Les chères têtes blondes autour du sapin, la crèche, la bûche de Noël précédée de son chapon ou de son cochon de lait, si possible un feu de bois dans la cheminée… et les cadeaux. L’Observatoire vous en propose quelques-uns autour du journalisme, des essais ou de la littérature. Des heures de bonne lecture et des occasions de relectures.
200 essais pour apprendre à penser
Vaste ambition ! Autour d’Alain de Benoist et de Guillaume Travers, 35 auteurs (dont Claude Chollet, président de l’Ojim)) ont rédigé 200 notices sur les auteurs qui ont marqué l’histoire de la pensée européenne. D’Hésiode (VIIIème siècle avant JC) à Alexandre Soljenitsyne, de la Chanson de Roland à la Divine comédie, de Tacite à Maurras, de Giordano Bruno à Carl Gustav Jung en passant par Heidegger, Gustave Thibon et 190 autres.
Quinze chapitres, des récits fondateurs jusqu’au combat culturel en incluant l’économie, la critique de la modernité, la communauté, le sacré, la géopolitique. L’ouvrage est construit de manière systématique : présentation de l’auteur, analyse du livre, une bibliographie. Une mine d’or pour provoquer le désir de lecture et de connaissance de 7 (disons plutôt 17) à 77 ans (on peut donner des dispenses au-delà) comme Tintin.
La bibliothèque du jeune européen, 200 essais pour apprendre à penser, sous la direction d’Alain de Benoist et Guillaume Travers, éditions du Rocher, 2020, 672 p., 22,90 €
400 œuvres de fiction essentielles
Dans la même collection de La bibliothèque du jeune européen (et des moins jeunes pourrait-on ajouter), ce sont plus de 65 auteurs qui veulent transmettre le patrimoine culturel européen dans le domaine de la fiction. Face à la cancel culture qui n’est pas seulement la culture de l’effacement mais l’effacement de la culture, 400 œuvres littéraires sont cette fois analysées suivant un principe un peu différent, l’auteur, un résumé de l’ouvrage, analyse et bibliographie. Même si les auteurs francophones sont privilégiés, le monde slave, le domaine anglo-saxon, l’Italie, l’Espagne, la Scandinavie ne sont pas oubliés. Des anonymes (le Beowulf anglais, le Roman de Renart, les Nibelungen, les sagas) jusqu’à La Varende, Jean Mabire, Courteline ou Péguy, 400 notices précieuses pour les petits comme pour les grands, un ouvrage de travail et de référence.
La bibliothèque littéraire du jeune européen, 400 œuvres de fiction essentielles, sous la direction d’Alain de Benoist et Guillaume Travers, éditions du Rocher, 2021, 738 p., 24,90 €
Et un très grand journaliste réédité
Non, tous les journalistes ne sont pas inféodés au conformisme ou aux puissances du moment. Saluons l’heureuse réédition de deux ouvrages de Jean Cau, Contre-attaques et Discours de la décadence.
Jean Cau, ancien secrétaire de Jean-Paul Sartre, démarre à L’Express puis à France Observateur (devenu Le Nouvel Observateur puis l’Obs), tourne casaque, passe au Figaro littéraire puis à Paris-Match où pendant 25 ans il incarne le poids des mots. Contre-attaques est un livre posthume et une sorte de testament sur le ton de la danse. Son Eloge incongru du lourd prend le contre-pied de la vie inauthentique, du superficiel, de l’informe. Discours de la décadence est antérieur (1978) et interroge la mémoire, l’égalitarisme, la transformation du communisme et bien d’autres sujets sur un ton coruscant, inégalé. Une lecture de Noël stimulante au coin du feu, au bistrot, dans son fauteuil ou sur la paille d’une écurie !
Voir aussi : Hommage à Jean Cau
Jean Cau, Contre-attaques, suivi du discours de la décadence, La Nouvelle Librairie éditions, 2021, 294p, 19,50€. En vente à la Nouvelle Librairie 11 rue de Médicis, Paris 6ème, sur nouvelle-librairie.com et Amazon.