoint à demi-mot la ville de Nancy sur Twitter à faire fermer la librairie non-conformiste “Les Deux-Cités” à Nancy.
Bibliographie
- La radicalisation, un processus à étudier de manière interdisciplinaire, avec Lucas Hueber, Loïc Ballarini et Rabie Fares, synthèse de l’atelier de recherche 2017–2018 du Master Journalisme et Médias Numériques, 2018.
- La déchéance de rationalité : Pourquoi la France est passée a côté du terrorisme djihadiste, avec Lucas Hueber, 2018.
Nébuleuse
Lucas Hueber : camarades de promotion en master, ils sont tous les deux auteurs d’un webdoc questionnant les réactions des autorités françaises face au phénomène terroriste intitulé « La déchéance de rationalité : Pourquoi la France est passée à côté du terrorisme djihadiste ». Ce document est loué par le journaliste français David Thomson, interviewé pour les besoins de l’enquête, grand reporter au service Afrique de RFI et spécialiste des jihadistes français et tunisiens. Ils en font la promotion sur les ondes de Radio Campus Lorraine, la maison d’Élie Guckert. Lucas Hueber est aujourd’hui secrétaire de rédaction à l’Est Républicain.
Ariane Lavrilleux : correspondante francophone au Caire pour divers médias français. Sur son site personnel, elle mentionne un intérêt vif pour les « transformations sociétales et combats portées par les femmes, les jeunes et les minorités religieuses et culturelles ». Elle s’associe à Guckert pour mener l’enquête sur une prétendue pénétration de l’extrême-droite via des associations caritatives, en l’espèce SOS Chrétiens d’Orient, au Moyen-Orient en adoptant des moyens discutables.
Frank Andrews : pur produit de l’École de journalisme de Sciences Po, il a été journaliste pour le Middle East Eye. Également rédacteur adjoint de la revue Are We Europe, il a notamment travaillé pour CNN International et Arab Reporters for Investigative Journalism. Il a apporté son concours à l’enquête sur SOS Chrétiens d’Orient
Rudy Reichstadt : créateur du blog Conspiracy Watch, quasiment considéré d’utilité publique depuis que la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud Belkacem a relayé le produit de ses travaux, alors confidentiels, en 2015. Il est contributeur régulier sur le blog.
Raphaël Ruffier-Fossoul : ancien rédacteur en chef de Lyon Capitale, où Guckert a été stagiaire en 2017, entre 2007 et 2019. L’homme aurait été prié de quitter Lyon Capitale par l’actionnaire (le milliardaire Christian Latouche, qui s’avère être également le propriétaire de Sud Radio et le mentor de Didier Maïsto) suite à la diffusion sur France 3 d’un documentaire s’attardant sur les zones d’ombres de Gérard Collomb, maire de la ville. Il est le maître d’œuvre de l’Arrière Cour, une publication rhodanienne confidentielle (à l’origine une newsletter gratuite consacrée aux élections municipales à Lyon) mise sur orbite grâce au financement participatif, dont l’objectif est de torpiller les adversaires de la gauche en prévision des échéances électorales : les municipales en 2020, qui ont vu Collomb remettre son sceptre aux écologistes au grand bonheur de Ruffier-Fossoul, et les régionales 2021. Ce à quoi s’emploie Élie Guckert en laissant entendre que la campagne d’Andréa Kotarac recevrait des subsides de la Russie.
Maxime Macé et Pierre Plottu : même âge, même média (Slate), même tendresse pour les antifas, même zèle militant à combattre la bête immonde ; les trois journalistes étaient faits pour s’entendre et se retweetent à qui mieux mieux, un microcosme.
Il l’a dit
« Leur objectif : faire régner une sourde terreur pour que les camarades Maxime Macé et Pierre Plottu et tous les autres la ferment. Ils ne renonceront pas, nous ne les lâcherons pas, et le travail sur les Rochedy et autres boutiquiers de la haine continuera à être fait », Twitter, 15/06/2021.
« Sleeping Giants, par exemple, est un mouvement de citoyens qui lutte contre la haine en ligne en s’attaquant aux revenus publicitaires des groupes d’extrême droite […] Au-delà de leur militantisme, on se rend vite compte qu’ils font un travail de journalisme, en rassemblant des informations d’intérêt général. Leurs membres passent des journées entières à recueillir des messages sur les chaînes Telegram et les sites d’extrême droite. Il est utile de s’entretenir avec ces chercheurs au sujet des données qu’ils collectent », Global Investigative Journalism Network, 28/05/2021.
