Le 27 avril, Nina Jankowicz a été nommée à la tête du Conseil de la gouvernance de la désinformation (Disinformation Governance Board), nouvellement crée et rattaché au Département de la Sécurité intérieure des États-Unis, lui-même crée en 2002 par le très controversé Homeland Security Act (« Loi sur la sécurité intérieure »).
Une nomination qui fait déjà polémique
Nina Jankowicz a travaillé pour le Wilson Center et s’est spécialisée dans la Russie, la guerre de l’information et le harcèlement des femmes en ligne. Sur son site internet, elle se présente comme étant une « experte en désinformation et en démocratisation ».
Ayant étudié « les intersections entre la démocratie et les technologies en Europe centrale et orientale », elle a été conseillère en communications stratégiques du gouvernement ukrainien dans le cadre d’une bourse Fulbright-Clinton en politique publique.
Cat’s out of the bag: here’s what I’ve been up to the past two months, and why I’ve been a bit quiet on here.
Honored to be serving in the Biden Administration @DHSgov and helping shape our counter-disinformation efforts. https://t.co/uN20vl7qqV pic.twitter.com/JEn4FqLdck
— Nina Jankowicz (@wiczipedia) April 27, 2022
Avant de conseiller le gouvernement ukrainien, Nina Jankowicz a dirigé des programmes d’aide à la démocratie pour la Russie et le Biélorussie à l’Institut national démocratique pour les Affaires internationales (National Democratic Institute for International Affairs).
Elle est également connue pour ses interventions sur les chaînes de télévision et de radio CNN, BBC, MSNBC, PBS et NPR, ainsi que ses contributions régulières au New York Times, au Washington Post et à The Atlantic.
Lors de l’affaire de l’ordinateur portable d’Hunter Biden, elle a soutenu la thèse selon laquelle il s’agissait d’une manœuvre de Moscou destinée à déstabiliser le candidat Joe Biden. À la tête du Conseil de la gouvernance de la désinformation, elle aura essentiellement pour rôle de « contrer la désinformation du Kremlin ».
« Un ministère de la Vérité » selon Ron Paul
La création de ce Conseil par le président Biden a rapidement provoqué la réaction du libertarien Ron Paul, qui, dans une vidéo publiée sur sa chaîne « Liberty report » a qualifié cette nouvelle trouvaille de « ministère de la Vérité » et de « virage orwellien ».
Going Full Orwell: Homeland Security To Launch ‘Disinformation Governance Board’ — today on the Liberty Report:https://t.co/Bk2AGyuI6r
— Ron Paul (@RonPaul) April 28, 2022
Ce Conseil aura évidemment un rôle à jouer dans l’actuelle guerre de l’information entre Washington et Moscou, mais a aussi officiellement pour rôle de se battre « contre les organisations de trafic d’êtres humains qui colportent des informations erronées pour exploiter les migrants vulnérables à des fins lucratives ».
Au vu du parcours de l’« experte en démocratisation » Nina Jankowicz, Washington risque encore de radicaliser ses positions sur la question russe, mais aussi sur celles de l’immigration, du néo-féminisme et du droit des minorités.
Voir aussi : Nina Jankowicz ministre de l’information de Joe Biden et Castafiore