Écran noir ce mardi soir à la télévision publique grecque, ERT, composée de trois chaînes. Le gouvernement a en effet décidé de mettre fin aux programmes et de restructurer le groupe.
Dénonçant une « mauvaise gestion », Simos Kedikoglou, le porte parole du gouvernement, a annoncé peu avant la coupure que « la diffusion de ERT s’arrêtera après la fin des programmes ce soir ». Il a souligné « un cas exceptionnel d’absence de transparence et de dépenses incroyables ». « Et tout ceci prend fin maintenant », a‑t-il ajouté, précisant : « Au moment où l’on impose au peuple grec de lourds sacrifices, il n’est plus question de repousser au lendemain, d’hésiter, d’épargner les vaches sacrées. »
Ainsi les programmes se sont-ils arrêtés brutalement ce mardi 11 juin à 22h30. La police s’est même saisie de l’antenne émettrice située sur une montagne d’Athènes… Le gouvernement a annoncé qu’ERT allait être réformée et relancée sous la forme d’une structure plus petite. Celle-ci compte aujourd’hui 2 700 salariés qui se voient ainsi écartés. Ces derniers auront une compensation et pourront postuler au nouveau projet.
« ERT appartient au peuple grec … C’est le seul média indépendant et la seule voix publique, qui doit rester dans le domaine public. […] Nous condamnons cette décision soudaine », a annoncé le syndicat GSEE dans un communiqué. De son côté, le syndicat de journalistes Poesy a appelé à une grève immédiate de soutien dans les médias privés. « Le gouvernement est déterminé à sacrifier la télévision publique et la radio » pour satisfaire les créanciers, a‑t-il estimé. Ces mêmes créanciers (BCE-FMI-UE) sont d’ailleurs actuellement présents à Athènes…
« Le gouvernement, sans consultation ni discussion, a choqué tout le monde en annonçant la suspension à minuit de la télévision. Tous les écrans vont être noirs et personne ne sait quand elle rouvrira », s’inquiète un journaliste de la rédaction, Pantelis Gonos. Pour la plupart de ses confères, cette coupure brutale a fait l’effet d’un choc qui vient un peu plus embourber le pays dans la crise et les tensions.
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