Les Américains ont compris depuis longtemps – au moins depuis les accords Blum Byrnes de 1946 qui ont ouvert le cinéma américain aux écrans français en l’échange des aides du plan Marshall – l’importance du cinéma dans la construction de l’imaginaire et des modes de consommation. Ils dominent largement le cinéma européen, en France un tout petit peu moins qu’ailleurs, grâce aux financements du CNC, quoiqu’on puisse penser des orientations idéologiques de ce dernier. Mais les salles restent à demi-vides selon une étude récente… et violemment sous influence américaine.
Moins d’entrées dans l’UE+Grande Bretagne
L’année 2020 était exceptionnelle dans le mauvais sens pour les salles obscures, pandémie oblige. 2021 était meilleur mais loin des années précédentes comme le montrent les chiffres d’entrées dans les 26 pays de l’UE + Grande Bretagne :
Année | Nombre d’entrées par an en millions |
2017/2019 (moyenne) | 650M |
2020 | 299M |
2021 | 394M |
Une domination américaine absolue
Sur le même périmètre en 2021, les 20 premiers films rassemblant les meilleures entrées sont tous américains. Voici les six premiers en millions d’entrées :
No time to die | 34M |
Spider man | 27M |
Dune | 14M |
Fast and furious 9 | 12M |
Venom | 10,5M |
Black widow | 9M |
En comparaison, le film européen qui a fait le plus d’entrées, Kaamelot d’Alexandre Astier, totalise 2,7M d’entrées. Bac Nord de Cédric Jimenez seulement 2,2M et encore sont-ils considérés comme des succès. Au total les films américains représentent 60% de part de marché en Europe et les films purement européens (hors co-productions US/Europe) 26% ; la France, la Grande-Bretagne, la République tchèque et le Danemark se situant parmi les bons élèves avec environ 40% de films européens. Pauvre Europe.
Source : Observatoire européen de l’audiovisuel
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