Une importante grève a lieu actuellement en Grèce suite à l’interruption brutale de la télévision publique ce mardi 11 juin.
Les deux plus grands syndicats du pays ont dénoncé une « décision en forme de coup d’État visant à bâillonner une information impartiale ». « Le gouvernement abolit les droits des travailleurs et des citoyens un par un, d’une manière systématique et autocratique », a commenté le syndicat Adedy, appelant « chaque salarié et chaque citoyen à lutter pour renverser les projets catastrophiques du gouvernement ». Un syndicat de journaliste a, pour sa part, appelé à une grève illimitée.
Il a d’ores et déjà empêché la parution de certains journaux et obligé des chaînes privées à rediffuser d’anciens programmes. En parallèle, les autobus et métro d’Athènes sont en grève. Cependant, on constate, dans des témoignages recueillis par Reuters, que ce mouvement ne fait pas l’unanimité et a ravivé les tensions entre les fonctionnaires et les travailleurs du privé.
« Ce que le plus mal payé des employés d’ERT se fait en un jour, je le gagne en une semaine. Alors, pourquoi devrais-je faire la grève pour eux ? », s’est ainsi interrogé un commerçant. « Des centaines de milliers de personnes ont perdu leur emploi. Qui a manifesté pour eux ? », ajoute une serveuse.
Le gouvernement a stoppé brutalement mardi, à 22h50, les émissions des chaînes et radios publiques. Il promet la création d’une nouvelle structure pour remplacer l’ERT. Celle-ci comptera 1 600 salariés, quand l’ERT actuelle en dénombrait 2 700. Le taux de chômage en Grèce a récemment atteint 27 % et 850 000 emplois ont été supprimés depuis 6 ans, début de la récession.
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