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Vincent croque Arnaud, Vivendi s’offre Lagardère

19 septembre 2021

Temps de lecture : 3 minutes
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Vincent croque Arnaud, Vivendi s’offre Lagardère

Temps de lecture : 3 minutes

Dans le monde des affaires tout le monde s’aime jusqu’au moment où on ne s’aime plus. Trois mois après l’abandon de la commandite par Arnaud Lagardère (contraint et forcé), Vivendi lance une OPA sur l’ensemble du groupe.

Vivendi + Amber = 45%

C’est une équa­tion toute sim­ple, les 27% de Viven­di plus les 18% du fonds améri­cain Amber font 45% du cap­i­tal de Lagardère SAS. Restent les Qataris (14%), Bernard Arnault (10%), Arnaud Lagardère (de 11 à 14% selon les sources), un peu de Caisse des dépôts et le flot­tant. Viven­di a racheté les parts d’Amber pour un peu plus de 600M€ et est dans l’obligation de lancer une OPA sur le reste en offrant un bonus de 24% sur le cours de bourse actuel. Un joli prix pour un groupe qui a encore per­du près de 200M€ au pre­mier semes­tre 2021. Et un mou­ve­ment stratégique vers les médias et l’édition au moment pré­cis où Viven­di se sépare d’Universal Music en le met­tant en bourse. Un mod­este pactole de 6 mil­liards d’euros pour Bol­loré qui en aura sans doute le bon usage.

Les Qataris, lassés des facéties man­agéri­ales d’Arnaud Lagardère, et Bernard Arnault, fatigué d’une cer­taine dés­in­vol­ture du même à son égard seraient vendeurs, le dernier faisant une jolie plus-val­ue dans l’opération. Même Nico­las Sarkozy ne sou­tient plus Arnaud Lagardère qui décon­certe volon­tiers par son atti­tude par­fois changeante. Vin­cent Bol­loré annonce que Arnaud Lagardère gardera son fau­teuil de PDG. On n’est pas obligé de le croire.

Voir aus­si : groupe Bol­loré, infographie

Il faudra un arbitrage Éditis/Hachette, mais rien avant fin 2022

L’autorité de la con­cur­rence aura fort à faire avec le cas Édi­tis (Viven­di) plus Hachette (Lagardère). Hachette est trois fois plus gros qu’Éditis et plus rentable. La fusion des deux don­nerait une sit­u­a­tion de qua­si-mono­pole en France dans plusieurs secteurs de l’édition, le sco­laire, les dic­tio­n­naires, le livre de poche, le tourisme. D’où des arbi­trages inéluctables :

  • Pre­mière solu­tion, Viven­di se sépare d’Éditis. Des groupes étrangers pour­raient être intéressés. Ou bien le puis­sant groupe Média Par­tic­i­pa­tions (La Mar­tinière, Seuil, Fleu­rus, Dar­gaud, Dupuis, Lom­bard) qui a du cash et des ambi­tions et ne présente que peu de dou­blons sans trop de posi­tion dom­i­nante par secteur éditorial.
  • Deux­ième solu­tion la vente par apparte­ments en faisant le ménage dans les deux maisons pour éviter des monopoles sectoriels.

Dans tous les cas il fau­dra atten­dre fin 2022 – en sautant la case déli­cate de l’élection prési­den­tielle — pour obtenir l’aval com­plet de la Com­mis­sion Européenne, des autorités de la con­cur­rence en France, de l’AMF et même de la Cen­sure Sous Astreinte mieux con­nue sous son abrégé CSA. Il fau­dra ven­dre au pas­sage les bou­tiques hors tax­es auquel un groupe chi­nois s’intéresse déjà. À un an de sa retraite annon­cée Vin­cent Bol­loré sem­ble avoir gag­né son pari d’avaler le groupe Lagardère, n’en gar­dant que les act­ifs qui l’intéressent, Europe 1, Paris Match, le JDD et tout ou par­tie d’Hachette. À moins que Bernard Arnault – macronien affir­mé – ne récupère l’hebdomadaire illus­tré et/ou le jour­nal domini­cal comme lot de con­so­la­tion. Un dossier que l’Élysée suit avec attention.

Voir aus­si : Revue des effec­tifs à Europe 1, le coup d’accordéon

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