Le 17 octobre 2021, Le Monde titrait l’un de ses articles : « Au procès des attentats du 13-Novembre, la colère sans limite d’un père haineux »*. « Haineux », c’est par un tel qualificatif que la journaliste et essayiste Stéphanie Marteau s’est employée à décrire Patrick Jardin, père d’une fille assassinée au Bataclan le 13 novembre 2015. Dans l’esprit de Mme Marteau, la colère d’un homme à qui l’on a arraché son enfant se mue en haine au motif que celui-ci ne cesse, depuis le drame, de dénoncer la gangrène islamiste qui a permis un tel meurtre.
*devant le tollé, titre modifié par la suite en “Au procès des attentats du 13-Novembre, la colère sans limite d’un père”
Une journaliste militante islamophile
Stéphanie Marteau, islamophile assumée, semble être prête à toutes les diatribes lorsqu’il faut défendre la religion « de paix et d’amour » qu’elle paraît affectionner. Dans une vidéo mise en ligne le 19 novembre 2015, quelques jours après les atrocités du Bataclan, la journaliste témoigne sur le plateau d’i>Télé, face à Audrey Pulvar, de la « consternation » et des difficultés psychologiques que rencontre la famille de Samy Amimour, l’un des terroristes, et de leur évidente incrédulité lorsqu’ils découvrirent que leur fils était passé à l’action.
De l’Islam aux banlieues de l’immigration
Complaisante, Stéphanie Marteau ne l’est pas qu’avec l’Islam mais, de manière plus générale, avec tout ce qui a trait au camp des « opprimés ». Ainsi, dans un article du Monde daté du 28 mai 2021, avec son confrère Laurent Telo, la journaliste conte aux lecteurs ses pérégrinations au sein de la proche banlieue parisienne, vers Évry, où des bandes rivales se livrent depuis des années une guerre triviale (et tribale ?) faite d’affrontements et de bastons en règle. Dans son souci du descriptif, Mme Marteau s’emporte et laisse peu subtilement transparaître sa quasi-admiration pour la racaille et sa violence : en parlant d’Ibrahima, un jeune de quartier habitué à défoncer le crâne d’autres jeunes à la barre de fer : « Il a un sourire magnifique et impitoyable. ». En décrivant Ryan, connu dans sa ville pour être un tabasseur : « Il a des mains qui pourraient coucher n’importe qui et un sourire qui pourrait séduire tous les autres. »
Oumma quand tu nous tiens
Mais ce n’est pas tout. En 2010, Stéphanie Marteau co-écrit avec Sadej Haiji « Voyage au cœur de la France musulmane », ouvrage au sein duquel les deux auteurs mettent en lumière l’Oumma française, la communauté des musulmans de l’hexagone. À la fin de l’ouvrage est notamment écrit « Aux côtés du catholicisme, du protestantisme et du judaïsme, l’Islam, officiellement représenté depuis 2002, devient une religion française, en voie de sécularisation ». C’est que Stéphanie tient profondément à ce que les Français acceptent l’islam, sinon l’islamisation de leur pays, au point – sans mauvais jeu de mot – de se voiler la face. Dans un entretien vidéo accordé à Oumma TV, cette dernière considère que « les Français de souche s’entendent très bien avec les musulmans », bien qu’elle déplore, toujours dans son livre, que « les réactions (suite aux attentats terroristes du début des années 2000) ont été les plus marquées, les plus passionnées et souvent les plus radicales dans la France « laïque » qui montre ainsi, involontairement sans doute, l’image d’un conservatisme profond. » Un « conservatisme profond », symbole de l’expression d’un peuple qui refuse de mourir sous les balles d’intégristes ? Un « conservatisme profond » qui, 10 ans plus tard, se change en « haine », la haine d’un Patrick Jardin qui en veut aux islamistes responsables de la mort de sa fille. Visiblement, Français de souche et musulmans ne semblent pas s’entendre si bien que ça…
Les « chance pour la France »
Si l’on remonte plus avant, Mme Marteau a également publié un livre intitulé « Black, blanc, beur… : La guerre civile aura-t-elle vraiment lieu ? » aux éditions Albin Michel en 2006. Dans cet ouvrage, coécrit avec Pascal Tournie, la journaliste se lamentait, déjà, des difficultés qu’éprouvaient les jeunes arabo-musulmans à s’intégrer au sein de la société française. Décidément, Stéphanie Marteau aura consacré une bonne partie de sa carrière à faire accepter aux français « l’enrichissement » culturel extra-européen et musulman.
En définitive, la « haine » de M. Jardin condamnée par Stéphanie Marteau dans l’article du Monde témoigne de l’incapacité dont souffrent certains journalistes à percevoir le réel. Non, Islam et culture française et européenne ne font pas nécessairement bon ménage et, oui, perdre sa fille sous les balles de djihadistes immigrés peut conduire à des mots et des sentiments virulents envers la religion qui les porte et les motive.
Geoffroy Antoine