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Sibyle Veil

2 janvier 2023

Temps de lecture : 8 minutes
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Sibyle Veil

Temps de lecture : 8 minutes

Femme de réseaux

Sibyle Veil fut, sur les bancs de l’ENA, une amie d’Emmanuel Macron. Elle est la première femme à la tête de Radio France depuis 1981 (après Michèle Cotta). Après un premier mandat de cinq ans (2017–2022), elle voit son mandat renouvelé par l’Arcom en décembre 2022 jusqu’à avril 2028.

Sibyle Veil est née Petit­jean le 26 sep­tem­bre 1977 à Lan­gres ; elle est la fille d’un con­sul­tant, Michel Petit­jean, et de Nicole Sauvage, psy­cho­logue. Son mari, Sébastien Veil, est le petit-fils de Simone Veil et le neveu de Jean Veil (avo­cat de Jérôme Cahuzac) : il est ancien maître des requêtes au Con­seil d’État, asso­cié chez PAI Part­ners et aurait rédigé des notes pour Emmanuel Macron qu’il a côtoyé à l’occasion de sa pré­pa à Hen­ri IV. Ils sont mar­iés depuis le 2 sep­tem­bre 2006 et ont trois enfants de cette union.

Formation

Sibyle Veil fait ses class­es au lycée Carnot à Dijon.

Elle fait son entrée sur le marché du tra­vail en qual­ité de vendeuse dans un cen­tre com­mer­cial de Dijon.

En 1999, elle suit ensuite ses études supérieures à l’Institut d’études poli­tiques de Paris (IEP).

En 2000, elle reçoit le Diplôme d’Etudes appro­fondies de poli­tiques européennes (DEA) à l’université Paris III – Sor­bonne nouvelle.

De jan­vi­er 2002 à mars 2004, elle est Elève de l’ENA (pro­mo­tion Léopold Sédar Sen­g­hor). Elle sort 8ème de sa promotion.

Parcours professionnel

Du 1er avril 2004 au 1er octo­bre 2005, elle est audi­teur de 2e classe au Con­seil d’Etat avant de devenir audi­teur de 1ère classe, du 1er octo­bre 2005 au 1er avril 2007.

De 2005 à 2006, elle est maître de con­férences en droit pub­lic à l’IEP de Paris.

En 2006, elle est cor­rec­trice adjointe au jury du con­cours de recrute­ment com­plé­men­taire de con­seillers de tri­bunal admin­is­tratif et de cour d’administrative d’appel.

En 2007, elle est cor­rec­trice adjointe au jury du con­cours de recrute­ment com­plé­men­taire de con­seillers de tri­bunal admin­is­tratif et de cour admin­is­tra­tive d’appel.

Le 29 mars 2007, elle devient mem­bre du Con­seil nation­al de la for­ma­tion des élus locaux.

Du 1er avril 2007 au 21 août de la même année, elle est maître des requêtes au Con­seil d’Etat.

Du 1er avril 2007 au mois de juin de la même année, elle est rap­por­teur à la sec­tion des finances du Con­seil d’Etat.

De juin 2007 au 2 juil­let 2010, elle est Con­seiller tech­nique à la Prési­dence de la République (Nico­las Sarkozy) chargée des ques­tions de tra­vail, loge­ment, rela­tions sociales et solidarités.

Le 26 sep­tem­bre 2008, elle est con­fir­mée offi­cielle­ment dans ses fonc­tions de Con­seil­lère technique.

Du 2 juil­let 2010 au 22 novem­bre 2010, elle est con­seil­lère (ques­tions du tra­vail, du loge­ment, des rela­tions sociales et de la san­té) à la Prési­dence de la République.

Du 22 novem­bre 2010 au 1er mai 2015, elle est Directeur du pilotage de la trans­for­ma­tion de l’Assistance publique-Hôpi­taux de Paris. Lorsque Mar­tin Hirsh rem­place Mirelle Faugère à la tête de l’AP-HP, elle décide de chang­er de maison.

Du 1er mai 2016 au 1er juil­let 2015, elle réin­tè­gre le Con­seil d’Etat.

