Nous nous sommes interdits de réagir au jour le jour au déferlement de mensonges sur le conflit en cours. Si les médias sont aux ordres en Russie et parlent d’une « opération militaire spéciale », les médias dominants ne sont pas moins aux ordres à l’ouest, reproduisant (avec parfois quelques nuances) le point de vue du Département d’État américain ou des autorités ukrainiennes. Le rôle de la FAF (French American Foundation) et de ses Young Leaders peut être utilement souligné dans ce contexte.
Qu’est-ce que la French American Foundation ?
Le programme Young Leaders (Jeunes leaders) dérive d’un accord entre Gerald Ford président des États-Unis et le président français Giscard d’Estaing en 1976, établissant une fondation dédiée à l’amitié entre les deux pays, avec un siège à Paris et un siège à New-York. La fondation a permis l’émergence du programme Jeunes Leaders à partir de 1981.
Depuis cette date plus de 400 jeunes leaders ont été formés, dont la moitié de français. Le verbatim du programme :
« Chaque année (avec parfois des années blanches 85/88, 90/93, 97, le programme est continu depuis 1998, soit une trentaine de promotions au total) vingt français et américains, âgés de 30 à 40 ans appelés à jouer un rôle important dans les relations entre les deux pays sont sélectionnés par un jury en France et aux États-Unis. Les candidats retenus participent à deux séminaires de cinq jours, chacun sur deux années consécutives, alternativement en France et en Amérique, afin d’échanger sur des sujets d’intérêts communs aux deux pays et tisser des liens d’amitié durable ».
Parmi les sponsors on trouve les groupes américains Boston Consulting et Egon Zehnder. Chacun comprendra comment cette « formation » peut devenir un moyen incomparable d’influence pour l’Amérique et ses intérêts, matériels et moraux.
Voir aussi : Le programme Young Leaders, agent de l’influence américaine dans les médias français
Quelques exemples dans les médias
Nous ne parlerons pas des lauréats Young Leaders politiques où il y a un ancien président (François Hollande), un actuel président (Emmanuel Macron), plusieurs anciens premiers ministres (Alain Juppé, Édouard Philippe), une ancienne candidate américaine à la présidence (Hillary Clinton), une actuelle candidate à la présidence en France (Valérie Pécresse) et bien d’autres. Nous ne parlerons pas non plus des industriels, militaires, chercheurs etc. Nous donnons en vrac une liste non limitative, un peu à la manière de Prévert, des Leaders dans le monde des médias et de la culture (le soft power). À chacun de trouver un fil rouge (plutôt un fil étoilé à l’américaine) à cette énumération des Young Leaders dans les médias. Si nous disposons d’un portrait ou d’un article apportant un complément, nous l’avons rajouté en lien. Bonne et édifiante lecture.
- Bernard Guetta (Le Monde)
- Sylvie Kaufmann (Le Monde)
- Jean-Marie Colombani (ex Le Monde, Slate)
- Thierry Pfister (ex Le Monde, Le Nouvel Observateur)
- Louis Dreyfus (Le Monde)
- Élise Vincent (Le Monde)
- Matthieu Pigasse
- Denis Olivennes
- Christine Ockrent
- Matthieu Croissandeau
- Laurent Joffrin
- Jérôme Clément (Arte, La Cinq)
- Yves de Kerdrel
- Dominique Nora (ex L’Obs)
- Claire Léost (Prisma)
- Catherine Sueur (Télérama)
- Stéphane Fouks (agence Havas)
- Faivre d’Arcier (CNC)
- Frédérique Bredin (CNC)
- Emmanuel Chain
- Claire Léost
Cette liste ne prétend pas à l’exhaustivité. Voir la liste plus complète par ordre alphabétique des Young Leaders compilée par un de nos lecteurs que nous remercions.