« Les conclusions du procureur spécial Robert Mueller sont claires : la Russie a bien interféré dans l’élection de 2016 et favorisé Donald Trump. Le GRU, le renseignement militaire russe, est directement accusé d’avoir piraté les mails du parti démocrate. Enfin, le rapport pointe de nombreux liens entre le Kremlin et l’équipe de campagne de Donald Trump, sans établir qu’elle se soit pour autant coordonnée avec l’opération de piratage russe. Mais Mueller précise également que certaines preuves ont été supprimées par l’entourage de Trump, et qu’il n’est donc pas en mesure de nier la possibilité que ces informations auraient pu l’amener à des conclusions différentes », Conspiracy Watch, 20/10/2020.
« Le terrorisme, on a trop tendance à le voir aujourd’hui comme quelque chose qui serait propre à une certaine vision de l’islam », Radio Campus Lorraine, 2018.
« Le terrorisme est un phénomène qui peut être contrôlé, anticipé. Mais il ne peut pas être éradiqué », La déchéance de rationalité : comment la France est passé à côté du terrorisme djihadiste, 23/03/2018.
« Les arguments faciles circulent donc toujours plus vite que la vérité. Ce sera mon boulot d’essayer de réduire l’écart », Présentation autobiographique pour le Master Journalisme et Médias Numériques, Soundcloud, 2016.
« Comme tous les bébés, je déclare mes premières intentions à l’humanité en hurlant, sauf que contrairement aux autres nouveaux-nés, je continuerai à hurler toute ma vie », Ibid.
On l’a dit à son sujet
« Jeune journaliste peu expérimenté mais très marqué politiquement à l’extrême-gauche, Elie Guckert entreprend de décerner bons ou mauvais points à ceux dont les opinions politiques ne correspondent pas à son orientation idéologique », Éric Dénécé, directeur du CF2R, Centre Français de Recherche sur le renseignement, OJIM, 19 juillet 2023
« Je constate qu’il y a un journaliste, Élie Guckert, rédacteur de Mediapart, Élie Guckert, qui indique que notre campagne, puisque les sondages sont bons et que la dynamique est bonne, serait payée par les Russes parce que Poutine voudrait s’emparer d’Auvergne-Rhône-Alpes. Sans aucune preuve », Andréa Kotarac, France 3, 14/06/2021
« En plus de se dire “spécialiste de la Syrie”, Elie Guckert indique dans son CV des compétences en “recherche et vérification d’informations, enquête”… A la lecture de ses questions sur le montant du budget communication de SOS CO, citant le chiffre de la première année, ou sur le fait qu’Alexandre Goodarzy ne soit plus chef de mission Syrie depuis 2019, “oubliant” son enlèvement de janvier а mars 2020 en Irak, il est permis de rire un peu. Comme sa collègue Ariane Lavrilleux, et malgré sa spécialité auto proclamée de la Syrie, aucun membre de nos équipes en Syrie ne l’a jamais croisé sur le terrain… Mais s’y est-il même déjа rendu ? », Breizh Info, 08/09/2020.
« Les séries de questions qui sont posées, ainsi que le profil de ces pigistes, ne laissent entrevoir aucun doute sur la subjectivité de l’article qui sera publié : il s’agit de salir et de nuire à une association dont le travail ne correspond pas aux exigences idéologiques des rédacteurs. Deux des pigistes, Elie Guckert et Ariane Lavrilleux, se sont même fait passer pour des membres de SOS Chrétiens d’Orient, au mépris de toute déontologie journalistique, pour soutirer des informations à certains de nos partenaires […] Nous refusons catégoriquement d’avoir à nous justifier face à une quelconque police politique, qui plus est manifestement incompétente. Nous déplorons en revanche, que ces journalistes consacrent leur énergie à nuire à une association caritative, dont le travail est reconnu et salué sur le terrain, au lieu, par exemple, d’enquêter sur les mouvements terroristes qui menacent des innocents. », communiqué de SOS Chrétiens d’Orient publié sur son site en réponse aux accusations de Mediapart, 08/09/2020.