Du 1er juil­let 2015 au 9 sep­tem­bre 2015, elle est Direc­trice de pro­jet auprès de Math­ieu Gal­let (PDG de Radio France).

Du 9 sep­tem­bre 2015 au 16 avril 2018, elle est direc­trice déléguée en charge des opéra­tions et des finances de Radio France et mem­bre du Comité exécutif.

Le 21 mars 2018, sa can­di­da­ture à la tête de Radio France est déclarée recev­able par le CSA.

Depuis le 16 avril 2018, elle est prési­dente-direc­trice-générale de Radio France. Elle signe son pre­mier mail de prési­dente par la men­tion : « Bien­v­enue à vous toutes et tous », soulig­nant des reven­di­ca­tions fémin­istes qu’elle avait déjà fait pressen­tir lorsqu’elle tra­vail­lait pour l’AP-HP.

À l’automne 2022, elle annonce briguer un sec­ond man­dat à Radio France, man­dat qu’elle obtient en décem­bre 2022, elle se voit ain­si propul­sée à la tête du ser­vice pub­lic jusqu’à l’élection prési­den­tielle de 2027 et au-delà.

Out­re ce par­cours, elle est aussi :

  • mem­bre du con­seil de sur­veil­lance d’Arte France (en qual­ité de représen­tante de Radio France) ;
  • depuis 2018, mem­bre de l’Assemblée de direc­tion des Médias fran­coph­o­nes publics, dont elle est la prési­dente de jan­vi­er 2019 au 1er mai 2021 ;
  • depuis 2018, admin­is­tra­trice de Médiamétrie ;
  • elle est mem­bre de la pro­mo­tion 2018 du pro­gramme « Young Lead­ers » de la France Chi­na Foundation19 ;

Elle reste, depuis le 21 août 2019, con­seiller d’État.

Distinctions

Le 31 décem­bre 2020, elle est nom­mée Cheva­lier de l’ordre nation­al du Mérite.

Sa nébuleuse

  • Emmanuel Macron, avec qui elle fait ses études à l’ENA. Si elle indi­quait en 2018 ne pas avoir vu Emmanuel Macron depuis près de trois ans, elle a fréquen­té, durant leurs études, son « clan d’amis assez fêtards », com­prenant notam­ment Gas­pard Gantzer, Math­ias Vicher­at (SNCF), Frédéric Mauger (Crédit Munic­i­pal), Éléonore Von Bardeleben (Cour de jus­tice européenne), Pierre-Alain de Maller­ay (San­tiane).
  • Lau­rent Guimi­er, avec qui elle fait cam­pagne pour accéder à la tête de Radio France.
  • Math­ieu Gal­let, qui l’appelle à la rescousse à Radio France après une longue péri­ode de grève.
  • Yan­nick Bol­loré, PDG d’Havas, qui admet être son « copain ».

Publications

Sig­nataire du Man­i­feste con­tre le nou­v­el anti­sémitisme, paru dans Le Parisien le 2 mai 2018.

Parcours militant

À par­tir de 2005, elle est engagée auprès de Nico­las Sarkozy, pour lequel elle aurait rédigé des notes et des dis­cours. Son recru­teur, Emmanuelle Mignon, salue son « tra­vail remar­quable » et note que « sur la fin, elle était au QG soirs et week-ends… ».

Ce qu’elle gagne

Elle perçoit à Radio France la somme de 18 500 euros par mois. Avant sa nom­i­na­tion, le salaire du PDG de Radio France s’élevait à 14 200 euros brut par mois, avec une par­tie vari­able pou­vant s’élever jusqu’à 37 000 euros par an.

Elle l’a dit

« J’ai tou­jours voulu me con­fron­ter à des dif­fi­cultés. C’est un souci d’ex­i­gence et aus­si une éthique per­son­nelle », TV5 Monde, 12 avril 2018.

« Je n’ai pas l’âme poli­tique », Cap­i­tal, 31 août 2018.

« Il faut agir sur la cul­ture interne, les baron­nies et les inci­ta­tions au change­ment pour arriv­er à faire bouger les lignes », Chal­lenges, 8 sep­tem­bre 2018.

