Malgré l’arrêt brutal de la diffusion des chaînes publiques grecques ce mardi 11 juin par décret gouvernemental, les journalistes de l’ERT ont décidé de poursuivre les programmes… clandestinement et avec les moyens du bord.
« Notre objectif, décidé en assemblée générale, est de continuer à transmettre nos programmes par tous les moyens », a expliqué Nicky Tselika, rédactrice en chef du journal télévisé d’ERT. Ainsi, dépourvus de ligne téléphonique, de ligne internet, d’antenne et de signal satellite, les journalistes s’appuient sur un canal numérique, donné gratuitement par l’Union européenne, de radio-télévision (UER, « European Broadcasting Union »). « Depuis ce soir, environ 60% des Athéniens peuvent regarder notre programme », a constaté un ingénieur technicien pour le journal Le Monde.
« Nous n’avons évidemment jamais été confrontés à un épisode de ce genre, qui est en réalité totalement inimaginable dans une démocratie, a‑t-il poursuivit en gardant l’anonymat. Nous savons, en revanche, que lorsqu’il postule à une adhésion (à l’Union européenne, ndlr), un État doit démontrer qu’il dispose d’un émetteur public indépendant et doté d’une autonomie de gestion. »
« Je remercie vivement les syndicats de toutes les radio-télévisions publiques européennes qui ont pris parti contre la fermeture en nous aidant bénévolement à trouver les moyens d’émettre », s’est-il ensuite réjoui, concluant : « Pour moi, ce n’est pas une question d’emploi ou de salaire, mais une question de liberté ! »
Nicky Tselika, une journaliste grecque, a prévenu de son côté qu’elle allait, comme ses confrères, « résister contre cette action digne d’une dictature ».
Crédit photo : Bastamag DR