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Immigration clandestine : dénonciation des collusions entre O.N.G. et passeurs dans le SonntagsZeitung (2/2)

13 août 2022

Temps de lecture : 5 minutes
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Immigration clandestine : dénonciation des collusions entre O.N.G. et passeurs dans le SonntagsZeitung (2/2)

Temps de lecture : 5 minutes

Red­if­fu­sion esti­vale. Pre­mière dif­fu­sion le 11 jan­vi­er 2022

Après avoir évoqué la tribune parue dans Le Monde faisant l’apologie des passeurs, nous présentons aujourd’hui un article du journal suisse SonntagsZeitung consacré aux suspicions de collusions entre O.N.G. et passeurs.

« Traite des êtres humains en méditerranée : quand les sauveteurs en mer coopèrent avec les passeurs »

Autre jour­nal, autre approche jour­nal­is­tique : quelques jours plus tard, le 2 jan­vi­er 2022, le jour­nal suisse Son­ntagsZeitung pub­li­ait un arti­cle inti­t­ulé « Traite des êtres humains en méditer­ranée : quand les sauveteurs en mer coopèrent avec les passeurs ». Loin de se con­tenter de pro­pos très généraux comme ceux que l’on peut trou­ver dans Le Monde, les jour­nal­istes Kurt Pel­da et Ayoub Al Madani ont mené un véri­ta­ble tra­vail d’investigation. Que nous apprend leur arti­cle ? qu’en mer Méditer­ranée, cer­taines O.N.G. tra­vail­lent de con­cert avec des trafi­quants d’êtres humains, ceux que la tri­bune du Monde présente comme des fig­ures héroïques.

Après avoir évo­qué le sort des migrants présents en Libye, les jour­nal­istes soulig­nent qu’à côté de la com­mu­ni­ca­tion bien rôdée des O.N.G., qui leur per­met de béné­fici­er de sub­ven­tions privées et publiques con­sid­érables, « il y a des images qui sug­gèrent une inter­pré­ta­tion com­plète­ment dif­férente des opéra­tions de sauve­tage ». Kurt Pel­da et Ayoub Al Madani soulig­nent que ces opéra­tions sont filmées  par les équipes des navires des O.N.G., « mais les organ­i­sa­tions human­i­taires veil­lent à ce que le pub­lic n’en entende pas par­ler ».

Des exemples très significatifs

Et les exem­ples de pra­tiques dou­teuses ne man­quent pas :

- En octo­bre 2017, « deux petits bateaux avec trois remorqueurs et 21 migrants à bord ren­con­trent les « sauveteurs » de Save the Chil­dren, à quelques kilo­mètres seule­ment au nord de la côte libyenne », sous-enten­du, une opéra­tion menée dans les eaux ter­ri­to­ri­ales libyennes, en vio­la­tion du droit maritime.

- « Fin juin 2017, le Vos Hes­tia (de l’ONG Save the chil­dren NDLR) a accueil­li un grand nom­bre de migrants qui voy­ageaient sur un bateau (…). Par­mi les hommes majori­taire­ment jeunes de la Corne de l’Afrique se dis­tingue un homme blanc qui bat les Africains avec une cein­ture, un tuyau et par­fois avec ses poings — juste devant les yeux et les caméras des sauveteurs. L’homme, claire­ment recon­naiss­able comme un passeur, voulait utilis­er les coups pour s’as­sur­er que les migrants restent assis et les trans­fér­er vers les can­ots de sauve­tage de manière ordon­née. (…). Peu de temps après, les migrants sont mon­tés à bord du Vos Hes­tia et ont été lais­sés de côté plus tard dans le port de Reg­gio de Cal­abre avec plus de 1 000 migrants à débar­quer. Le par­quet accuse désor­mais le cap­i­taine du Vos Hes­tia d’avoir non seule­ment su qui c’é­tait, mais d’avoir dis­simulé aux autorités la présence d’un passeur à bord ». Un por­trait peu élo­gieux d’une « fig­ure héroïque » bat­tant des migrants que vous ne retrou­verez pas dans Le Monde.

- En juil­let de la même année, « lors de con­ver­sa­tions télé­phoniques enten­dues par la police en juil­let 2017, des mem­bres du cadre de MSF Ital­ie ont évo­qué le fait que plusieurs migrants à bord d’un navire MSF avaient iden­ti­fié un passeur et l’avaient sig­nalé à l’équipage. Sur la passerelle de nav­i­ga­tion du navire MSF Vos Pru­dence, le pre­mier offici­er a égale­ment indiqué à un col­lègue qu’il y avait à bord un « migrant » qui avait kid­nap­pé le mari d’une femme africaine très enceinte et l’avait fait dis­paraître. La femme enceinte était sur le point d’ac­couch­er dans la clin­ique du petit navire et y avait recon­nu le meur­tri­er et le kid­nappeur pré­sumés. La pour­suite allègue que la per­son­ne respon­s­able de MSF qu’ils avaient con­nu n’a pas fait le sig­nale­ment aux autorités ». Le fait que des migrants à bord du Vox Pru­dence trans­portaient de la drogue aurait été égale­ment caché aux autorités ital­i­ennes. L’article pré­cise que MSF n’a pas souhaité com­menter ces allé­ga­tions compte tenu de la procé­dure judi­ci­aire en cours.

La presse étrangère moins frileuse que la presse française

Cet arti­cle du jour­nal suisse Son­ntagsZeitung nous place à mille lieux, si l’on ose dire, du réc­it des auteurs de la tri­bune du Monde, qui présen­tent les passeurs comme des qua­si-héros, alors qu’ils sont sou­vent de véri­ta­bles cra­pules, et dans tous les cas des délin­quants qu’il faut met­tre hors d’état de nuire.

Qu’un jour­nal, que l’on con­tin­ue par facil­ité à qual­i­fi­er de jour­nal de référence, puisse per­me­t­tre dans ses colonnes de faire l’apologie d’une forme de délin­quance par­ti­c­ulière­ment mépris­able en dit long sur la dérive d’une frange du clergé médi­a­tique, qui ne représen­tera bien­tôt plus qu’elle-même.

Il est à ce titre tout à fait sig­ni­fi­catif qu’aucun média français de grand chemin n’ait pub­lié récem­ment un arti­cle sur les liens trou­bles entre les O.N.G. et les passeurs aux pra­tiques crim­inelles, con­traire­ment à de grands titres de la presse étrangère, Die Welt, Son­ntagsZeitung, Le Temps, etc.

L’OJIM a consacré plusieurs articles au business des passeurs et des O.N.G. :

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