À peine élu, Emmanuel Macron érigeait la lutte pour l’égalité hommes-femmes en grande cause nationale pour son quinquennat. Après cinq années de macronisme, la Fondation Jean Jaurès, en cette période d’élection présidentielle, publie un bilan de cette lutte dans la presse régionale quotidienne. Un bilan qui n’échappe pas aux lubies de l’époque…
Mitou ? Me too !
La Fondation Jean Jaurès s’est donc intéressée à la place de l’égalité femmes-hommes (l’ordre est important pour nos « experts ») dans la presse quotidienne régionale. Objectif : « rendre compte de l’état et de l’évolution du débat public suite aux événements majeurs en lien avec les droits des femmes ayant eu lieu depuis les dernières années. ». Par « événements majeurs », les auteurs entendent le mouvement MeToo ou encore les plaintes déposées contre Pierre Ménès ou PPDA.
On peut questionner l’utilité et l’existence même du sujet. En quoi la presse régionale est-elle concernée par cette question qui est une question éminemment politique comme le soulignent nos « experts ». La presse régionale est celle qui évoque des questions locales, proche des préoccupations du lectorat. On peut exprimer de sérieux doutes sur le fait que le Creusois soit aussi préoccupé de la lutte pour l’égalité femmes-hommes que le Parisien du IV ème arrondissement. Notons d’ailleurs que Le Parisien figure parmi les bons élèves du rapport. Pour enfoncer le clou, le rapport, se tirant une balle dans le pied sans s’en rendre compte, citant l’étude Elabe pour BFMTV en date du 14 octobre 2021, conclut que la lutte pour l’égalité arrive en 14ème position sur 16 sujets sondés dans les préoccupations des Français.
Du bobo parisien au gilet jaune de l’Orne
Enfin la page 13 du rapport, qui en tout en fait un peu plus d’une trentaine, note « En effet, en raison de la technicité juridique, sociologique ou politique de certains thèmes, l’approfondissement des enjeux est peu proposé dans les articles. » ajoutant que « les articles ne proposent pas un cadre d’analyse poussé. ». Nous observons donc une déconnexion entre les attentes d’une poignée d’étudiants parisiens et celle d’un lecteur de la presse quotidienne régionale. Les premiers veulent voir les gazettes devenir des prêches pour la déconstruction des stéréotypes de genre quand les seconds veulent juste être informés des actualités locales. À aucun moment les auteurs n’évoquent le fait que ce format d’analyse convient bien mieux à des revues, des livres ou des plateaux du service public qu’à la presse régionale.
Voir aussi : Le néo-féminisme sur internet, le mal gagne
Essentiel, victimaire
En revanche la part belle est faite à la nécessité de « politiser » les questions d’égalités. Ainsi certains travers sont pointés du doigt comme l’ « essentialisation, victimisation de la femme, dépolitisation de la lutte pour l’égalité ». Une dépolitisation qui appelle donc à une plus grande attention sur les sujets de genre, de déconstruction ou de patriarcat selon les rédacteurs. Une politisation qui, sans surprise, va dans le sens des woke, termes cités par les auteurs comme étant employés pour les décrédibiliser (comme s’il fallait en arriver là…).
Mais parce que les mots sont importants, le rapport suggère donc de se pencher sur « l’emploi de l’expression « violences sexistes et sexuelles » privilégiée par les mouvements féministes pour pointer un continuum de violences allant du harcèlement moral au viol », se pencher pour mieux les intégrer dans le lexique du quotidien. Un autre mot cité est « féminicide », employé par les mouvements féministes pour remplacer celui de « crime passionnel » masquant, selon eux, la violence du patriarcat. Enfin la conclusion vient apporter la note finale de ce récital bien-pensant en regrettant que le traitement de la question de l’inégalité hommes-femmes soit classé comme « faits divers » affaiblissant « la prise de conscience du caractère systémique des violences envers les femmes. ».
Nous ne sommes pas surpris de voir la Fondation Jean Jaurès, dont les liens avec le Parti Socialiste, ou ce qu’il en reste, ne sont plus à démontrer, prêcher l’inclusivité et l’égalité. Ni que ce soit des étudiants de Science Po qui aient écrit ce rapport. Les penchants de l’institution sont connus.
Plus révélateur, Iannis Rodder, directeur de l’observatoire de l’éducation de la fondation, a siégé à la commission Bronner, chargée de proposer des solutions pour lutter contre les fake news et convoquée à la demande de Macron. Notons également que Rodder est membre du conseil scientifique de la DILCRAH. On prend les mêmes et on recommence.
Voir aussi : Recevez gratuitement la nouvelle brochure de l’OJIM sur la DILCRAH
Nos dossiers numériques (Soros, l’émission Quotidien, les censures des GAFAM, le retail media, la commission Bronner etc) sont réservés à nos donateurs dès 1 euro. Pour les dons supérieurs à 50€ vous recevrez en sus par courrier postal notre brochure papier dédicacée sur la DILCRAH. Le tout avec un reçu fiscal de 66% de votre don. Pour nous aider cliquez ici.