« Sarkozy por­tait les valeurs du mérite, de l’engagement, de l’énergie, du retour de l’ascenseur social, de la lib­erté, de l’Europe », cité par Nico­las Quen­dez, 26 octo­bre 2020.

« Nous sommes pris en tenaille entre deux forces : d’un côté, l’autoritarisme clas­sique de cer­tains courants qui ne recon­nais­sent comme légitime que la pen­sée qui coïn­cide avec la leur ; de l’autre, la sus­cep­ti­bil­ité out­ragée de par­ti­sans de la cul­ture woke qui voudraient juste que l’on pense « bien». Dans les deux cas, l’une des cibles toute trou­vée est l’humour, man­i­fes­ta­tion ultime de la lib­erté d’expression. », tri­bune parue dans Le Figaro Vox, 7 novem­bre 2020.

« Je voudrais partager avec vous les principes qui nous guident ; la lib­erté est notre ligne ; la plu­ral­ité est notre méth­ode ; l’humilité est notre devoir. Le ser­vice pub­lic n’est pas infail­li­ble : parce qu’il est fait par des humains et non des algo­rithmes. », tri­bune parue dans Le Figaro Vox, 7 novem­bre 2020.

Ils l’ont dit

« Elle a à la fois une vision stratégique et la capac­ité à la met­tre en œuvre […] [C’est une] bonne man­ageuse […] très effi­cace […]  Elle a fait des choix pro­fes­sion­nels courageux : quit­ter l’Élysée pour l’As­sis­tance publique, une grande mai­son pas facile où elle s’est très bien inté­grée. Elle a ensuite cher­ché à se con­fron­ter de nou­veau à un opéra­teur de l’État, mais dans un milieu très dif­férent, Radio France. Elle a fait le choix de met­tre les mains dans le cam­bouis. », Mireille Faugère, direc­trice AP-HP, TV5 Monde, le 12 avril 2018.

« Alors que Math­ieu Gal­let était très cas­sant, capa­ble de se met­tre plus qu’à dos ses inter­locu­teurs, elle est à l’é­coute, tran­quille, et prend des déci­sions motivées. Cela per­met la dis­cus­sion » (Olivi­er Mar­tocq, secré­taire général de FO Radio France, TV5 Monde, le 12 avril 2018.

« J’ai toute con­fi­ance dans la capac­ité de Sibyle Veil à men­er, avec l’ensemble des équipes de Radio France, ce pro­jet de trans­for­ma­tion, dans le con­texte actuel de réflex­ion glob­ale sur les évo­lu­tions du ser­vice pub­lic de l’audiovisuel. », Françoise Nyssen, TV5 Monde, le 12 avril 2018.

« Sibyle était pré­cise. Elle est frêle, mais c’est une femme forte, très ferme », Ray­mond Sou­bie, Cap­i­tal, 31 août 2018.

« Elle enfile les per­les et répète qu’il faut pren­dre le virage du numérique. Gal­let n’était pas un grand ora­teur, mais elle est pire. […] Nous sommes tous des amoureux de la radio. Pas elle. », Une jour­nal­iste de France Inter, Chal­lenges, 8 sep­tem­bre 2018.

« Elle n’a rien d’austère : elle est appliquée, réfléchie, et c’est une maman très présente et très proche de ses enfants. », Marie Druck­er, Chal­lenges, 8 sep­tem­bre 2018.

« Elle tra­vaille dans la sérénité, mais elle est intel­li­gente et bosseuse, elle a l’esprit vif, elle réus­sis­sait très bril­lam­ment les exa­m­ens et con­cours. Elle a beau­coup de car­ac­tère et de force. », Gas­pard Gantzer, Chal­lenges, 8 sep­tem­bre 2018.

« Elle fait par­tie de ces femmes à la force tran­quille dou­blée d’une grande maîtrise d’elle-même », Maryam Sale­hi, direc­trice déléguée de NRJ Group, Chal­lenges, 8 sep­tem­bre 2018.

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